LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Campagne électorale : Qui d’Emile Paré et de Maxime Kaboré est plus patriote ?

Publié le vendredi 5 novembre 2010 à 02h24min

PARTAGER :                          

Maxime Kaboré

Des sept candidats engagés dans la campagne électorale en vue du scrutin présidentiel du 21 novembre prochain, il y a deux qui, de façon ostensible, ont fait preuve de patriotisme. Il s’agit de Maxime Kaboré et de Emile Paré. L’un est toujours, au cours de ses meetings, habillé en maillot aux couleurs nationales et estampillé Burkina Faso. L’autre a déclaré son intention, s’il est élu Président du Faso, de nationaliser le chemin de fer.

A priori, l’on peut penser que tous les sept candidats, en course pour la conquête du fauteuil présidentiel dans le cadre du scrutin du 21 novembre 2010, aiment le Burkina, raison pour laquelle chacun veut présider sa destinée. Evidemment, tout cela reste à vérifier car, être candidat à une élection présidentielle ne signifie pas toujours que l’aime sa patrie. L’on peut le faire pour une raison ou une autre. Mais, il reste qu’une présidentielle devrait, en principe, être une affaire de patriotes. Sinon, comment en tant président contribuer réellement au développement de son pays si l’on ne s’y sent pas attaché.

Patriotisme à travers le programme de société

En cela, la campagne électorale d’un scrutin présidentiel est une période privilégiée pour les candidats de rivaliser de patriotisme. Certes, le concept n’est plus très en vogue par ces temps qui courent, avec la globalisation et les mouvements d’intégration des Etats. Mais, quand on parle d’une élection présidentielle, c’est d’abord de la direction d’un Etat qu’il est question. D’où la nécessité pour tout présidentiel d’aimer sa patrie, et surtout de l’exprimer pour que les électeurs le sachent. Bien sûr qu’il ne s’agit pas de clamer à cor et à cri qu’on est patriote pour qu’on vous considère comme tel. Le patriotisme d’un candidat peut transparaître à travers son projet de société. De ce point de vue, nous pensons que les 7 présidentiels du scrutin du 21 novembre sont patriotes parce que chacun, à travers son programme, montre quelque part qu’il est attaché au Burkina.

Xénophobie anachronique, mégalomanie maladive

Mais, étant de l’ordre du sentimental, le patriotisme n’est pas toujours aisé à exprimer, surtout pour ceux qui ne veulent pas verser dans une xénophobie anachronique ou dans une mégalomanie maladive. L’expression du patriotisme doit beaucoup emprunter à la communication. Evidemment, il n’y a pas, en la matière, de règle passe- partout. A chacun sa formule. Mais, pourvu que le message passe et que l’objectif soit atteint. En cela, Maxime Kaboré et Emile Paré ont retenu notre attention à cette campagne électorale, au point que l’on peut se demander qui des 2 est plus patriote que l’autre.

Comme du temps de Nasser

Le premier a utilisé une formule douce, voire silencieuse et efficace : l’accoutrement aux couleurs nationales. L’on prendrait volontiers Maxime Kaboré dans son maillot de meeting pour un élément de l’équipe nationale de football, les Etalons. Le symbole est saisissant en termes de patriotisme, ne serait-ce que du point de vue visuel.

Le second, en meeting à Houndé, a opté pour une déclaration forte, à savoir qu’il nationaliserait le chemin de fer s’il venait à être élu Président du Faso au soir du 21 novembre. Cette formule de Emile Paré est tout aussi patriotique. Manifestement, l’on se croirait en face de l’ex-Raïs égyptien, Gamal Abdel Nasser, qui le 26 juillet 1956, déclarait la nationalisation du canal de Suez, alors géré par une compagnie universelle, dont des parts étaient détenues par des pays occidentaux, notamment la France et la Grande Bretagne.

C’est vrai que nous ne sommes plus au temps de la guerre froide et que « Le Chat Noir du Nayala » n’a pas encore le pouvoir. Mais, le comparer à l’ex-leader de la Révolution égyptienne n’est pas du tout absurde puis que le présidentiable Paré parle lui aussi de retirer la gestion du chemin de fer des mains des « Blancs » pour que le train puisse s’arrêter dans les villages, comme par le passé.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV