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Me Sankara à Manga : « On ne fait pas de promesses »

Publié le vendredi 5 novembre 2010 à 02h24min

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Deux, c’est le nombre de meetings que Me Bénéwendé Stanislas Sankara, le candidat de la Coalition « Burkind Lem » (Coalition Intégrité) a tenu hier, jeudi 4 novembre 2010, successivement à Manga et à Boussé. Dans la première ville, où nous avons pu suivre son face-à-face avec l’électorat, il a plaidé pour l’alternance et déclaré n’avoir rien à promettre aux Burkinabè à part l’engagement de ne « jamais faire un pas sans le peuple », s’il est élu président du Faso au soir du 21 novembre.

Après Téma-Bokin le 31 octobre, Kaya le 1er novembre, la ville de Manga a accueilli hier le troisième meeting de campagne de Bénéwendé Stanislas Sankara. Et comme partout, c’est après avoir repris en chœur le ditanyen que le meeting peut véritablement commencer. A Manga, la cité de l’Epervier, six intervenants se sont adressés au public venu écouter l’évangile prêché par Me Sankara et les siens.

C’est Jean Louis Zoungrana qui a ouvert le bal des allocutions. Au nom des différentes communes de la région du Centre-Sud, il a assuré le candidat de la Coalition « Burkind Lem » du soutien sans faille des femmes et des hommes. Même antienne reprise par Seydou Dipama, le représentant des jeunes. S’adressant à la foule, il a soutenu que « Le CDP a tenu son meeting ici même, mais est-ce que quelqu’un m’a vu à cette foire ?

Non. Vous savez pourquoi ? Parce qu’avec ce parti, c’est les tee-shirts et le dolo qu’ils vous donnent tous les cinq ans. Vous portez les habits, vous buvez le dolo, vous vous battez et rentrez chez vous en titubant. Franchement, quand je vois cela, je ne suis pas du tout content. Alors ressaisissons-nous, mettons notre confiance en Me Sankara qui nous propose un avenir meilleur.

Et si je suis ici, c’est que j’ai foi en l’alternance et je veux que notre candidat aille à Kosyam pour y balayer, y chasser Blaise Compaoré ». Il a alors invité tous les jeunes à travailler pour qu’advienne l’alternance dans notre pays. S’inscrivant dans la même veine, Rosalie Guigma, porte-parole des femmes, a convié ses sœurs à « aider Me Sankara à être président du Faso ». Inoussa Kologo, représentant les élèves et étudiants soutenant le candidat de la Coalition, a déclaré que « notre dette à nous qui avons été à l’école est très grande.

Aller à l’école, c’est cesser d’être soi-même ; et dans le Sahel, quand quelqu’un envoie son enfant à l’école, il dit : je l’ai perdu ». En fait, l’orateur veut ici critiquer l’aliénation par l’école de certaines de nos valeurs traditionnelles et culturelles. Alors pour un système éducatif qui n’aliène pas l’homme noir, donc le Burkinabè, Inoussa propose le remède imparable : votons Me Sankara pour une alternative.

« Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple ». C’est par ce slogan révolutionnaire que Boucolou Seni, maire de Bougnounou et porte-parole de la Coalition « Burkind Lem » au meeting de Manga, est monté à la tribune. Il a annoncé qu’il prenait la parole pour « enterrer ici la division de l’opposition. En effet, si l’opposition était unie au sein d’une coalition comme celle qui soutient Me Sankara, aujourd’hui, le CDP serait dans l’opposition depuis une dizaine d’années ». Dénonçant le régime Compaoré, il a déclaré qu’il y a vraiment un problème lorsque le peuple ne se reconnaît pas dans l’Etat.

Battant en brèche l’argument rassis de la paix qui règne au Burkina, Boucolou Seni a soutenu que la paix, ce n’est pas seulement l’absence de guerre. « La paix, c’est quand on n’a pas d’inquiétude pour les frais médicaux de sa famille ; la paix, c’est quand on n’a pas d’inquiétude pour les frais de scolarité de ses enfants ; etc. » La conviction du maire de Bougnounou est établie : Me Sankara est le candidat de la renaissance et de l’espoir dans un Burkina actuel où il y a deux types de peuple : le peuple réel et le peuple artificiel.

Le premier est composé, selon lui, d’hommes honnêtes, de tous ceux qui triment dans la vie mais restent dignes ; tandis que le second est constitué par les bourgeois, les fossoyeurs de l’économie nationale. Il a invité le vrai peuple à ne pas porter son choix sur « ceux qui mettent l’armée nationale à leur seul service ; ceux qui, pour gonfler leurs comptes en banque, mettent l’armée nationale en location dans les pays étrangers ».

