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Cinquantenaire des Forces armées nationales : Un jubilé d’or célébré sous le signe de défis et perspectives

Publié le mardi 2 novembre 2010 à 02h43min

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Les Forces armées nationales ont célébré le 1er novembre 2010, le cinquantième anniversaire de leur existence sous le thème « 50 ans de contribution à l’édification d’une nation : défis et perspectives ». Placée sous la présidence du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, représenté par le Premier ministre, Tertius Zongo, la cérémonie commémorative, tenue sur l’Avenue de l’indépendance de Ouagadougou, a été ponctuée d’une remise de décorations et d’un défilé de troupes.

Officiers, sous-officiers et militaires du rang se sont souvenus de la création des Forces armées nationales, il y a cinquante ans, 1er novembre 1960-1er novembre 2010. Et comme le disait Soren Kierkegaard « le souvenir n’est pas exclusivement un moyen de conservation mais aussi un moyen d’augmentation », les militaires l’ont fait de la plus belle manière. En effet, la célébration du jubilé d’or a été marquée par un défilé de troupes à pied, une décoration et un rappel historique.

Après l’inspection des troupes par le chef d’Etat-major le général des armées, général de brigade Dominique Djindjéré et le Premier ministre Tertius Zongo, représentant du Président du Faso empêché par un calendrier électoral, place au défilé de 1400 militaires, para militaires et des élèves du prytanée militaire de Kadiogo. De la garde nationale à la gendarmerie nationale, en passant par l’armée de l’air et des pas cadencés et lents du Régiment de la sécurité présidentielle, les troupes défilantes ont émerveillé les invités massés aux abords de l’Avenue de l’Independence.

La célébration du 50è anniversaire des Forces armées nationales (FAN) s’inscrit dans la dynamique du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso placé sous le signe « 50 ans de construction d’une nation : souvenir et espérance ». Pour le ministre de la Défense, Yéro Boly, l’année jubilaire donne l’occasion à une analyse rétrospective pour rappeler l’évolution historique des FAN. Ainsi, de sa création à nos jours, les FAN ont évolué selon lui, dans une dynamique de modernisation et se sont patiemment construites, pour être aujourd’hui, une référence en matière de compétence et d’efficacité, grâce à la qualité de leurs personnels.

Il a également indiqué que plusieurs politiques ont été entreprises pour améliorer les conditions de vie et de travail des militaires. Il s’agit de l’application de la reforme globale de l’administration publique aux armées, des politiques sanitaires, de l’action sociale des armées, du recrutement, de la reconversion des militaires... La célébration du 50è anniversaire a offert l’opportunité au ministre Yéro Boly de mettre en exergue la partition jouée par l’institution militaire dans l’édification de la nation.

Ainsi les militaires sont dans les domaines de la culture, de la santé, de la recherche. « Il est loisible de constater qu’au-delà de l’action quotidienne des spécialistes militaires dans les domaines du génie, de la santé, du transport aérien et de la protection civile, les casernes ont toujours insufflé un dynamisme à la vie sociale et économique de certains centres urbains », a soutenu Yéro Boly. Des acquis certes mais les FAN ont aussi des défis à relever. Les FAN selon l’étude prospective de la défense nationale devront désormais reposer sur un format opérationnel, ainsi que sur un socle de valeurs éthiques professionnelles.

Les défis se nomment également maintien de la paix et de la sécurité internationale. Le ministre espère qu’avec les initiatives comme FLINTLOCK visant à établir ou renforcer le partenariat entre les armées africaines, américaines et européennes, les nouvelles menaces (terrorisme, trafic de drogue, la criminalité organisée) seront combattus. Au cours de la cérémonie, 80 récipiendaires ont été décorés dans l’ordre de la médaille d’honneur militaire, médaille militaire, médaille commémorative et médaille d’honneur des sapeurs pompiers.

Boureima SANGA


Propos du Premier ministre, Tertius Zongo, à l’issue de la cérémonie du cinquantenaire des Forces armées nationales.

"Avant toute chose, il faut, au nom du Président du Faso, souhaiter un joyeux anniversaire aux forces armées, et voir un peu le chemin qu’elles ont parcouru pour s’intégrer à la nation, assurer leur devoir et faire de ce pays ce qu’il est aujourd’hui.

Je pense que c’est aussi des moments d’introspection et je voudrais rendre hommage à l’armée au nom du Président du Faso, pour le parcours qu’elle a eu. Elle a commencée avec quelques officiers, mais nous voyons aujourd’hui ce qu’elle est devenu.

