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Editorial de Sidwaya : La campagne électorale, un jeu…

Publié le lundi 8 novembre 2010 à 00h52min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

La IVème République vit sa quatrième campagne électorale pour l’élection du Président du Faso : 1991, 1998, 2005 et en cours, 2010. Sept candidats se disputent le sceptre de la République. Comme à chaque consultation électorale, les campagnes et les villes, partout là où il y a des Hommes, sont prises d’assaut par les prétendants et ou leurs états-majors. Quatre, c’est le chiffre de la femme, selon nos traditions africaines. Qui dit femme, renvoie à des images positives : procréation, douceur, sagesse, responsabilité…

Pour une quatrième expérience, et donc à l’image de cette symbolique, la présente campagne devrait être, de bout en bout, celle de la maturité. Cette maturité devra s’exprimer par ce que certains experts appellent le principe des trois « R » : le respect de soi-même, le respect des autres et la responsabilité de ses actes.

Le respect de soi, c’est avant tout, cette maîtrise de soi et cette retenue qui font qu’on ne regrette jamais, ou presque, ce qu’on a dit, ce qu’on fait. (…)On peut craindre que l’homme ou la femme auxquels la langue, le ventre et le sexe sont toujours en train d’échapper, ne soient capables de gouverner une Nation.

Le respect des autres est un prolongement du respect de soi. Ce que je suis, les autres le sont autrement. C’est pourquoi, le poète anglais du XVIIe siècle, John Donne disait : « N’envoie jamais demander pour qui sonne le glas, il sonne pour tous ». A la proclamation des résultats de la présidentielle, chaque candidat malheureux devrait pouvoir savourer le plaisir d’être témoin de la réussite du gagnant.

Etre responsable de ses actes, c’est pouvoir se reconnaître en ce qu’on fait, c’est pouvoir y répondre. Le bien commun qui nous rassemble, c’est notre Nation : son unité, sa souveraineté, son bonheur… Ce pourquoi nous souffrons, travaillons et battons de temps en temps campagne et aussi pavé, c’est encore notre Nation. Le candidat à la magistrature suprême, au final, doit répondre à tout moment de ses actes devant la Nation.

Les écarts de langage, voire de comportement, ça existe en politique. Cela est dû aux enjeux d’une élection et des passions qu’elle suscite. Mais l’esprit qui doit gouverner une telle consultation après une vingtaine d’années d’expérience démocratique doit demeurer le respect du peuple et des institutions républicaines. Le code de bonne conduite initié par le Conseil supérieur de la communication (CSC) et signé par différentes parties prenantes, illustre ce besoin de s’imposer une discipline démocratique, un art de convaincre, une science de savoir réussir de manière exemplaire.

Il est impératif que les états-majors des candidats apprennent et apprennent à leurs militants à dialoguer de manière civilisée avec l’électorat dans une dynamique de transparence et d’imputabilité. Le professionnalisme devra être et ou rester de rigueur dans la communication politique. Dans une marche de consolidation progressive du processus démocratique, le fair-play sera l’expression de la fraternité dans un processus où il n’y a ni perdants ni gagnants car, enfin de compte le peuple choisira, pas un homme mais un projet de société à même de renforcer sa marche dynamique vers le progrès, la réalisation de son aspiration.

La bataille électorale ici perd son sens guerrier pour se vivre comme un jeu électoral plein d’enjeux. Ce jeu comporte ses règles qui doivent être respectées par tous. Il faut se convaincre qu’on peut gagner une guerre sans avoir la paix. Savoir gagner ou perdre en faisant preuve de fair-play constitue une vertu d’un grand peuple doté de leaders visionnaires, capables de mutualiser leurs expériences pour la construction de la nation, patrimoine commun de tous

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 novembre 2010 à 11:53, par vercingétorix En réponse à : Editorial de Sidwaya : La campagne électorale, un jeu…

    il n’y a pas d’engouement pour cette élection ; partout, on l’écrit. alors, ne cherchez pas à nous fatiguer avec des félicitations pour les candidats. On sait bien qu’ils accepteront les résultats qu’ils connaissent ; il n’y aura pas la guerre entre les candidats : l’élection sera plus qu’apaisée puisque la campagne elle-même est morne.
    juste un mot pour finir : arrêtons de toujours vouloir flatter les femmes. vous écrivez "Qui dit femme, renvoie à des images positives : procréation, douceur, sagesse, responsabilité". A contrario, est-ce à dire que "Qui dit homme, renvoie à des images négatives comme l’irresponsabilité, la colère, la dureté ?

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