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Universités du Burkina : Menaces sur les cours et les examens

Publié le mercredi 3 novembre 2010 à 01h47min

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Les enseignants-chercheurs ne sont pas contents de la manière dont le gouvernement mène les discussions sur la revalorisation de leur statut. Ils l’ont fait savoir bruyamment, en claquant la porte des négociations qui ont eu lieu du 18 au 23 octobre 2010. Et il n’est pas exclu que ce mécontentement affecte le calendrier des cours et des compositions dans les universités publiques du Burkina Faso. C’est du moins ce qu’affirme le Pr Magloire Somé, secrétaire général du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Synadec) dans cet entretien qu’il a accordé à Fasozine.com.

Fasozine.com : Les négociations avec le gouvernement sont actuellement bloquées. Cette situation ne générera-t-elle pas des perturbations des cours et compositions dans les universités ?

Pr Magloire Somé : C’est vous qui trouvez que les négociations sont actuellement bloquées. Mais pour le gouvernement, c’est peut-être le contraire.

Selon les syndicats, rien n’est encore fait. Des menaces pour l’année en cours ?

On ne peut pas de go parler de menaces. Parce si l’on parle de menaces, c’est comme ci l’année ne finira pas.

Les syndicats des enseignants du supérieur entameront-ils des suspensions de travaux pour protester contre le blocage des négociations ?
Ce n’est pas impossible. Parce que pour le gouvernement, il n’y a pas de blocage mais pour nous il y a un problème. Et il faudra que nous nous fassions entendre. Actuellement nous analysons la situation en groupe. Dès le lendemain du jour où nous ayons claqué la porte, nous avons tenu une réunion et continuons à avoir des rencontres sur la question.

Tenez-vous à ce que le gouvernement organise la rencontre selon un calendrier spécifique ?

Lors des négociations l’année dernière avec les syndicats, le gouvernement avait dit qu’il appliquerait la loi à partir de janvier 2011. Nous avions longuement discuté au sujet de cette date et nous avions fini, grâce à la concertation entre nous, par décider de faire une concession au gouvernement et lui permettre d’appliquer la loi à partir de janvier 2011. Cette date est consensuelle et nous y tenons beaucoup.

Vous avez claqué la porte des négociations sur la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur. Que s’est-il réellement passé ?

Pour l’élaboration de la loi sur la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur, le gouvernement a mis en place un comité tripartite pour rédiger un avant-projet de loi. Ce comité se compose de la partie gouvernementale, des représentants des universités publiques du Burkina Faso et des partenaires sociaux que sont les syndicats. Au titre des partenaires sociaux, il y avait le Syndicat national des enseignants-chercheurs (Synadec), le Syndicat national de l’enseignement fondamental (Snef) et le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (Sness). Mais avant de prendre part aux travaux du comité, les syndicats ont d’abord eu des séances de travail afin d’harmoniser leurs points de vue sur les préoccupations des enseignants.

Nous avons donc rédigé l’avant-projet de loi que nous avons transmis au gouvernement. Ce dernier a aussi apporté ses amendements avant de le faire parvenir à l’Assemblée nationale. Il faut noter que les amendements du gouvernement ont provoqué une discorde au sein des syndicats qui n’avaient plus la même manière de voir certaines choses. Et le Sness a eu une position qui n’était plus celle que devait défendre un syndicat.
La loi a néanmoins été adoptée par l’Assemblée nationale. Il faut aussi noter qu’à propos de cette loi, nous avions formulé des amendements dont un seul a été pris en compte. Nous étions furieux pour cela parce que nous avions trouvé que l’article 102 de la loi était liberticide. Nous avions estimé que s’il n’y avait plus de liberté, les Services de sécurité universitaire (SSU) n’avaient plus leur raison d’être.

A cette étape, avez-vous eu des contacts avec les autorités en charge de l’enseignement supérieur ?

Suite à notre déclaration, les présidents des deux universités nous ont rencontrés. Et au cours de la même réunion, ils nous informés qu’une note du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique (Messrs), arrivée à leur niveau, disait que les projets de texte d’application avaient été élaborés et transmis à qui de droit. C’est-à-dire le Premier ministre. La note disait également que le Premier ministre avait promis de faire vérifier la conformité de ces textes avec la loi par un comité technique. Et qu’après cette étape, nous allions être conviés à une rencontre. Nous avions jugé qu’il y avait eu vice de procédure parce que nous n’avions pas été associés à la rédaction des projets de textes d’application de loi.

