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Comment financer la croissance économique et les programmes économiques et sociaux du candidat Hama Arba Diallo ?

Publié le jeudi 11 novembre 2010 à 02h44min

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Réaliser une croissance économique régulière est un impératif pour assurer le développement économique et social du Burkina Faso. Pour que cette croissance profite à tous et chasse la pauvreté de notre pays, il faut en outre l’accompagner d’une politique d’investissement social et de redistribution des richesses qui nécessite l’intervention judicieuse de l’Etat. Par le passé, les différents gouvernements de Blaise Compaoré se sont évertués à rechercher une croissance économique moyenne de 7% dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Mais cette croissance s’est située dans la fourchette de 4 à 6%, n’atteignant cette dernière valeur qu’aux années de bonne pluviométrie.

C’est dire l’inefficacité relative des politiques gouvernementales. Le résultat, c’est que le taux de pauvreté n’a pas véritablement reculé dans notre pays, stagnant entre 44 et 46% de pauvres, depuis 10 ans que ces politiques de « lutte contre la pauvreté » sont mises en œuvre.

Ce que propose le candidat Hama Arba Diallo (Cf le programme du candidat), c’est d’adopter et de mettre en œuvre une politique hardie de croissance économique, recourant :

- à l’intervention forte de l’Etat dans les secteurs sociaux (éducation, santé) et dans le secteur des infrastructures ;

- à un programme d’amélioration systématique des conditions d’habitat de la population qui fera intervenir des investissements mixtes (Etat-sociétés immobilières et Etat-personnes physiques) ou tripartites (Etat-sociétés immobilières-personnes physiques) ;

- à un important programme d’investissements pour la modernisation de l’agriculture et de l’élevage ;

- et à des investissements essentiellement privés pour le secteur minier, l’artisanat et le secteur industriel dont l’un des grands débouchés sera le secteur rural modernisé. Il convient de rappeler en outre les grands principes qui guideront la politique économique et sociale du Président Arba Diallo :

1- d’abord, toute cette politique sera orientée par la lutte pour l’emploi des jeunes ;

2- ensuite, la politique économique devra contribuer à réduire notre dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur et notamment à réduire le gouffre actuel du déficit aliénant de notre balance commerciale ;

3- enfin, toutes les activités économiques seront pensées, examinées et jugées en fonction de leur impact sur l’environnement et sur la situation de l’emploi. La question qui se pose est de savoir comment financer un tel programme ? Si l’on s’intéresse plus restrictivement au budget de l’Etat, comment celui-ci accroîtra-t-il ses recettes et les ressources qu’il devra consacrer aux nombreux investissements annoncés ? Car le rôle de l’Etat sera essentiel comme promoteur, incubateur, incitateur, et accompagnateur du développement dans les secteurs économiques et sociaux.

Dans son programme « Bâtir ensemble une nation forte, démocratique et solidaire » pour « Un Burkina nouveau et fier », le candidat Hama Arba Diallo y répond par le 12ème axe intitulé : Accroître les recettes budgetaires, maÎtriser les depenses publiques et améliorer la balance commerciale.

Il y affirme en effet que l’Etat est un agent économique majeur dont le rôle est incontournable comme promoteur du développement économique et social, distributeur de revenus, répartiteur des richesses, et organisateur de la solidarité nationale. Il convient que ces rôles soient consciemment renforcés lors de ses interventions dans la construction des infrastructures et des équipements collectifs, dans la constitution d’un tissu économique cohérent et moderne, par sa politique de soutien différencié et judicieux aux secteurs économiques, sociaux et culturels et par ses commandes, dans la création d’emplois, dans l’organisation, la distribution et le fonctionnement des services publics, etc.

Hama Arba Diallo souligne que, en raison du rôle économique et social que joue le budget de l’Etat dans un pays pauvre, une plus grande attention doit être portée à l’assiette, à la fiscalité, au recouvrement et aux affectations de dépenses et d’investissements. Pour bien s’acquitter de sa mission économique et sociale, l’Etat doit en effet pouvoir disposer de moyens financiers qui lui assurent des capacités propres et autonomes d’investissement. Aujourd’hui, 70% des capacités d’investissement viennent des dons et prêts de partenaires extérieurs qui en fixent les priorités, le rythme et les conditions. Il faut renverser cette proportion pour maîtriser notre développement.

Il donne en référence les données du budget de l’Etat pour 2009. En 2009, les recettes prévues au budget de l’Etat étaient de 870 milliards dont 329 milliards de dons et d’emprunts extérieurs. Malheureusement, le niveau de recouvrement des recettes ne se situe généralement qu’entre 75 et 80%.

