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Au coin du palais : Une histoire d’amour qui se termine devant le tribunal

Publié le jeudi 4 novembre 2010 à 02h30min

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C’est au Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, ce vendredi 29 octobre 2010, que OA et MS ont mis fin à leur idylle, après 8 mois de concubinage sur un site aurifère de la région du Sud-Ouest. MS a en effet, accusé son ex-amant OA, d’avoir détourné en août 2010 ses 450 000 F CFA, ainsi que des métaux précieux lui appartenant, notamment 1 gramme d’or. L’histoire avait pourtant bien commencé, quand les deux jeunes s’étaient rencontrés à la mine d’or de Bossoukoula, un village rattaché à la commune de Batié, dans la province du Noumbiel.

« Elle était ma copine et on travaillait tous sur le site », a rappelé à la barre OA, précisant que sa concubine savait bien qu’il était marié et que sa femme et son enfant se trouvaient à Bobo-Dioulasso. De l’avis de OA, MS lui remettait régulièrement de l’argent, mais elle n’a jamais dit que c’était pour le garder ou le rembourser un jour. Ainsi, il dépensait cet argent non seulement pour ses besoins personnels, mais également dans la « popote » qu’il donnait tous les jours à sa dulcinée, pour leur préparer à manger. « Je ne lui ai jamais demandé de l’argent.

C’est elle qui me remettait tantôt 5 000 F CFA, tantôt 10 000 F CFA et je lui ai même annoncé un jour que ce qu’elle m’a remis avoisine au total 500 000 F CFA », a-t-il dit. Mais, la plaignante a une version toute différente : « J’avais confié mon argent à quelqu’un d’autre. Mon copain m’a dit de ne pas avoir confiance en cette personne. Il m’a demandé de le lui remettre, afin qu’il le dépose en lieu sûr. Une première fois, je lui ai remis 200 000, puis 75 000 F CFA », témoigne MS. Selon elle, c’est lorsqu’elle est tombée malade, que OA a profité l’abandonner et fuir avec tous ses biens pour rejoindre Bobo-Dioulasso.

Le conseil de OA a estimé pour sa part, qu’il n’y avait aucune infraction dans cette affaire. « Mon client, a-t-il expliqué, a utilisé une partie de cet argent pour soigner sa concubine. De plus, MS devait, selon lui, attendre la réouverture du site, avant de commencer à douter de OA ». Malgré cette plaidoirie, le procureur a requis contre OA, 12 mois de prison avec sursis. Le verdict est attendu le 9 novembre 2010.


« Si le propriétaire de la moto s’était réveillé … »

DK a été condamné, le 29 octobre 2010 à 18 mois de prison ferme, pour vol d’une motocyclette appartenant à un certain BS. Devant le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, il n’a pas du tout nié les faits. « Cela fait maintenant six mois … C’est au secteur 21 de Bobo que j’ai pris la moto, devant une porte.

A chaque fois que je passais devant cette porte, je voyais l’engin garé. Et un jour, vers minuit, je n’ai pas hésité à le prendre, à côté de son propriétaire qui dormait », a-t-il raconté. « Et si ce dernier se réveillait ? », lui a demandé le juge. « Ah là, si le propriétaire de la moto s’était réveillé, ce n’était pas bon pour moi », a répondu le prévenu.

DK n’était cependant pas seul à comparaître dans cette histoire. En effet, après son acte, il s’est rendu directement à Bama, localité située à une trentaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, pour vendre son butin à une connaissance à qui il devait 25 000 F CFA. « Je vends de l’essence à Bama. Je lui ai réclamé mon argent en vain. Un jour, il est venu me dire qu’il avait l’intention de vendre une moto et rentrer au village.

Il a même ajouté que si je ne l’achetais pas, je n’aurais pas mon argent », a expliqué GF, qui a reconnu avoir acheté la moto à 175 000 F CFA. Mais, parce qu’il s’est précipité pour changer certaines pièces et refaire la peinture de la moto, le Tribunal a estimé que les faits de recels qui lui sont reprochés, étaient constitués. Il l’a par conséquent, condamné à 12 mois avec sursis et à 100 000 F CFA d’amende, le tout assorti de sursis.


Vite, un traducteur anglophone pour le palais !

OJ et MF, deux ressortissants nigérians vivant à Bobo-Dioulasso, ont comparu, vendredi 29 octobre 2010, devant le Tribunal correctionnel, pour proxénétisme. Il leur était donc reproché d’avoir entraîné des filles à se livrer à la prostitution et de profiter des retombées financières. Cependant, comme les deux prévenus s’exprimaient plus en anglais qu’en français, les juges étaient obligés de faire appel à un interprète anglophone.

« Y a-t-il quelqu’un dans la salle, qui comprend bien l’anglais ? », a demandé la présidente du Tribunal. Après un court silence, un doigt se pointe, celui d’un transporteur ghanéen, qui a fait le déplacement du palais de justice pour assister au procès de son chauffeur, impliqué dans un accident.

Avant de le faire asseoir à la place de l’interprète en langues nationales, le Tribunal procède à un long interrogatoire du Ghanéen, pour se rassurer de sa bonne foi. « Votre nom ? Noms et prénoms de votre mère et de votre père ? Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? Est-ce que vous connaissez les deux prévenus ? Pourquoi êtes-vous dans cette salle ce matin ? Levez la main droite et jurez de traduire fidèlement les propos des prévenus ».

C’est après avoir répondu à toutes ces interrogations des juges, que le nouvel interprète commença son travail, non sans difficultés. En effet, au lieu de traduire en Français ce qu’il entendait, notre Ghanéen répétait très souvent en Anglais les propos des prévenus. Il est donc urgent que les autorités judiciaires pensent à trouver un interprète anglophone pour le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, car maintes fois, des procès ont été reportés, tout simplement parce que impliquant des prévenus anglophones.

Rassemblés par Moustapha SYLLA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 novembre 2010 à 11:17, par mackiavel En réponse à : Au coin du palais : Une histoire d’amour qui se termine devant le tribunal

    Le sujet est sérieux pou être traité d’une manière aussi lapidaire. En réalité, il est difficile de passer quelqu’un en procès lorsque juge et justiciable ne parlent pas la même langue. On est obligé de passer par le truchement des interprètes avec toutes les conséquences qu’on sait. Il est temps que la justice presse ce problème à bras le corps car même les interprètes en langue nationales ne reçoivent aucune formation. Et recruter quelqu’un en live comme ça, c’est pas sérieux.

  • Le 5 novembre 2010 à 10:13, par Le Burkinabè En réponse à : Au coin du palais : Une histoire d’amour qui se termine devant le tribunal

    c’est vraiment bien dit.des interpretes, il n’ y a rien de tel.des interpretes arabophones et anglophones, notre pays en a vraiment besion, non seulement pour les palais de justice mais aussi pour certains ministères

    • Le 5 novembre 2010 à 20:10, par Toilet-Man En réponse à : Au coin du palais : Une histoire d’amour qui se termine devant le tribunal

      Ca la c’est pas vraiment un probleme d’interprete. Il faut que le juge puisse au moins comprendre et s’exprimer en Anglais. C’est une necessite.
      Dites au juge de laisser ses virees d’apres travail pour prendre des cours du soir en Anglais pendant 2mois. Ca suffit largement pour ne pas avoir a interpeller ou engager un interprete.

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