Mais quand nous avons été conviés pour débattre des projets, nous avons estimé qu’il ne fallait pas trop tirer sur les détails. Nous avons donc accepté d’y prendre part. Et pour cela, nous reçu un dossier constitué du texte de la loi et de 15 projets de texte d’application. Après vérification, nous nous sommes rendu compte qu’il manquait ce que nous considérons comme étant l’essentiel. Il s’agit du projet de texte d’application relatif aux grilles salariale et indemnitaire. Quand nous avons posé le problème des textes manquants, on nous a répondu : « S’agissant du défaut de projet relatif aux grilles salariale et indemnitaire, le président du comité technique paritaire (CTP), c’est-à-dire le secrétaire général du Messrs, a rappelé que le CTP a été convoqué pour débattre des points inscrits à son ordre du jour et non pour faire des propositions nouvelles.

Par ailleurs, il n’a pas compétence de débattre de projet à caractère financier. » Nous avons été surpris par cette réponse et avons demandé de compléter les textes afin qu’on puisse en débattre. Mais une réponse d’un technicien du Premier ministère qui disait qu’il « faut faire l’état d’avancement de l’élaboration des textes ci-manquants » nous a édifiés davantage sur la situation. Dans cette déclaration, nous avons compris qu’ils n’avaient pas fini de les élaborer. Pourquoi ne nous l’ont-ils pas dit plus tôt ? Ou est-ce parce qu’ils se jouent de nous ?

Les négociations ont échoué cette fois-ci. Est-il prévu une autre rencontre ?
Apparemment non. Parce qu’ils nous ont parlé de question de calendrier lorsque nous leur avons demandé de compléter les textes et de convoquer une autre réunion pour en débattre. Nous avons claqué la porte. Mais d’autres personnes ont travaillé à notre place. Les autres représentants syndicaux qui ont travaillé n’étaient pas du supérieur. Nous demandons au gouvernement d’avoir un peu de respect pour nous.

Nous voulons la transparence. La loi et les textes d’application existent. Le gouvernement entend les mettre en application à partir de janvier 2011. La loi a été prise pour régir la vie des enseignants hospitaliers-universitaires et chercheurs. Pour cela, il faut qu’on apprécie les textes d’application ensemble. La transparence veut qu’on puisse discuter de tous ces textes. Et nous, les partenaires sociaux, serons rassurés. Mais quand le gouvernement nous cache un aspect de la question, nous ne sommes pas rassurés.

Qu’attendez-vous concrètement du gouvernement ?

Pour nous, il est évident qu’il va falloir organiser une autre réunion parce que le travail qui a été fait du 18 au 23 octobre 2010 ne nous engage pas. Nous n’y avons pas été véritablement associés. Selon notre principe, nous discutons de l’ensemble de tous les textes. Mais à la rencontre, il n’y a pas eu tous les textes. Comme ils ont insinué qu’ils n’ont pas encore fini d’élaborer tous les textes, quand ils auront fini, ils vont nous convier à une autre rencontre.

Vous avez claqué la porte alors que les représentants du Sness ont suivi les travaux. Est-ce à dire que vos divergences de points de vue demeurent toujours ?

Le Sness prétend regrouper des enseignants du secondaire et du supérieur. Dans le temps, c’était vrai. Aujourd’hui nous cherchons vainement des représentants du Sness qui sont du supérieur. Si nous les trouvons, ils sont directeurs de ceci ou de cela. Ils ne sont pas intéressés par les questions syndicales. Le Sness a désormais en projet, puisque ses membres du supérieur n’existent presque plus, de réunir à la fois les enseignants du secondaire et du supérieur. La preuve, quand on a invité le syndicat, pourquoi n’ont-ils pas envoyé des enseignants du supérieur ? Ils ont préféré aller eux-mêmes. Ils sont en réalité mus par la logique des perdiems. Nous sommes membres de syndicats et il doit exister la solidarité entre nous.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 3 novembre 2010 à 11:43 En réponse à : Universités du Burkina : Menaces sur les cours et les examens

    je ne lis même pas le reste de l article,qu ils aillent au diable ces enseignants !!! Je suis comme la plupart de mes camarades étudiants !ON EST FATIGUÉ , QU IL INVALIDE L ANNÉE !! Depuis que je suis a l université on à jamais eu une situation normale ! On fait la rentrée à janvier ou en mars ,avril ! On compose en octobre décembre , pendant que nos amis qui étudient ailleurs on une année normale et surtout progressent ! Tout simplement parce que mes parents n ont pas les moyen !! Le destin de milliers d étudiants dépendent de quelques professeurs !! c est triste ! C est notre formation qui est baclé et notre crédibilité se perd ! Mais comme chacun vise ses intérêt au burkina , que dire !

