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Bénéwendé Stanislas Sankara : « Ce que je ferai pendant les cinq ans »

Publié le mercredi 10 novembre 2010 à 02h30min

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Objectifs du programme :

1. améliorer la gouvernance politique et économique ;

2. moderniser l’agriculture à travers des petites exploitations agricoles ;

3. créer 200 000 emplois en cinq ans ;

4. accroître le pouvoir d’achat des travailleurs à travers la réduction des prix de certains biens de consommation et l’augmentation de 20 à 25% des revenus ; 5. améliorer l’accessibilité des ménages aux services sociaux de base ;

Coût du programme : 1500 Milliards en cinq ans.

Peuple du Burkina Faso, Chers Compatriotes,

Lors de mon message d’entrée en campagne, je disais qu’une élection est toujours une occasion pour un candidat de partager avec ses compatriotes, les ambitions et les rêves qu’il nourrit pour son pays. Je prenais alors l’engagement de faire cet exercice avec vous, sans complaisance ni démagogie autour du programme de la coalition « Burkindlem » que j’ai l’honneur et la responsabilité de conduire.

Aujourd’hui, je vais satisfaire à cette exigence en vous livrant le contenu de mon programme de gouvernement qui s’articule sur les cinq grands défis suivants que nous devons relever ensemble. Il s’agit du :

1. défi de la gouvernance démocratique et économique ;

2. défi de l’autosuffisance alimentaire ;

3. défi de la lutte contre le chômage ;

4. défi de la revalorisation du capital humain ;

5. défi de la protection de l’environnement.

1. Le défi de la gouvernance Démocratique et économique

Depuis le funeste 15 octobre 1987, notre pays vit dans une autocratie à nulle pareille dans le monde, avec cette particularité que les fondements séculaires de notre société ont été secoués à maintes reprises par des crimes abominables, plongeant notre peuple dans un psychodrame profond dont il peine à se relever.

En vingt-trois (23) ans de règne sans partage, Blaise Compaoré nous lègue un pays où la morale a fini par rendre l’âme à force d’agoniser sans jamais recevoir véritablement le traitement idoine.

Le constat est sans appel : les Burkinabè ont mal à leur pays et à sa classe dirigeante. Le déficit entre les gouvernés et les gouvernants est énorme. Personne ne croit plus à rien, mais tout le monde croit à la courte échelle et aux passe-droits. C’est ‘’le sauve qui peut’’ ! Ce n’est même plus la pauvreté ni les conditions de vie difficiles qui posent problème. Non, le malaise est profond et le mal-être généralisé.

La faute, à cette classe dirigeante qui a fossoyé notre démocratie et ces institutions à travers des pratiques et des comportements qui ont fini par dégoûter notre peuple et provoquer en lui une aversion profonde de la chose publique.Notre défi majeur sera donc de redonner confiance à chaque Burkinabé et le réconcilier avec lui-même, avec son pays et son histoire afin qu’il se remette au travail.

La tâche, comme vous le constatez est gigantesque. Mais c’est la condition nécessaire pour la réussite de tout programme de développement, car il est impossible de construire une nation avec des citoyens qui ne croient plus et ne s’intéressent plus à leur pays.

Pour ce faire, je compte mettre en œuvre les mesures suivantes :
- débarrasser notre constitution de ses dispositions non consensuelles tout en sanctifiant la limitation des mandats présidentiels ;

- crédibiliser les institutions en nommant à leurs têtes des personnes hors de tout soupçon ;

- améliorer l’efficacité de l’Etat et des dépenses publiques ;

dépolitiser l’administration et les entreprises publiques, par l’ouverture des postes-clés à la compétition, en vue du recrutement des meilleurs profils par des procédures transparentes, sur la base de la compétence, du mérite ainsi que de la probité morale et intellectuelle ;

- lutter contre la corruption en informant davantage la population sur ses droits, notamment en ce qui concerne les services publics ;

