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Le Tocsin félicite les 7 candidats

Publié le jeudi 4 novembre 2010 à 02h29min

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A l’orée de l’élection présidentielle, le Tocsin veut s’inviter aux débats, en donnant son appréciation sur le déroulement du processus ayant conduit à la liste des sept candidats retenue par le Conseil constitutionnel en date du 9 octobre 2010. Le Tocsin adresse ses vives félicitations à tous ces vaillants compatriotes qui ont pour souci déclaré de créer les conditions du bien-être, de la sécurité et du bonheur des 14 millions de Burkinabè de l’intérieur et des 13 millions de Burkinabè vivant à l’extérieur. Il s’agit d’une noble ambition qui devrait animer les meilleurs des Burkinabè.

Quoique l’on puisse penser des nouvelles conditions pour la candidature à l’élections présidentielle (parrainage d’élus, caution de dix millions, etc.), il faut admettre qu’elles auront permis d’instaurer une clarté et une visibilité par la réduction du nombre de candidats. Nonobstant les raisons politiques diverses qui ont fondé la non participation de certains candidats d’envergure nationale, et considérant le regroupement salutaire opéré par certaines formations de la majorité et de l’opposition, le TOCSIN salue la maturité des acteurs politiques qui aura permis d’atteindre une certaine lisibilité des candidatures.

Pour la majorité des Burkinabè analphabètes et même pour les lettrés, il n’est pas toujours évident de faire la part des choses lorsque l’on est en présence d’une liste de treize de candidats, comme ce fut le cas en 2005 ! A notre sens, les élections au Burkina auront un sens réel pour l’électorat, le jour où, après des primaires, il se dégagera deux candidats pour la compétition finale.

En attendant ce jour, le Toscin salue la présence d’une candidature issue de la diaspora. En effet, au moment où certains pays inventent des artifices pour rendre impossibles de telles candidatures, le Burkina Faso peut s’enorgueillir d’avoir permis qu’un Burkinabè vivant à l’extérieur (Belgique) puisse figurer sur la liste des sept candidats retenus pour l’élection présidentielle du 21 novembre 2010. Il s’agit d’une grande première qu’il faut saluer ! Ceci tend à montrer que la citoyenneté burkinabè n’est liée ni au pays de résidence ni au lieu de naissance.

Comme l’avait fait feue Madame Boni Déborah en se déclarant candidate à la magistrature aux élections de 2000, la présence d’un compatriote vivant à l’étranger témoigne l’attachement de la diaspora burkinabè au présent et au devenir de la nation. Il est juste que les politiques accordent de plus en plus une place aux compatriotes vivant à l’extérieur. Leurs immenses contributions sur les plans économiques, culturels et intellectuels méritent d’être reconnues sur le plan politique.

En cela, le Tocsin ne cessera jamais de déplorer la reculade dont les autorités politiques ont fait montre en renvoyant aux calendes grecques la mise en application de la loi n° 019-2009/AN portant modification de la loi n° 014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant code électoral. Pourtant des pays qui ont pris en retard le train de la démocratie sont parvenus à organiser avec efficacité le vote de leurs diasporas. Les différents arguments avancés par la classe politique burkinabè (majorité et opposition confondues) traduisent, en dernier ressort, l’absence d’une volonté politique.

Tout en saluant la présence d’un Burkinabè de la diaspora parmi les sept candidats à la course à l’élection présidentielle, le Tocsin continue de penser que tant que les millions de Burkinabè de l’extérieur continueront d’être privés du droit de vote à partir de leurs pays de résidence, la démocratie burkinabè sera toujours en demi-teinte. Si la démocratie se définit comme le pouvoir du peuple s’exprimant massivement à travers des élections régulières, libres et transparentes, alors il faut convenir que l’absence de la diaspora montre qu’au Burkina Faso, les élections sont peut-être régulières, libres et transparentes, mais elles ne concernent qu’une minorité du peuple en âge de voter.

La question de la liste électorale qui secoue la classe politique montre à quel point les élections passionnent et divisent les Burkinabè de l’intérieur. Pour notre part, le peu d’empressement des Burkinabè de l’intérieur de participer aux suffrages (pour des raisons objectives et subjectives) a besoin d’être compris et corrigé.

Dans une telle perspective, l’effectivité du droit de vote des Burkinabè de l’extérieur (parce que vivant des réalités d’autres contextes) serait de nature à apporter un second souffle aux débats. Si la loi dispose que le vote est libre au Burkina, alors il faut admettre qu’il est discriminatoire de ne pas autoriser les compatriotes de la diaspora à participer au choix du Président du Faso. Il y a cinq ans, le Tocsin avait adressé une lettre ouverte au futur Président du Faso l’invitant à octroyer le droit de vote aux compatriotes de la diaspora durant son mandat.

Mais comme si le Tocsin avait été seulement pris au mot, l’Assemblée nationale a adopté la loi autorisant le vote de la diaspora pour malheureusement se dédire quelques mois plus tard, sur l’injonction de l’exécutif qui a reporté la mise en œuvre de ladite loi pour le scrutin présidentiel et référendaire de 2015.

En conclusion, le Tocsin salue la présence d’un candidat issu de la diaspora à l’élection présidentielle, mais regrette qu’en même temps les millions de Burkinabè de l’extérieur soient encore obligés d’attendre 2015 pour que les autorités politiques leur reconnaissent la jouissance pleine et entière de leur droit de vote à partir de leurs lieux de résidence. En attendant l’effectivité d’un tel droit, le Tocsin souhaite à tous les Burkinabè et à tous les non Burkinabè vivant au Burkina une élection apaisée, libre et transparente. Que le meilleur soit élu et que le Burkina sorte gagnant !

Sidwaya

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