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Reconstitution de la Haute- Volta en 1947 : Les cantons sahéliens n’en voulaient pas »

Publié le mardi 2 novembre 2010 à 02h43min

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Les 28 et 29 octobre 2010, la ville de Dori ,chef- lieu de la région du sahel, a accueilli la 10 è conférence régionale du cinquantenaire, organisée par le ministère de la culture, du tourisme et de la communication(MCTC).
Cette manifestation placée sous le parrainage de Aboubakar Soumana , ancien ministre et délégué régional du médiateur du Faso a été marquée par trois panels et une visite sur le site minier et le nouveau village d’Essakane.

Dori, ville cosmopolite, située au cœur du sahel burkinabè, a été les 28 et 29 octobre 2010, le point d’attraction d’autorités politiques, administratives, religieuses et coutumières de même que les filles et fils de la région venus d’horizon divers. La raison est bien toute simple, la capitale de la région accueillait la 10° conférence régionale initiée par le MCTC, dans le cadre de la célébration cette année du cinquantenaire de notre pays.

Placée sous le parrainage de Aboubakar Soumana et la présidence de Filippe Savadogo, ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, la cérémonie a été rehaussée par la présence de nombreuses personnalités comme Seydou Bouda, ministre de la santé, Kader Cissé, ministre des Mines de l’Energie et des Carrières et de Eloi Bambara, gouverneur de la région du Sahel.

Susceptibilité, courage et discrétion

Après la remise de la flamme de la paix par Seydou Bouda, représentant le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale et le cérémonial de mot de bienvenue du gouverneur, Aboubakar Soumana a été invité à prendre la parole. L’actuel délégué régional du médiateur du Faso au Sahel a remercié le ministre du MCTC , Filippe Sawadogo pour l’idée de l’ organisation des conférences régionales . Pour lui « Si les conférences n’existaient pas, il aurait fallu les inventer », car poursuit –il, elles permettent d’apprécier et d’évaluer le chemin parcouru pour mieux envisager l’avenir.

Sahélien bon teint, Soumana finira par dresser les caractéristiques des peuples du sahel .On retient entre autres la générosité, la coexistence facile, la susceptibilité, le courage et la discrétion.
Au cœur de la manifestation des panels dirigés des mains de maître par le modérateur général, le professeur Laya Sawadogo , épaulé par d’éminentes personnalités, notamment Pr Mamadou Hama Dicko, Dr Bana Ouandaogo et Dr Hamidou Ousmane.

Des dissidents kurumba et touareg

C’est le professeur Hamidou Diallo, directeur général du Centre national des archives qui a ouvert la série de débats avec un thème portant sur « L’histoire du sahel de la pénétration coloniale à l’indépendance ».Il a révélé que les peulh ont pénétré la région du sahel à partir du 15 è siècle en utilisant l’islam comme instrument de leur libération. On apprendra également que si les peulh se sont installés dans la région par la force des armes, ils n’ont pas résisté à l’envahisseur colonial. Les résistances ont été selon le conférencier, l’œuvre des dissidents kurumba et touareg.
Intervenant sur un autre sujet, « Religion, tradition et culture », le professeur Issa Cissé a affirmé que l’implantation de l’islam est liée à l’origine sociale des peulhs qui se veulent entre autres originaire du califat de Sokoto.

Il dira que le sahel est la zone la plus islamisée du Burkina avec plus de 90 % de musulmans. Cissé a dit par ailleurs qu’en septembre 1947, à l’heure de la reconstitution du territoire de la colonie de Haute Volta, dans ses limites de 1919, les cantons peulhs de Seno et Yagha s’y étaient opposés. Ils déclaraient : « Nous sommes des musulmans fervents alors que les mossis sont des animistes qui adorent des idoles ».Selon lui les peulh estimaient avoir un mode de vie analogue des touareg et sonrhai du ressort de la colonie du Niger.

Faible taux de scolarisation

Autre panel, un autre conférencier et non des moindres, le professeur Taladia Thiombiano. Il est intervenu sur le volet : « Les potentialités économiques de la région du sahel ».Le professeur a énuméré les atouts à même de faire de la région un véritable pole de développement avant d’évoquer les facteurs qui entravent le développement du sahel. Parmi ces raisons, la faiblesse du capital humain dû au faible niveau de scolarisation (il est de l’ordre de 21,8 % au primaire et de 4,9 % au secondaire. Thiombiano dira que si le sahel veut construire son pole de développement, il doit se spécialiser en tenant compte des avantages comparatifs et en levant son principal rouleau d’étranglement qu’est la faiblesse de son capital humain.

Avec la fin de la conférence, les festivités se sont poursuivies dans la soirée avec un bal gratuit de l’orchestre national du Burkina à l’auberge populaire de Dori. Puis le lendemain 29 octobre, autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses ont eu droit à une visite de terrain guidée par le parrain et le gouverneur de région sur le site minier et le nouveau village d’Essakane. Sur les lieux, nous avons pu nous en rendre compte de l’immensité du chantier et de l’importance des investissements. C’est un village moderne de 2000 habitations dotées d’infrastructures collectives (écoles, adductions d’eau, centres de santé et lieux de prière) que nous avons découvert.

Rappelons que le ministre du MCTC, président de la présente cérémonie a dit, en substance, que les conférences régionales devaient permettre de replonger dans l’histoire, en dégager les failles et les limites en vue de réécrire une histoire qui reflète la réalité sociale du pays.

Adama Bayala, Stagiaire

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 novembre 2010 à 11:42, par Veut-voir -clair En réponse à : Reconstitution de la Haute- Volta en 1947 : Les cantons sahéliens n’en voulaient pas »

    Tant de questions.....
    Si les peuhls se sont installes par force quel groupe ethnique ont-ils conquis ? Et quel pouvoir avaient-ils ? Quelle structure avaient-ils ? S’ils etaient fort pourquoi n’ont-ils pas resiste a la colonisation ?
    Ils se sont opposes a la reconstruction du pays qu’ont-ils fait ?

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