    • Le 5 novembre 2010 à 21:31, par AROSS En réponse à : Universités du Burkina : Menaces sur les cours et les examens

      Etudiant indigne ! C’est lache de ta part d’accuser les enseignants comme responsables des retards. Que demandent-ils ?Revalorisation ?Qui doit le faire ?Le gouvernement ? Alors la solution est connue et arr^^ete de déplacer les problèmes. Honte à toi car nous aussi sommes étudiants et avons l’ambition de devenir enseignants d’université un jour.Donc nous les soutenons entièrement ! Il faut la relève et pour qu’il yait relève, le statut doit etre revalorisé !Et puis ça me fait sourire de te voir écrire que c’est parce que tes parents n’ont pas les moyens que tu es là.Qui a rendu pauvres tes parents ? Honte à toi !Indigne d’etre burkinabé !ça n’arrive pas qu’aux autres ! Courage Magloire ! Vive le SYNADEC donc nous serons futurs militants

    • Le 7 novembre 2010 à 20:56 En réponse à : Universités du Burkina : Menaces sur les cours et les examens

      Tu eas un gars du pouvoir qyui joues a l’ etudiant. Ca se sent a mille lieues. Sinon si tu etais reellement cet etudiant pauvre, tu allais aussi savoir que ta situatiion n’erst pas le fait des enseignants pousses a la pauvrete extreme et qui crient misere. Tu sais comment on gagne un doctiorat ? Coment on veuille pour ecrire et publier afin d’avancer dans la carriere ? Tes memes enseignants n’ ont- ils pas leurs enfants a l’ UO ? Peuvent - ils seulement envoyer leurs enfants a Cotonou ou a Acra a plus forte raison au Canada ?
      Nous sommes tres vigilants. Le mieux que tu puisses faire, si tu es vraiment un etudiant, c’est de lier ton sort a celui des enseignants. Tchrrr.

  • Le 3 novembre 2010 à 12:31, par mackiavel En réponse à : Universités du Burkina : Menaces sur les cours et les examens

    Merci Magloire pour ta clairvoyance, ton esprit de justice et de dignité dans cette affaire. On a l’impression que tes interlocuteurs ne prennent pour des Dieux alors qu’ils sont à cette place pour une « histoire de mercredi ». Tandis que toi, que l’on le veut ou non, tu es prof advitam eternam. Mais tu as commis une erreur fondamentale, dans les négociations syndicat – gouvernement, il faut refuser de répondre aux convocations « non documentés ». En d’autres termes, une convocation devra comporter clairement l’ordre du jour ainsi que la liste et les documents de travail. Il ne faut jamais accepter les documents qui vous sont remis dans une salle de travail. Le mieux, c’est de fixer les règles de jeux.
    Premièrement, les documents doivent vous parvenir 72 heures avant la tenue de la rencontre ;
    Deuxièmement, il est temps que le syndicat recrute des permanents (experts des disciplines différentes) qui vont éplucher les dossiers dès réception avant la séance de travail.
    Les séances de travail de ce genre sont plein de pièges et il faut se donner les moyens de les éviter.

  • Le 3 novembre 2010 à 14:05, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Universités du Burkina : Menaces sur les cours et les examens

    Citoyens et Citoyennes du vrai pays ! C’est le moment de la campagne présidentielle ! Les vautours ont envahis le ciel du Burkina et se dispersent partout dans le pays. A cette occasion, j’ai un message à vous adresser. Ecoutez-le et faites-le circuler !

    - Peuple réel du Burkina !

    - Fonctionnaires fatigués de la brousse !

    - Paysans pauvres et endettés !

    - Femmes malades, et affamées du Burkina Faso !

    - Jeunes désœuvrés, sans espoir et précocement alcooliques !

    C’est à vous que je m’adresse ! C’est à vous que je parle !

    NE VOTEZ PAS POUR DES PLAISANTINS !

