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Présidentielle centrafricaine : Avec ou sans Ziguélé, qu’importe

Publié le jeudi 11 novembre 2010 à 02h44min

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Six candidats en lice pour le 23 janvier 2011. Telle est l’affiche de la prochaine présidentielle en Centrafrique. Ainsi, l’actuel chef de l’Etat, François Bozizé, devra croiser le fer avec, entre autres, Ange-Félix Patassé, ex-président renversé par ses soins en 2003. Au nombre des challengers, Jean-Jacques Demafouth, ancien ministre de la Défense et chef de file des ex-rebelles de l’APRD.

Manque à l’appel un poids lourd parmi les poids lourds : l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, président du Collectif des forces du changement (CFC) et candidat pressenti du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC). Le dépôt des candidatures devait courir du 8 novembre au 10 décembre.

Mais, au lendemain d’une réunion entre le président sortant, les acteurs politiques et la société civile, son ouverture a été avancée et sa clôture fixée au 8 novembre. Un changement brutal et inexpliqué qui a pris de vitesse l’écrasante majorité des opposants au régime Bozizé.

Premier sur la liste des mécontents, celui qui était parvenu au second tour en 2005. A la tête des Forces du changement, l’ancien premier ministre exige que le chronogramme initial soit respecté : "Je ne me sens pas du tout concerné par le dépôt de candidature au plus tard lundi à minuit, cette période fixée par la Commission électorale indépendante est illégale, et elle n’est pas conforme à l’accord signé le 10 août 2010".

Martin Ziguélé et le Collectif des forces du changement écartés, voilà encore un boulevard taillé sur mesure pour le magistrat suprême en République centrafricaine. Parvenu au pouvoir par la force en 2003, le général Bozizé n’a pas grand-chose à craindre pour sa réélection au soir du 23 janvier 2011, maintenant que le premier de ses opposants a été relégué.

Il aura face à lui un Ange-Félix Patassé fraîchement revenu d’un exil prolongé au Togo et des adversaires à la carrure plus ou moins importante. Mais on sera toujours loin de l’intensité de la précédente campagne, durant laquelle le candidat de l’opposition s’était incliné au second tour.

La Centrafrique se prépare donc à s’engager dans une campagne électorale sans opposition ni enjeu. Du pain bénit pour le président sortant qui, en bon militaire, devrait pourtant se rappeler qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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