Aujourd’hui, les défis sont tout autres. Il y a d’autres formes d’insécurité comme la pauvreté, la marginalisation. Les questions de développement deviennent donc essentielles si nous voulons qu’il y ait la paix et la stabilité. Par conséquent, il faut que notre armée, comme elle le fait déjà, s’oriente vers les tâches de développement.

Il y a aussi les questions de terrorisme, le trafic de drogue et d’enfants, phénomène nouveaux pour lesquels notre armée doit être préparé à apporter sa contribution. Nous avons également le défis, de la paix et de la stabilité dans le monde. Je me réjouis du travail qui a été fait au niveau de notre armée parce qu’elle n’a pas attendu des orientations. Il y a eu une étude qui a été faite par l’armée elle-même qui se projette dans les 25 ans à venir. Elle est arrivée à des conclusions qui montrent que nous avons besoin d’une armée professionnelle et dévouée, qui soit en confrimité avec les ambitions et les défis du Burkina Faso.

Propos recueillis par Vincent KIEMDREBEOGO

(stagiaire)


Cinquantenaire des Forces armées nationales
82 militaires décorés à Bobo-Dioulasso

Le Burkina Faso a célébré, le lundi 1er novembre 2010, le cinquantenaire de ses Forces armées nationales (FAN). A Bobo-Dioulasso, la commémoration de ce jubilé d’or a été marquée par une prise d’armes, la décoration de 82 militaires et un défilé sur le Boulevard Charles de Gaulle.

Créée le 13 août 1960 et constituée par suite de transfert le 15 octobre 1961, l’Armée burkinabè a fêté ses 50 ans d’existence sous le thème : « Forces armées nationales, 50 ans de contribution à l’édification d’une nation : défis et perspectives ». La cérémonie a été marquée par une prise d’armes, suivie de la remise de décorations.

Après la revue des troupes par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Pascal Temai Bénon et le chef d’Etat-major général adjoint, le colonel major Brice Bayala, il fut procédé à la lecture du message, du ministre de la Défense, Yéro Boly. Dans ce message, lu par le colonel-major Brice Bayala, le ministre rappelle l’importance de l’armée pour une nation. Pour lui, elle constitue un attribut majeur de tout Etat, symbole visible de sa puissance et participe au rayonnement de sa diplomatie.

Le ministre rend hommage aux précurseurs de l’Armée burkinabè qui ont porté les Forces armées nationales (FAN) sur les fonts baptismaux et plus particulièrement, au général Sangoulé Lamizana. Il a par ailleurs, demandé une minute de silence pour tous les soldats tombés sur les champs de bataille ou qui ont perdu la vie dans un cadre professionnel. Ce jubilé d’or des FAN, célébré dans la ferveur du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso, a également été pour lui, l’occasion de faire un bilan.

Il en ressort entre autres, que dans son évolution, l’Armée burkinabè est devenue une référence sous-régionale en matière de compétence, d’efficacité et de formation. Ce label d’excellence, a-t-il poursuivi, nécessite des efforts plus accentués dans une professionnalisation et une modernisation, accompagnées de la diversification de la coopération multilatérale.

Dans un contexte de terrorisme, de criminalité transfrontalière et de multiples crises et guerres qui déchirent l’Afrique de l’Ouest, le ministre Yéro Boly a exprimé la nécessité de renforcer la coopération des différentes armées. En termes de défis, a-t-il estimé, « Les Forces armées nationales doivent désormais reposer sur un format opérationnel et un socle de valeur d’éthique professionnelle ». En reconnaissance des services rendus à la nation et des opérations de sécurité et de maintien de la paix, 82 militaires ont été décorés.

Il s’agit de 4 médailles d’honneur militaires, 65 médailles militaires, 3 médailles d’honneur des sapeurs-pompiers et 10 médailles commémoratives dont 2 avec agrafe Soudan, 7 avec agrafe Haïti et une avec agrafe RDC. L’adjudant-chef Kiemdé Badeba, l’un des récipiendaires, a exprimé sa joie d’être décoré par une médaille commémorative avec agrafe Haïti.

« Cette décoration nous invite à beaucoup de travail et de réflexion sur la notion de paix dans le monde entier », a-t-il soutenu. La cérémonie a pris fin par une parade militaire marquée par le défilé des troupes de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers, de la police nationale et municipale, de la douane, des Eaux et forêts et aussi, des anciens combattants et leurs épouses.