Pour cette Coalition, la démocratie ne doit pas être un alibi, une farce mais bien une réalité. Et pour une démocratie véritable, il faut miser sur Me Sankara surtout à cette présidentielle où « il y a Me Sankara, le vrai candidat et six comédiens. C’est à vous les électeurs de démasquer les comédiens par votre vote ».

Après ces différentes interventions, une séance pédagogique du vote a eu lieu. Au cours de celle-ci, la Coalition a montré au public comment bien voter afin que son vote ne soit pas nul, mais aussi comment retrouver et voter pour Me Sankara, le candidat de l’intégrité. Dans une allocution articulée en français et en mooré, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a déclaré que « notre préoccupation, ce n’est pas le palais luxueux et insultant de Kosyam.

Le palais que nous voulons construire, c’est faire du Burkina un palais pour tous les Burkinabè et non pas un palais, véritable édifice huppé pour la résidence d’un président ». Le champion de la Coalition « Burkind Lem » a noté les défis urgents à relever à savoir, entre autres : l’agriculture pour une autosuffisance alimentaire, la santé, une éducation de qualité pour tous, les questions environnementales et la qualité de vie.

« Quand on suit les autres candidats, on a l’impression qu’on dit la même chose. J’ai entendu Blaise qui, après 23 ans de pouvoir, parle de santé et d’éducation comme défis à relever. Mais celui qui parle doit savoir que celui qui écoute n’est pas bête.

Vous qui nous écoutez, vous devez savoir qui dit vrai », a martelé Me Sankara. Pour sa part, le président de l’UNIR/PS (l’Union pour la renaissance, parti sankariste) se garde de faire des promesses à ses électeurs. « Si on est élu, vous allez nous juger sur nos actes. On ne fait pas de promesses sinon la promesse de faire chaque pas avec vous ».

Me Sankara a aussi dénoncé l’utilisation « clientéliste » que les autorités font de nos chefs coutumiers. « Convoyés dans les meetings du CDP, ils y sont parqués avec les mêmes bonnets et drapés des mêmes boubous. Il semble qu’il y a quelqu’un qui confectionne ces bonnets et boubous pour eux. On est dans une république bananière, une république qui s’affole. Il faut que l’Etat trouve un statut pour ces dépositaires de nos traditions et que soit mis fin à leur exploitation éhontée par le régime Compaoré ».

Après Manga, dans l’après-midi, c’est la ville de Boussé qui a accueilli le quatrième meeting du candidat de la Coalition « Burkind Lem ». Le 6 novembre, Me Sankara sera dans le Sahel où il sera tour à tour à Arbinda, à Gorom-Gorom, à Seba et à Dori. Le 7 novembre il animera deux meetings à Pouytenga et à Fada N’Gourma avant de mettre le cap le 9 sur la région du Sud-Ouest : Baporo, Boromo, Dano, Diébougou et Gaoua. La Coalition « Burkind Lem » est composée de sept partis politiques : UNIR/PS, ADEFA, ADR, FDR, PPP, UDD, URDB.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2010 à 08:16, par Hamane En réponse à : Me Sankara à Manga : « On ne fait pas de promesses »

    Me Sankara, en 2005, je vous avait suggérer de mettre en place un dispositif pour 1) enregistrer l’ensemble des discours prononcer par le "Blaiso" dans les différentes localités, 2) de faire les extraits des promesses par discours et par localité. et qu’en 2010, dans chaque localité, tu pourras faire écouter ces extraits de promesses de 2005 et demander aux habitants de ladite localité de faire le bilan de réalisation de promesse. naturellement comme le plus souvent ce bilan sera négatif, tu consolide ton propre discours avec cela. par cette stratégie, vous parviendrez un peu à mieux convaincre les gens. en 5 ans, beaucoup de gens ont oublier les promesses déjà faites c’est à l’opposition de leur rappeler cela. par exemple, en 2015, on devrait pouvoir faire le bilan des promesses de 2010. personnellement,je troive qu’il serait bien que quelqu’un réalise une analyse/bilan des promesses par localité du Blaiso depuis les élections de 1991, 1998, 2005, 2010.

    • Le 5 novembre 2010 à 20:48, par ohnana En réponse à : Me Sankara à Manga : « On ne fait pas de promesses »

      je suis de tout corp avec la proposition de hamane . malheureusema Me Sankara ne semble pas etre la bonne personne. malgre que la proposition a ete faite post-2005, le candidat semble l avoir pas considere .

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