    RÉFLÉCHISSEZ BIEN AVANT D’ACCORDER VOTRE VOIX. CETTE VOIX-LÀ EST VOTRE FORCE ! NE L’ACCORDEZ PAS AU HASARD ! FAITES-EN BON USAGE ET CHASSEZ TOUS LES PLAISANTINS DU POUVOIR ET OTEZ-LEUR L’ENVIE D’AVOIR LE POUVOIR.

    PEUPLE ! RENVOI-LES TOUS CHEZ LEURS PARENTS COMME ILS VONT TE FAIRE LORSQUE LES ELECTIONS VONT SE TERMINER ET QUAND TU TE SERAIS FAIT TROMPER !!!

    AUSSI :

    - Petit Fonctionnaire, tu rejoindras ton bureau poussiéreux et oublié de tous, tu vivras avec un salaire de misère et tu crèveras seul dans ta brousse sans secours puisque tu n’auras même pas 25.000 FCFA d’économie pour payer le carburant de l’ambulance pour te faire évacuer !

    - Petit fonctionnaire, tu continueras à t’endetter et de vivre avec des découverts ! Tu seras à la merci du paysans le plus nanti du village ou du boutiquier qui t’assommeras de dettes !

    - Paysans, tu te retrouveras seul et tu n’auras que tes seuls yeux pour pleurer face au prix bas de tes produits et au coût exorbitant de l’Engrais. Tu paieras cher le savon et tu n’auras même pas l’aspirine pour te soigner.

    - Paysans, tu mourras en utilisant les médicaments de rue qui sont les seuls à ta portée !

    - Peuple, tu verras alors ta misère s’amplifier et tu mourras sans soins dans un hôpital ou un dispensaire délabré.

    - Peuple, tu les regarderas de loin se régaler sans te faire un signe. Malheureux que tu sois, tu crèveras seul sans assistance !

    - Femme, telle une bête de somme, tu continueras de souffrir et à chercher vainement à nourrir seule tes enfants affamés, maigres et aux ventres ballonnés de parasites !

    - Femme, cautionne la médiocrité et tu pleureras en vain l’assistance de Dieu, car Dieu n’assiste que ceux qui prennent leurs responsabilités !

    - Citoyen, on te ment à longueur de journée et de nuit ! Et ça suffit !

    ALORS PEUPLE, PREND TA DÉCISION ET SANCTIONNE TOUS CES POLITICIENS VÉREUX QUI ONT CONFONDU CAISSE DE L’ETAT ET LEUR POCHES. ILS S’ENRICHISSENT ET ENRICHISSENT LEURS PARENTS ET AMIS EN T’OUBLIANT !

    TU MEURS DE FAIM ; DE SOIF ET TU DORS MAL DANS UNE MAISON DÉLABRÉE QU’UN PETIT COUP DE VENT EMPORTE, ALORS QU’EUX, CES IMPITOYABLES BOIVENT DU CHAMPAGNE CACHÉ DANS LEURS GROSSES MAISONS GARDÉE PAR UN VIGILE HARGNEUX, PAYÉ SUR LES IMPÔTS QU’ON TIRE DE TA MISÈRE !

    CITOYENS !! VENGEZ-VOUS DE CES MALHONNÊTES ! TOUS AUTANT QU’ILS SONT, VENGEZ-VOUS D’EUX EN NE LES VOTANT PAS !!!

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 7 novembre 2010 à 21:03 En réponse à : Universités du Burkina : Menaces sur les cours et les examens

      C’est bien Koro Yamyele, mais j’ ;ai peur que ton message ne conduise plus a la confuion qu’ ala lumiere. Quelle consigne de vote tu suggeres maintenant, surtout qu’ on sait que ton Candidat est le vainqueur declare par le Sable sdu Gulmu. Je crois qu’ un Koro doit etre sage. Un sage ne seme pas la confusion. Si tu es un anarchiste, c’est noble mais politiquement ca ne fait pas organise. Qu’est-ce que tu veux au juste que nos populations fassent ? Qu’ ils votent pour X, Y, Z ou qu’ ils boycottent en meme temps ? Comment tu definis la sanction ? Contre lequel des candidats ? Si tu es un plaisantin, de grace, abstiens - toi de perdre notre temps. Tu as assene des verites vraies prises isolement. Mais la verite, ce n’est pas un ensemble de veriters disparates collees les unes aux autres. Personnellement, je croi que tu dois grandir maintenant et te faire prendre au serieux. Je le dis parce que je sais que tu es plein d’ idees mais il faudra que tu commences a avoir une copnscience politique. C’est ce qui te manque le plus.

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