Jean-Marie TOE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 novembre 2010 à 09:19, par Yam nê yam En réponse à : Cinquantenaire des Forces armées nationales : Un jubilé d’or célébré sous le signe de défis et perspectives

    « Placée sous la présidence du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, représenté par le Premier ministre, Tertius Zongo »

    Voilà le genre de bizarrerie que l’on peut trouver facilement dans notre pays : une cérémonie sous la présidence de quelqu’un qui n’y est pas présent.

    - Pourquoi cela ? Est-ce parce que le premier ministre chef du Gouvernement qui y était, est incapable ou indigne de présider cette cérémonie ? On me dira peut-être que le Président du Faso est le chef suprême des armées, mais là il ne s’agit que de présider une cérémonie et non de commander l’armée nationale ! Une cérémonie est un évènement ponctuel, qui a une durée très limitée. Comment celui qui n’est pas présent sur place pourrait-il présider un évènement ponctuel, comme s’il s’agissait d’une institution permanente ?

    - Pour moi, l’explication est simple : depuis fort longtemps, toutes les fonctions et toutes les personnalités étatiques burkinabè sont mises au service d’une personnalisation abusive du pouvoir étatique dans notre pays. Ainsi, même quand c’est le premier ministre et chef du Gouvernement qui préside la cérémonie, on s’oblige abusivement à faire cette personnalité de l’État, un simple représentant du "chef de l’État, Blaise Compaoré".

    N’est-ce pas ce que l’une des personnalités influentes du CDP, dans un accès de lucidité, avait critiqué en parlant de la patrimonialisation de l’État ?

  • Le 2 novembre 2010 à 09:49, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Cinquantenaire des Forces armées nationales : Un jubilé d’or célébré sous le signe de défis et perspectives

    FORCES ARMÉES NATIONALES

    « 50 ans de contribution à l’édification d’une nation : défis et perspectives ».

    Le thème même de cette célébration me pose un gros problème !

    - On ne peut pas dire que dans ce pays, l’armée a contribué efficacement à l’édification et à la prospérité du pays. J’en veux pour preuve, les nombreux coups d’Etat dont l’armée est l’auteur.

    En fait, l’armée a contribué à construire des forages, des barrages, des routes, etc. à travers le Génie Militaire, mais à mon avis, elle a aussi traumatisé le peuple avec les nombreux coups d’Etat dont elle s’est rendue coupable, sans oublier les assassinats de personnes dont des soldats se sont rendus coupables, juste à cause de leurs opinion.

    Alors, comme la plupart des Armées africaines (transformées en milices ou garde prétoriennes), elle n’a pas fait forcément que du bien pour ce pays. Et il fauit relativiser un peu.

    Alors si on dit le bon côté, il faut aussi aborder le mauvais côté et faire un équilibre entre les deux : Thèse, Antithèse et Synthèse.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 2 novembre 2010 à 15:59 En réponse à : Cinquantenaire des Forces armées nationales : Un jubilé d’or célébré sous le signe de défis et perspectives

    Bonne fête du cinquantenaire. Mais que de boulots pour l’avenir pour edifier une vraie armée professionnelle, republicaine et apolitique. Mais il faut d’abord vider le passé sanguinaire de ceux qui ont assassiné pour des interets privés plus que defendu la Patrie. Pour une campagne electorale, le president du Faso qui a commandé le Centre Commando et la Garde Presidentielle sous Thomas Sankara, a raté l’occasion un donner de nouvel elan à la sécurité. Pas facile d’y être.

  • Le 2 novembre 2010 à 16:27, par Un jubilé d’or En réponse à : Cinquantenaire des Forces armées nationales : Un jubilé d’or célébré sous le signe de défis et perspectives

    Les politiques ont-ils faits mieux que l’armée ?
    le cas en Guinée "KONATE vous offre le pouvoir sur un plateau d’or et vous n’êtes pas capable de vous entendre pour prendre la chose, si ce n’est inciter vos militants à la violence...alors ne vous étonnez pas si l’armée prend ses responsabilités"....
    Aussi tu as oublié les militaires enseignants chercheurs à l’université, enseignants à l’ENAREF, officier et agent de police judiciaire, les medecins et centres de santé militaire où vous vous soignez souvent, ........
    Et puis l’armée peut-être a vu ses erreurs et essaye d’avancer d’où "50 ans de contribution à l’édification d’une nation : défis et perspectives " alors avance aussi dans le bon sens et arrête tes jérémiade ou arrête de chialer

  • Le 2 novembre 2010 à 19:17, par ricky En réponse à : Cinquantenaire des Forces armées nationales : Un jubilé d’or célébré sous le signe de défis et perspectives

    parfaitement d’accord avec koro

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