Pour Hama Arba Diallo, l’assiette fiscale doit être élargie pour prendre en compte tous les contributeurs possibles (toutes les entreprises structurées, toutes les entreprises commerciales, toutes les entreprises qui se camouflent dans le secteur informel alors qu’elles font des chiffres d’affaires qui se chiffrent en centaines de millions, les acteurs du secteur informel qu’il faudra recenser, aider à s’organiser, à se former et à évoluer, les entreprises du monde rural, toutes les ONG qui font commerce des matériels qui leur sont cédés ou qu’elles acquièrent, etc.). Evidemment, les niveaux de contribution doivent tenir compte de l’envergure réelle de ces acteurs, et être équitables et justes.

Hama Arba Diallo appelle donc à combattre vigoureusement toutes les causes de dissipation des ressources publiques qui ont actuellement cours : détournements, corruptions, mauvaises priorités, dépenses somptuaires ou de prestige, mauvaise gestion, attributions de complaisance des marchés, etc.

Au 31 décembre 2009, l’encours de la dette publique se chiffrait à 1 084,6 milliards francs CFA, soit une augmentation de 17,13% par rapport à fin décembre 2008 (925,99 milliards de FCFA). Cet encours est essentiellement dominé par la dette extérieure dont la part était estimée à 84,32%. Le service de la dette extérieure, rapporté aux recettes d’exportations des biens et services, était de 13,16% en 2009 contre 6,3 % en 2008. Il nous faut désormais gérer plus rigoureusement cette dette et la maintenir dans des proportions compatibles avec nos besoins prioritaires d’investissements.

En fin décembre 2009, le solde de la balance des paiements du Burkina Faso ressortissait excédentaire de 10,0 milliards de FCFA contre - 33,4 milliards de FCFA un an plus tôt, grâce d’une part à la hausse des recettes d’exportation, en liaison avec le doublement de la production d’or et d’autre part l’augmentation des transferts courants. Nous devons maintenir la progression de ces postes qui enrichissent et la population et l’Etat.

La balance commerciale a, quant à elle, dégagé en 2009 un solde déficitaire de - 304,9 milliards de FCFA (- 7,8% du PIB), contre - 401,4 milliards de FCFA en 2008 (- 10,9% du PIB). Les importations étaient de 714,8 milliards de FCFA en 2009 contre 711,7 milliards de FCFA en 2008.

Le déficit commercial qui se situe annuellement, depuis la dévaluation du franc CFA, entre 50% et 70%, souligne notre dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur. Il faut nécessairement prendre des mesures pour le résorber progressivement et durablement. Hama Arba Diallo s’engage à mettre en chantier, dès les premiers temps de son mandat une réforme appropriée de la fiscalité, adaptée aux différents types d’activités artisanales, commerciales, industrielles et de service, afin d’élargir l’assiette et de la répartir de manière plus équitable pour tous.

Il promet de plaider activement, dans les relations internationales, pour la suppression totale et sans conditions de toutes les dettes multilatérales ou bilatérales contractées dans le passé par les gouvernements de l’Afrique et du Tiers monde : il le fera avec tous les autres chefs d’Etat qui sont convaincus ou qu’il s’emploiera à convaincre, du bien-fondé de cette exigence.

Il portera une grande attention à l’amélioration des recouvrements et à la lutte contre la corruption et les détournements qui assèchent les recettes budgétaires, rigidifient et rendent peu fiables nos circuits économiques. La dénonciation des coupables (corrupteurs et corrompus) et des conditions qui ont favorisé leurs forfaits sera récompensée si les enquêtes judiciaires confirment leur culpabilité, sans vouloir toutefois instaurer une atmosphère systématique de délation et de calomnies. Il est normal et juste que ceux qui doivent à l’Etat à divers titres s’en acquittent dans les délais prévus et intégralement.

Il fera étudier et mettre en œuvre un système simple et pratique de gestion en temps réel des biens meubles et immeubles de l’Etat, après leur inventaire complet dans toutes les localités. La gestion s’entend du suivi, de l’entretien régulier ou périodique du patrimoine bâti de l’Etat, de la maintenance des équipements ou matériels ou de leurs cessions dans des conditions transparentes et après évaluation.

Il portera une grande attention à la maîtrise des dépenses publiques, qu’elles concernent les salaires et traitements, les dépenses de fonctionnement, les commandes de l’Etat, les dépenses d’investissement, les accords de crédits ou de garantie. Il supprimera les dépenses de prestige souvent pompeusement baptisées « dépenses de souveraineté » qui conduisent à la construction de résidences comme celle de Kosyam ou la dizaine de résidences provinciales du chef de l’Etat, qui sont de véritables « éléphants blancs » inutiles et dépassés, distribués à travers le pays sans aucune utilité, avec des frais de maintenance élevés.