- mettre en place une structure de contrôle des délais et des tarifs dans les administrations publiques, ainsi que la qualité des services fournis ;

- rendre publics les rapports des structures de contrôle de l’Etat et donner une suite judiciaire à ces rapports. Les identités des personnes impliquées dans les cas de corruption et de détournements de deniers publics seront publiées ;

- promouvoir l’indépendance de la justice et des magistrats, en confiant à la composante « magistrats en exercice » du Conseil Supérieur de la Magistrature la charge de l’élection des magistrats aux différents hauts postes de responsabilité ;

2. Le défi de l’autosuffisance alimentaire

Malgré les excédants céréaliers autoproclamés et les aides massives reçues de l’extérieur, la majorité des Burkinabè ne mangent toujours pas à leur faim. La politique agricole de la « Coalition Burkindlem » vise donc à « assurer à chaque Burkinabè les trois (3) repas quotidiens et à faire de l’agriculture le moteur de la transformation économique et sociale du Burkina. »

Les théories économiques s’accordent sur le rôle primordial de l’agriculture dans le processus de développement. Ainsi au début du processus, le poumon de l’économie est constitué de l’agriculture et de l’élevage qui libèrent la main d’œuvre, les matières premières ainsi que les ressources financières pour le secteur de l’industrie qui impulse, à son tour, le secteur des services et du commerce.

Mais au Burkina Faso, le processus de développement selon les indicateurs macro économiques révèle un paradoxe. En effet, alors même que la transition entre le secteur agricole et le secteur industriel n’est pas effective (le secteur industriel contribue pour à peine 20% du PIB) que le secteur tertiaire est en train de prendre le pas avec plus de 40% de contribution au PIB. Une telle situation ne garantit pas une économie solide car un maillon important du processus de développement n’est pas constitué. Pour la coalition « Burkindlem », il faut revenir aux fondamentaux du développement en reconstituant la chaine du développement : Agriculture-industrie– service.Pour la réalisation de cette vision, les actions et mesures à mettre en œuvre devraient concourir à promouvoir une agriculture moderne, fondée sur l’efficience des exploitations agricoles, ainsi que sur des petites et moyennes entreprises de transformation de produits agricoles, compétitives sur les marchés régionaux. A ce titre, les mesures suivantes seront mises en œuvre :

- spécialiser les régions du pays en fonction de leurs potentialités et des avantages comparatifs que chacune d’elle possède. Ces Zones de Production Spécialisées s’appelleront ‘ZOPS’ ;

- améliorer l’accès des paysans à la propriété foncière à travers la relecture de la loi sur le foncier pour mettre fin à la dépossession des terres rurales par une minorité d’affairistes dont le but n’est pas de produire mais d’en faires des lieus de villégiature ou de constituer des patrimoines fonciers pour leurs progénitures ; - créer une école de formation agropastorale dans chaque Zone de Production Spécialisée (ZOPS) avec pour objectif de former cent (100) à deux (200) agriculteurs et éleveurs modernes par an et par zone. A la fin de la formation, l’Etat se portera garant pour permettre à ces agriculteurs d’obtenir un crédit auprès des établissements de crédit et de microfinances, particulièrement auprès de la Banque de Crédit Agricole qui sera créée à cet effet, pour leur installation. Ces agriculteurs modernes constitueront les vecteurs de la modernisation de l’agriculture dans le monde rural ;

- créer une unité de fabrique d’aliments pour bétail ;

- créer une usine de fabrication d’engrais et de produits phytosanitaires ;

