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REUNION SUR LA REVALORISATION DU STATUT DE L’ENSEIGNANT-CHERCHEUR : Le SYNADEC et le SYNTER claquent la porte

Publié le mardi 26 octobre 2010 à 04h16min

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"La transparence dans la procédure est une exigence". C’est dans l’esprit de ce principe que le SYNADEC et le SYNTER ont claqué la porte de la réunion du comité paritaire sur la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur. Ils disent pourquoi ils ont agi de la sorte, dans le communiqué de presse ci-dessous.

Par lettre n°2010-195-MESSRS/SG/DRH du 12 octobre 2010, le Secrétaire général du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, invitait les partenaires sociaux dudit ministère à la réunion de son comité technique paritaire prévue pour se tenir du 18 au 23 octobre. Un fond de dossier comprenait la Loi 025 - 2010 AN du 18 mai 2010 portant statut particulier des personnels enseignants de l’enseignement supérieur et de la recherche et quinze (15) projets de ses décrets d’application.

Au vu de l’ordre du jour de la réunion et du fond du dossier, nous espérions, au niveau du SYNADEC et du SYNTER, que nos inquiétudes seraient levées, parce qu’enfin, le gouvernement s’est décidé à faire un pas en avant vers le respect de son engagement d’appliquer la loi à partir de janvier 2011. Mais quel ne fut pas notre étonnement de constater, à l’examen et au décompte des textes, que certains projets de décret, des plus importants du reste, tels que les décrets portant sur les nouvelles grilles salariales et indemnitaires, ne faisaient pas partie de ce fond de dossier devant faire l’objet des échanges paritaires.

Nous avons néanmoins décidé de prendre part à la réunion du comité paritaire et de demander que la partie gouvernementale complète les textes à examiner dans ce cadre de concertation pour une question de principe et de transparence. Le principe réside dans le fait que le gouvernement nous a conviés à prendre part à la commission tripartite chargée de l’élaboration de l’avant-projet de loi portant statut particulier des personnels enseignants de l’enseignement supérieur et de la recherche. La loi qui revêt un caractère sacro-saint, est au-dessus des décrets consacrant son application.

Si nous avons été conviés à prendre part à son élaboration, nous n’avons pas compris pourquoi le gouvernement s’est refusé à nous associer à la phase d’élaboration des projets de décrets d’application. Il apparaît évidemment un vice de procédure dans la démarche du gouvernement qui aurait pu constituer l’objet d’un blocage de dialogue. En prenant malgré tout, la décision de participer aux travaux du comité paritaire, nous avons tenu à montrer notre esprit d’ouverture et notre bonne disposition à contribuer à la promotion du dialogue social, une voie démocratique de résolution des problèmes sociaux. Le principe du dialogue entre les parties, pour être franc, ne saurait être partiel ou soumis à la logique de la ruse. Il doit porter sur tous les aspects de la question posée : la loi dont l’application prochaine va régir toute la vie d’une catégorie des agents de l’Etat.

"La stratégie de la ruse"

En conséquence, nous estimons que c’est l’ensemble des textes d’application de la loi qui doivent faire l’objet des discussions afin que les parties s’assurent effectivement de la pertinence de l’application de la loi aux travers des décrets. C’est à la fois un principe et une exigence de transparence pour mettre en confiance les partenaires sociaux qui apprécieront la hauteur à laquelle les personnels concernés par la loi seront revalorisés.

Lorsque nous avons demandé qu’on complète les textes en donnant les projets de décrets sur les grilles, la partie gouvernementale nous a rétorqué que ces textes ne feront pas l’objet de discussion ! Une telle réponse, qui dénote d’un état d’esprit antidémocratique, sinon du mépris, relève de la stratégie de la ruse avec les travailleurs, sinon de la duplicité dans la volonté même de revaloriser notre statut. Devant le refus de la partie gouvernementale de jouer à fond la carte de la transparence et du dialogue, le SYNADEC et le SYNTER ont quitté la table supposée être de la concertation. Si la réunion du comité paritaire se poursuit, (et cela semble être le cas au regard de la correspondance n°2010-1765-MESSRS/SG/DRH du 19 octobre 2010), c’est sans les représentants des syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche que nous sommes.

Nous ne nous sentirons pas engagés par ce qui en sortira. Nous prenons à témoin l’opinion nationale de ces agissements du pouvoir qui ne sont pas de nature à assainir l’atmosphère des relations avec les travailleurs et leurs représentants, les syndicats, ni à apaiser les esprits pour un travail serein au sein des universités et des structures de recherche de notre pays. En tout état de cause, nous appelons le gouvernement à prendre plus au sérieux le problème de la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur, des enseignants hospitalo-universitaires et des chercheurs, à donner un signal fort dans le sens de la promotion d’un enseignement supérieur et d’une recherche burkinabè performants. D’ores et déjà, nous le rendons responsable des conséquences de tels agissements. De même, les enseignants-chercheurs, les chercheurs, les enseignants hospitalo-universitaires sont invités à suivre attentivement l’évolution de ce dossier important de leur carrière sur la gestion duquel leurs organisations ne transigeront pas.

Ont signé :

Pour le SYNADEC Pr. Magloire SOME

Pour le SYNTER Pr. Jean Didier ZONGO

Le Pays

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