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Gaoua : L’autre pré carré de l’idéal Sankariste

Publié le jeudi 11 novembre 2010 à 02h45min

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Gaoua, mardi 9 novembre 2010. Voilà déjà dix jours qu’à l’instar des autres villes et localités du Burkina, la cité du Bafuji vibre au rythme de la campagne présidentielle du 21 novembre. Dans les gargotes, les cabarets et les lieux de travail, la politique constitue le plat de résistance du menu des discussions. La ville porte encore les traces du passage du candidat président Blaise Compaoré. Panneaux publicitaires, banderoles, tee-shirts ; il était là il y a trois jours. Mais aujourd’hui, une autre mélodie rythme les pas de danse de la ville : celle de la coalition Burkindlem. Gaoua, la ville "chérie" du Président Thomas Sankara s’apprête à accueillir le candidat de l’idéal sankariste, Bénéwendé Stanislas Sankara.

La nuit du 8 novembre, un crieur public à l’aide d’un haut parleur informait la ville de Gaoua de la tenue le lendemain 9 novembre à 15h, du meeting de la coalition Burkindlem et son candidat Me Bénéwendé Sankara. Il est 15h40 quand nous sommes arrivés à la place de la révolution de Gaoua. Une foule importante attend, bercée par la musique de Sam’sK le Jah (repren ant les discours de Thomas Sankara) et de Tiken Jah Fakoly (Ouvrez les frontières). Au milieu du cercle formé par la foule, un groupe d’hommes et de femmes dansent au son de la musique "djôrô" (la grande initiation Lobi). C’est un grand jour. Sous les tentes dressées, les militants répètent les slogans qu’ils devront scander pendant le meeting. Il est 16h 50. L’attente est longue, mais rythmée.

Renseignements pris, celui qu’ils attendent est allé à Batié sur exigence des militants de ladite ville qui se sont massivement mobilisés pour accueillir le candidat Sankara. 17h03. Un des organisateurs du meeting après un coup de fil annonce que le candidat est de retour dans la ville de Gaoua. Un ouf de soulagement ! Les répétitions reprennent. La musique redouble de décibels. A 17h11mn, le candidat Bénéwendé Sankara et sa suite foulent le sol de la place de la révolution. L’accueil est bruyant. En français et en lobiri, les militantes et militants reprennent en chœur les slogans appris tout à l’heure. Le maître de meeting annonce le programme, puis invite la foule à se mettre debout (pour ceux qui sont assis) pour l’exécution de l’hymne de la victoire (Ditanyè).

Le premier à prendre la parole est le représentant des personnes âgées. Il souhaite la bienvenue à Bénéwendé Sankara et à sa suite et le rassure de la victoire dans la cité des collines, car Gaoua ne saurait être ingrate. « Nous, militants personnes âgées du Sud- Ouest, avons toujours en mémoire ce que le Président Thomas Sankara a fait à Gaoua. Il faut vraiment être ingrat pour oublier ses bienfaits », a affirmé Félix Kambou. Les slogans "pas un pas sans le peuple", "Avec le peuple, victoire", "Bénéwendé au pouvoir", repris en français et en lobiri marquent la fin du discours du sieur Kambou. Place et micro aux jeunes.

Bénéwendé Sankara, le choix des jeunes du Sud- Ouest

Le représentant, habillé en tee-shirt "UNIR/ PS" avance devant le micro. Esaïe Kambiré n’est pas du genre à passer par plusieurs chemins. « Camarade président, nous n’irons pas par quatre chemins pour dire que ça ne va pas », prévient- il.

Le jeune Kambiré dénonce l’inadaptabilité des politiques mises en œuvre en faveur des jeunes et la corruption béante dans notre pays. Les jeunes du Sud- Ouest malgré leur bonne volonté éprouvent de nombreuses difficultés à se trouver un emploi. Ils ont besoin a-t- il dit, d’infrastructures dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la santé, etc. Le cri de cœur des jeunes est sans équivoque : « Nous avons besoin de changement ». Et ce changement passe par le verdict des urnes le 21 novembre. Il le sait mieux et rassure. « Quant au choix, soyez rassurés ! Vous êtes notre choix car nous avons confiance en vous (candidat Sankara) et nous vous suivrons jusqu’au bout », a déclaré le représentant des jeunes.

Un intermède musical de la troupe djôrô de Banlo, puis le représentant des fonctionnaires, celui de la coalition Burkindlem et le commissaire régional de campagne Davorè Palenfo se succèdent au parloir, animés par la même ferveur et avec le même message : dénoncer la mal gouvernance et inviter les électeurs du Sud- Ouest à oser le changement avec Me Bénéwendé Sankara. Il est 18h 02. Les lampadaires de la place de la révolution s’allument.

La nuit est là, il faut faire vite. Le candidat Sankara est invité à prendre la parole. C’est la musique de Sam’s K le Jah et les cris de la foule qui l’accompagnent jusqu’au micro. Ses premiers mots sont des mots de félicitations à l’endroit des journalistes qui malgré les conditions difficiles l’accompagnent dans son périple pour convaincre l’électorat burkinabè. Mais le candidat avoue être profondément déçu. La raison, la force faite au protocole pour précipiter son intervention avant la tombée de la nuit pour permettre au caméraman de la télévision nationale d’avoir les images du discours parce que sa caméra ne dispose pas de lumière. « Je sais qu’il y a des caméras qui ont la lumière, qui peuvent travailler la nuit ; mais on sait où elles sont », a dénoncé Bénéwendé Sankara.

Le message du candidat de l’intégrité est le même dans ses grandes lignes depuis le début de cette campagne présidentielle : dénoncer l’opacité et la mal gouvernance de Blaise Compaoré, justifier la raison de dix ans de combat et inviter les électeurs à voter le changement le 21 novembre prochain. Son discours de conviction aura duré moins d’une demi-heure. Il finit par cet appel : « restons unis, car c’est à cette condition que nous allons réussir le 21 novembre ». Tout en souhaitant bon courage à sa base pour la suite, le candidat Sankara nourrit le souhait de revoir ses militants après le 21 novembre pour réaliser les projets inscrits dans son programme. C’est à 18h31 GMT que le meeting régional de la coalition Burkindlem dans le Sud- Ouest a pris fin. Comme il a commencé, dans l’ambiance et les slogans de victoire.

Koundjoro Gabriel Kambou

Envoyé spécial à Gaoua pour lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 novembre 2010 à 12:55, par jacques En réponse à : Gaoua : L’autre pré carré de l’idéal Sankariste

    rien ne vibre, tout est mou. les gens se moquent de cette élection. les mêmes qui viennent voir blaise, viennent voir sankara, le lion, les autres kaboré, par curiosité et voir s’il y a quelque chose à glaner. Megd’alors, comme dirait JJ !

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