LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Campagne agricole 2010-2011 : Des excédents vivriers au Sahel et Afrique de l’Ouest

Publié le mardi 9 novembre 2010 à 01h34min

PARTAGER :                          

L’hivernage 2010 s’est bien déroulé dans l’ensemble des pays de la région ouest africaine. Les pluies ont été régulières voire très abondantes par endroits occasionnant des inondations avec des pertes de superficies cultivées notamment sur les parcelles de riz au sud du Tchad au nord est du Nigeria et le long des fleuves Niger, Sénégal, Volta, Mano et Mono. Ces pluies enregistrées jusqu’en fin octobre ont été favorables au bon développement des cultures.

En fin octobre, les cultures céréalières et les légumineuses sont au stade de maturation à fin récolte dans tous les pays. La situation phytosanitaire a été globalement calme. Toutefois, des menaces de sautériaux et d’oiseaux granivores sur les récoltes persistent. La situation du criquet pèlerin, bien que calme dans les pays de la ligne de front (Mali, Niger et Tchad), demeure une préoccupation. La présence d’individus ailés au Centre et au nord de la Mauritanie nécessite un suivi rapproché dans ces pays.

Au niveau pastoral, les disponibilités fourragères sont abondantes dans tous les pays. La crainte des feux de brousse subsiste chez les éleveurs de la sous région. Aucun foyer de maladie à allure épizootique n’a été signalé dans les pays en dehors des maladies récurrentes chez les petits ruminants (peste, pasteurellose), la volaille (maladie de New Castle) et les porcs (peste porcine). Toutefois, on note le développement inquiétant d’espèces non appétées comme le Sida cordifolia dans certaines enclaves pastorales du Niger, du Nigeria et du Tchad.

Sur le plan hydrologique, les barrages et les points d’eau sont bien remplis favorisant l’installation précoce des cultures de contre saison et de bonnes conditions d’abreuvement des animaux. Cependant, les fortes pluies enregistrées en juillet, août et septembre ont provoqué des dégâts sur les infrastructures routières et hydrauliques au Cap Vert, au Burkina Faso, en Gambie, au Bénin, en Mauritanie, au Togo et au Tchad et sur les casiers rizicoles en Guinée Bissau, au Niger, au Nigeria, au Mali et au Tchad.

Au regard des efforts consentis par les Etats et leurs partenaires et de la bonne pluviométrie, les perspectives agricoles sont bonnes dans l’ensemble des pays. Globalement, la production céréalière prévisionnelle 2010/2011 au Sahel et en Afrique de l’Ouest à l’exception du Sénégal et du Mali est de 51 031 000 Tonnes contre 45 486 000 Tonnes (2009/2010), soit une hausse relative de 12 % par rapport à l’année dernière. Par rapport à l’année dernière, des hausses significatives de productions céréalières sont attendues au Tchad, au Niger et au Burkina Faso.

La production de riz est estimée à 9 850 000 tonnes (soit +5% par rapport à 2009/2010). Des baisses de production de riz sont prévues au Bénin, au Togo et au Niger. La production de maïs (15 439 000 tonnes) est en hausse de 3% par rapport à 2009/2010. Les prévisions de production des autres cultures se chiffrent à 55 462 000 tonnes (igname) et 76 304 000 tonnes (manioc).
Les bonnes perspectives de productions agricoles et pastorales ont occasionné la baisse des prix de céréales sèches depuis l’arrivée des nouvelles récoltes sur les marchés. Ceci augure de perspectives alimentaires satisfaisantes pour la majorité des populations pastorales, agropastorales et cultivateurs en milieu rural.

Toutefois, le centre et l’ouest de la région sont très dépendants des importations commerciales de riz et de blé et dans certains cas du maïs. Or, l’offre limitée d’exportation du riz a entrainé une hausse du prix de 10 à 20 pourcent entre août et septembre 2010 sur le marché international et des incertitudes persistent à propos de l’offre à venir compte tenu des mauvaises conditions climatiques dans plusieurs zones rizicoles asiatiques. La hausse des prix sur le marché international serait de nature à fragiliser la situation alimentaire des populations à faibles revenus et dépendantes du marché, surtout lorsque les prix atteindront leur maximum saisonnier entre juillet et septembre 2011.

Cependant, malgré les bonnes perspectives de récolte, la malnutrition reste une préoccupation pour la région et mérite d’être surveillée.

Recommandations
Au regard des bonnes perspectives de production vivrière, il est recommandé :
Aux pays de :
- Prendre toutes les dispositions nécessaires pour lutter contre les nuisibles des cultures ;
-  Appuyer les producteurs à reconstituer les stocks familiaux et communautaires ;
-  Programmer la reconstitution des stocks nationaux de sécurité alimentaire en opérant des achats locaux dans les zones excédentaires ;
-  Lancer des programmes d’achats publics chez les petits producteurs pour renforcer leurs revenus ;
-  Maintenir les programmes d’assistance nutritionnelle des populations affectées notamment au Niger et au Tchad malgré les bonnes perspectives des récoltes dans ces pays ;
-  Prendre les dispositions nécessaires pour prévenir les feux de brousse pour préserver le capital fourrager.

Au CILSS et aux systèmes régionaux d’information :

- Assurer le suivi et l’analyse de la situation des marchés régionaux et internationaux et l’impact sur la sécurité alimentaire.

Aux institutions humanitaires :
- Privilégier les achats locaux institutionnels notamment chez les petits producteurs.

CILSS

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux
Déchets plastiques : Ces « voisins » qui nous envahissent