- créer l’Agence Nationale pour le Développement Rural, ANADER, qui regroupera tous les services publics intervenant dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage avec pour mission de mettre en œuvre synergie la politique de développement rural conçue par le gouvernement ; - construire un barrage hydro-agricole dans le Mouhoun d’un coût d’environ 100 milliards de francs CFA, pour en faire définitivement le ‘’grenier’’ du Burkina. Le développement et la modernisation de l’agriculture vont ainsi impacter le secteur industriel dont la faiblesse structurelle vient du fait qu’elle ne repose pas sur une production agricole locale (matière première). Elle n’est donc pas capable de tirer la production agricole et de distribuer des revenus à la masse de ruraux à travers l’achat des matières premières agricoles locales. Du coup, près de 80% de la population sont quasiment exclus du marché. La politique industrielle que la « Coalition Burkindlem » entend mettre en œuvre, vise donc à créer un tissu industriel fondé sur la production locale, dominant le marché national et compétitif sur les marchés sous régionaux grâce à la création :

- d’une unité moderne de tissage du « Faso Dan Fani » pour valoriser le coton ;

- d’une unité de fabrication de confiture à base de fruits locaux dans les Hauts-Bassins ;

- d’unités de fabrication de lait dans la principale zone d’élevage du Burkina (région du Sahel et de l’Est) ;

d’une unité de fabrication d’engrais, de fumier organique et de produits phytosanitaires à Bobo-Dioulasso et à Dori ;- d’une unité de fabrication d’aliments pour bétail dans la région de la Boucle du Mouhoun ;

- d’unités de transformation de produits agricoles (mangues, oranges, sésame, noix de cajou, tomates, viande, manioc, maïs, mil et sorgho, etc.) dans les ZOPS au regard de leurs potentialités.

3. Le défi de la lutte contre le chômage

Aujourd’hui, 49% de la population burkinabè a moins de 15 ans, soit près de 7 millions d’habitants. Dans 5 ans, ce seront autant de nouveaux potentiels chercheurs d’emplois. La situation est suffisamment grave pour nécessiter une politique vigoureuse en matière de lutte contre le chômage.

Les jeunes sont les acteurs et les principaux bénéficiaires de notre politique économique dans ce sens qu’elle va générer des emplois directs et indirects au profit des jeunes.De manière concrète, notre politique économique devrait permettre de faire passer :

- le nombre d’emplois formels de 20 000 par an à plus de 40 000 par an, soit 200 000 emplois en cinq ans ;

- le nombre de salariés déclarés à la CNSS de moins de 220 000 à plus de 650 000.

De même, pour la mise en œuvre notre programme, des postes de choix seront confiés aux jeunes dans le gouvernement de la coalition qui sera formé après mon élection.

4. Le défi de la valorisation du capital humain

Des réponses adéquates seront apportées aux préoccupations des Burkinabè dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’assainissement de leur cadre de vie.

Ainsi en ce qui concerne la santé, je veillerai à :
- construire un poste de santé dans tout village de plus de 500 habitants et le doter d’un agent de santé, d’une accoucheuse et de moyens de travail ;- instituer des équipes médicales itinérantes qui se déplaceront périodiquement à la rencontre des populations dans les localités n’ayant pas de centres de santé ;
- équiper les grands hôpitaux régionaux en matériel de scanner et de dialyse ;
- construire un hôpital ultramoderne à Bobo-Dioulasso. Les hôpitaux nationaux universitaires de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso seront dotés d’unités d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) ;

- instituer la gratuité des consultations et examens de laboratoire dans toutes les structures publiques au profit des femmes enceintes et des enfants jusqu’à l’âge de 10 ans ;

- instituer la gratuité de la prise en charge des médicaments dans toutes les structures publiques au profit des femmes enceintes ;

- renforcer le capital humain dans le domaine de la santé ;

- rendre gratuit les frais de soins, d’examens de laboratoires liés à toute admission dans ‘’les services d’urgence’’ d’une structure publique de santé. En ce qui concerne l’éducation, je veillerai à :

- construire une école primaire de six classes dans toute agglomération d’au moins 500 habitants ;

- construire des salles de classes dans les écoles à effectifs pléthoriques pour ramener l’effectif par classe à un maximum de 50 élèves ;

