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Présidentielle au Burkina Faso : à la recherche de voix sur Internet

Publié le mardi 9 novembre 2010 à 01h35min

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En plus des méthodes traditionnelles, certains candidats à la présidentielle du 21 novembre prochain ont décidé de convaincre les électeurs par Internet. « Blaise Compaoré souhaite vous inviter à rejoindre son groupe d’amis sur Facebook. » Ce message, nombreux sont les internautes qui l’ont reçu ces derniers jours. Pour se faire réélire, le président sortant ne se refuse rien. En plus des moyens traditionnels, il dispose d’un quotidien et d’un site sur lequel on peut suivre l’actualité de la campagne du candidat naturellement, mais aussi consulter son programme de gouvernement, le bilan du quinquennat écoulé, vivre la campagne en images... De même, une lettre d’information est diffusée quotidiennement. Au siège de la campagne de ce candidat, un simple coup d’œil sur le parc informatique suffit pour mesurer l’importance que l’équipe de celui-ci accorde aux technologies de l’information et de la communication.

D’autres opposants refusent de se laisser distancer dans cette course à la campagne sur la toile. Sur la plateforme communautaire facebook, le réseau social sur Internet permettant à toute personne possédant un compte de publier des informations, dont elle peut contrôler la visibilité par les autres personnes, il n’est pas rare d’en croiser quelques uns, à la recherche "d’amis". Comme l’indépendant et plus jeune des candidats, Maxime Kaboré, ou Hama Arba Diallo, le doyen des prétendants au fauteuil présidentiel. Pour leur campagne, eux aussi se sont offert des sites Internet.

Et comme c’est très tendance en ce moment, Hama Arba Diallo entretient un blog, où il répond aux question des internautes. « En Afrique et dans le monde, nous comptons des chefs d’Etat comme Abdoulaye Wade, Mubarack,...beaucoup plus âgés qu’Arba Diallo, est-ce pour autant qu’ils n’arrivent pas à assumer leurs fonctions ? », répond –il ainsi à un curieux qui voulait savoir si son âge ne constituait pas un handicap.

Un moyen efficace ? Pas certain, car au Burkina, la toile demeure encore un moyen de communication assez confidentiel. Si, selon ses promoteurs, Facebook par exemple compte plus de 500 millions de membres actifs, au Burkina, ce réseau social rassemble près de 18 800 adeptes (chiffres de mars 2010), soit 0,12% de la population, selon le site Facebakers.com. Ce qui explique, peut-être, pourquoi d’autres candidats n’en font pas une priorité. Au siège de l’Union pour la renaissance/ Mouvement sankariste ce 8 novembre 2010, on semble bien loin de cette bataille électronique. Dans la cour du siège du parti qui a choisi Stanislas Bénéwendé Sankara comme candidat, un appareil de musique posé sur un banc diffuse en boucle des tubes du chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly et quelques jeunes, dont certains vêtus de tee-shirt à l’effigie de Thomas Sankara, sont assis autour d’une théière.

A l’intérieur, des membres du bureau de campagne s’affairent. Un poste téléviseur allumé diffuse des images de la campagne mais personne ne les regarde vraiment. Athanase Boudo, un élu du parti, nous explique, entre deux coups de fil « pour s’assurer que tout va bien en province », pourquoi son parti -le premier au Burkina à lancer un site web, assure t-il-, n’a pas choisi la toile comme mode de communication privilégié. « Ceux qui ont opté pour Internet n’ont peut-être pas fait le mauvais choix. Nous, nous n’en faisons pas une priorité. Nous avons notre site, mais aucune cellule particulière n’a été mise en place pour l’alimenter. Beaucoup de Burkinabè ne savent pas lire, et n’ont pas accès à Internet. »

Desire T Sawadogo

Fasozine

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