Face aux multiples scandales qui les accompagnent depuis une quinzaine d’années, et qui voient par exemple des dirigeants de société de tannage de cuir se faire octroyer des marchés importants et sensibles de routes bitumées, le Président Hama Arba Diallo s’attachera à assainir, simplifier et rendre plus transparent le système des appels d’offres publics, afin d’obtenir de justes prix, une exécution conforme des commandes, ainsi qu’un bon contrôle de la qualité des fournitures et des travaux. Le système corrupteur actuel des marchés de gré à gré, institués sous divers prétextes dans les départements ministériels ou les collectivités, prendra définitivement fin.

Toutes ces mesures permettront, toutes choses égales par ailleurs, d’accroître les recettes du budget d’au moins 30% (dont 10% au titre des réductions des dépenses somptuaires et des économies sur les montants des appels d’offres). Cet accroissement qui équivaudra en fait à plus de 260 milliards CFA, pourra donc annuellement être consacré aux investissements et aux programmes sociaux.

En vue d’améliorer la balance commerciale du pays, il encouragera de différentes façons, la consommation des produits alimentaires locaux, l’utilisation des matériaux et matériels locaux pour les bâtiments (construction, ameublement, ouvertures, décorations, fournitures diverses) au lieu des produits importés, notamment dans le cadre des commandes de l’Etat.

Les entreprises locales pourront ainsi bénéficier d’une partie de plus en plus grande des commandes de fournitures et de travaux de l’Etat. Par l’aide à la formation des entrepreneurs de PME locales, en vue de l’amélioration de la qualité et des prix de leurs produits, il favorisera l’attachement des consommateurs à ces produits locaux. Dans le même esprit, et en tenant compte des accords internationaux en vigueur, la fiscalité douanière sera revue pour s’accorder aux priorités de notre développement et à la recherche d’un meilleur comportement de la balance commerciale.

Dans le même esprit, il aidera nos exportateurs à n’exporter que des produits avec valeur ajoutée, et négociera des accords de rééquilibrage avec les pays dont la balance commerciale avec nous est nettement excédentaire.

Enfin, il veut faciliter l’investissement dans le pays des Burkinabè de l’étranger, en leur garantissant la sécurité requise dans les transferts et la propriété, et en leur donnant toute l’information nécessaire sur les possibilités existantes.

Telles sont donc les propositions du candidat Hama Arba Diallo pour donner à l’Etat des ressources nouvelles pour la mise en œuvre d’une politique volontariste, destinée à booster la croissance économique et à répondre aux besoins de développement de notre peuple.

Ouagadougou, le 8 novembre 2010

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 11 novembre 2010 à 17:19 En réponse à : Comment financer la croissance économique et les programmes économiques et sociaux du candidat Hama Arba Diallo ?

    Programme clair et convaincant.
    Vivement que les burkinabès ouvrent leurs yeux et prêtent l’oreille.
    Bonne continuation.

  • Le 11 novembre 2010 à 18:18, par ohnana En réponse à : Comment financer la croissance économique et les programmes économiques et sociaux du candidat Hama Arba Diallo ?

    Il promet de plaider activement, dans les relations internationales, pour la suppression totale et sans conditions de toutes les dettes multilatérales ou bilatérales contractées dans le passé par les gouvernements de l’Afrique et du Tiers monde : il le fera avec tous les autres chefs d’Etat qui sont convaincus ou qu’il s’emploiera à convaincre, du bien-fondé de cette exigence"
    monseiur le candidat, avez vous reellema besion d etre president avant d aide et le burkina et l afrique toute entire ? no je pense pas. pour nous convainvre il fallait commencer par la negotiation sur l annulation de la dette avant de rentre en campgne. la au moins ca aurais ete un semblant de bilan , malheureusema vous nous promettez de commencer cela une fois au pouvoir !!!! vraima ? comment allez vous y prendre , voyager permenament a titre presidential ( au frais du comtribuable) pour negocier ou convaincre les autres presidents ?oh no je sais comme vous tener a economiser plus, le negociation se feront durant les grandes rencontre tel france-afrik(serieux) ou unite africain et j empasse.La aussi nous savons tous ke les participants ont leurs propre agendas et sera vraima dur voir impossible de convaincre tout un chef d etat entre rencontre. juste pour dire ke ces bon mais ces pas arriver

    une suggestion, ratisser large au legislative et munipales. cela vous permettra de forcer le blaiso a faire un gouvermanemt d ouverture et ki sait il vous acceptera comme premier ministre , une fois au primature vous pourrez metre en application votre program dont je trouve interessant

  • Le 15 novembre 2010 à 15:54, par komi En réponse à : Comment financer la croissance économique et les programmes économiques et sociaux du candidat Hama Arba Diallo ?

    Une altenative serieuse a Blaise compaore. A defaut de prendre le pouvoir cette annee ( realite socio politique au burkina oblige ). je pense que dans 5 ans les burkinabe doivent serieusement pense a cet intellectuel pour diriger ce pays. S attacher defitivement a blaise est dangereux pour demain. il lui faut un remplacant et ce monsieur me croit digne de lui succeder

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