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Emile Paré veut un face-à-face avec Blaise Compaoré au second tour

Publié le mardi 9 novembre 2010 à 01h36min

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Expliquant dimanche 7 novembre à Boussé au cours d’un meeting son programme politique aux populations du Plateau central, le candidat du CAP, Dr Emile Paré a invité le président sortant à un face-à-face.

Emile Paré, le "Chat noir du Nayala" a réservé l’étape de Boussé pour répondre à son adversaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Blaise Compaoré, qui l’avait titillé dès l’ouverture de sa campagne à Koudougou. « Nous sommes venus au Plateau central pour répondre au candidat du CDP.

Il a attaqué très tôt, mais il est essoufflé », a déclaré Emile Paré devant ses militants rassemblés sur le terrain de l’école "A" de Boussé. Il avait toujours soutenu qu’il serait élu au premier tour. Mais finalement, il veut affronter le président sortant au second tour. « Je veux un face-à -face avec Blaise Compaoré au second tour », a-il- dit. Son souhait est de « terroriser » en sa qualité de félin, celui qui demande à la population de se méfier du "chat" politique.

« Depuis l’ouverture de la campagne, nous avons constaté que Blaise Compaoré nous a attaqué à Koudougou, à Dédougou et à Fada. Il prétend dire qu’il y a un chat qui erre et qu’il faut s’en méfier surtout qu’il est noir », a-t-il rappelé. Le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) avait indiqué qu’il pourrait travailler avec le "Chat noir" si celui-ci avait de bonnes idées dans son programme politique.

« Nous disons qu’il vaut mieux que ce soit le "Chat noir" lui-même qui dirige (le pays) puisque c’est lui qui a fait le programme », a rétorqué le candidat du CAP. Il a rappelé par ailleurs qu’en "Chat futé", il sera tantôt noir, tantôt blanc et tantôt gris et finira par avoir raison de son adversaire.

Le directeur provincial de campagne du CAP est optimiste quant à la force de son candidat à tenir tête à Blaise Compaoré. « Nous pensons que nous allons mettre en ballotage le président Blaise Comaporé. C’est indéniable ».

A Boussé, Paré est premier sur le bulletin

Tout comme à Kaya deux jours plus tôt, le meeting de Boussé a connu une forte participation des jeunes. Pour le candidat, c’est « l’avenir » qui vient à sa rencontre. Devant la voix chevrotante du représentant des élèves, le Dr. Paré a rassuré qu’il comprend les problèmes des jeunes et qu’il incarne la solution. Il leur a promis une scolarisation gratuite jusqu’à l’âge de 16 ans et une prise en charge des frais de leurs soins. « Allez dire à vos parents que votre avenir est avec Emile Paré », dira-t-il aux jeunes.

Une minute de silence a été observée en la mémoire de Flavien Nébié, élève décédé à la suite d’une manifestation. Toutefois, les adultes ont aussi leur avenir dans le programme du CAP. Une prise en charge gratuite de leurs soins y est prévue. Durant ce meeting, les représentants locaux du candidat ont procédé à des exercices de vote, en montrant au public le logo de leur jockey. En tenant le bulletin dans le bon sens, Emile Paré est 4e sur la première colonne. Mais en le tenant à l’envers, comme l’a fait le responsable provincial de la campagne du candidat Valentin Sawadogo, il devient premier sur la liste.

Des artistes traditionnels ont participé à l’animation de la rencontre. D’autres ont demandé à être enterrés avec l’image du Dr Paré, s’ils mouraient avant d’avoir voté le 21 novembre. Pour eux, le candidat du CAP est un « vrai homme » et tous les Burkinabè doivent le voter.

Mouor Aimé KAMBIRE


Emile Paré est « fâché » contre les coutumiers

L’implication de certaines autorités coutumières dans la campagne ne plaît pas au candidat Emile Paré. Il a exprimé ses états d’âmes et donné les raisons à l’issue de son meeting de Boussé, le 7 novembre dernier.

« Véritablement, je suis fâché par rapport à la lancée et à la manière dont les chefs coutumiers s’impliquent dans la vie politique. Dans l’histoire de la vie des chefs coutumiers, il y a eu des problèmes sérieux. Maurice Yaméogo s’est attaqué à la chefferie, Lamizana (Sangoulé) l’a réhabilitée. Ils (chefs coutumiers) étaient tous RDA, quand la Révolution est venue, le CNR a commencé à les attaquer. Blaise compaoré les a réhabilités, mais dans des conditions et des objectifs qui sont humiliants ».

Aujourd’hui, un chef coutumier ne vient pas au meeting de l’opposition. Si vous voyez des chefs coutumiers à un meeting de l’opposition, c’est peut-être un ou deux chefs. Mais vous avez vu l’investiture de Blaise Compaoré à Ouaga 2000, au Palais des Sports ? Il y avait toute une rangée de coutumiers. Mais les chefs coutumiers sont pour nous tous ! Dès que Blaise (Compaoré) est sorti (pour sa campagne), toutes nos majestés du Burkina Faso étaient là en train de dire qu’il est bien.

Si le 21 novembre je prends le pouvoir, qu’est-ce qu’ils vont dire ? Il faut arrêter la démagogie politique. Il faut arrêter d’instrumentaliser nos chefs. Nous allons leur trouver un statut à l’image des chefs du Ghana. Les populations sont là pour tous les chefs et les chefs sont là pour tout le monde(…).

Propos recueillis par A.M.K

Sidwaya

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