- relever le niveau de la formation dans les ENEP, en faisant passer le cycle de formation de un (1) an à deux (2) ans. Le nouveau cursus permettra d’introduire de nouvelles matières et d’approfondir les aspects pédagogiques de l’enseignement. En ce qui concerne l’assainissement de notre cadre de vie, il y aura :

La construction gratuite de toilettes ‘’ modèle ONEA’’ pour tous les ménages des villes de Ouagadougou et de Bobo ;

L’institution de deux journées de salubrité publique par an sur toute l’étendue du territoire ;

La mise en place de services de voiries modernes dans toutes les villes du Burkina de plus de 20 000 habitants.

Le renforcement et la mise en place des services de contrôle de la qualité des produits de grande consommation.

Le défi de la protection de l’environnement

Le siècle naissant est annoncé comme celui des changements climatiques. La coalition « Burkindlem » fait donc de la protection de l’environnement une priorité. C’est pourquoi un important programme dans ce domaine sera mis en œuvre à travers la mise en place de deux structures importantes : Premièrement, l’Agence Nationale pour la Reconstitution et la Protection de l’Environnement (ANARPE), qui aura pour vocation de mettre en œuvre la politique gouvernementale en matière de protection de l’environnement, notamment :- l’encadrement des populations rurales dans la protection et la conservation des eaux et sols ;

- l’intensification de la lutte contre les feux de brousse, la divagation des animaux et la coupe abusive du bois ;

- la plantation de près de deux (2) millions de plants par an ;- la promotion de l’utilisation des nouvelles sources d’énergie en lieu et place des ressources ligneuses ;

- la définition des grandes orientations en matière de prise en compte des changements climatiques et de la maitrise de leurs effets. Deuxièmement, le Fonds National pour la protection de l’environnement (Ecofonds), dont la principale mission sera de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la politique environnementale. Financement du programme économique et social de la « Coalition burkindlem »

Sur la base d’un budget de l’Etat, en moyenne, de 1.050 milliards de FCFA par an, le programme économique et social de la « Coalition Burkindlem » nécessitera près de mille deux cent cinquante (1.250) milliards de FCFA supplémentaires. Il en résulte près de 250 milliards supplémentaires à mobiliser par an, à travers : . l’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques, en vue de dégager des économies budgétaires de 10% à 15% du budget actuel ;

. l’amélioration de l’efficacité de la fiscalité à travers une lutte intense contre la fraude fiscale, particulièrement de la TVA, la suppression de multiples exonérations qui aujourd’hui, ne répondent pas à l’objectif initial visé, en faisant payer à tous, l’impôt juste et dû, sans passe-droits ; . l’élargissement de l’assiette fiscale, par l’institution notamment d’un impôt sur le capital ; . la pénalisation de la fraude fiscale afin que tous contribuent effectivement selon la capacité contributive ;

. la révision des contrats de recherches et d’exploitations avec les sociétés minières pour accroître la part de l’Etat d’une part, qui se situe autour de 10% aujourd’hui, et la création d’autre part, d’une structure chargée du contrôle des quantités extraites et vendues ;

. l’augmentation des taxes et impôts sur la consommation des biens de luxe ; . la mobilisation de l’aide (subventions) des partenaires au développement ; .l’emprunt extérieur.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 10 novembre 2010 à 10:15, par ohnana En réponse à : Bénéwendé Stanislas Sankara : « Ce que je ferai pendant les cinq ans »

    bel program juste ke je vois pas le secondaire ni le superieur dans tout ce ke tu as dit . il faut aussi noter ke le president sortant a deja proposer ou plutot a essayer de faire ce ke tu promet de faire notament dans le domaine de l agriculture .connaissant le resultat du premier essays je me demande ce ke tu pourra change, etant attendu ke tu va certainema chercher a te bourrer les poches avant de mettre ton program en application
    eh ! allah sauve nous.
    par un fervant militant du parti de l oeuf depuis sa creation

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