LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Médias et terrorisme : Comment informer sans servir les terroristes ?

Publié le lundi 25 octobre 2010 à 03h18min

PARTAGER :                          

« Médias et terrorisme, du rôle central des médias dans le terrorisme et le contre- terrorisme ». C’est le titre de l’œuvre de Brigitte Nacos qui a fait l’objet d’un panel le 22 octobre dernier au centre culturel américain de Ouagadougou. Hommes et femmes de médias se sont séparés sans répondre à la question existentielle, comment informer le public sans servir la cause des terroristes ?

Le terrorisme est un grand fléau des temps modernes. L’évocation de ce terme fait trembler même les super puissances. Les actes terroristes sont en nette progression, imposant une psychose au sein des populations. La presse dans son rôle traditionnel d’information du public couvre ces actes terroristes perpétrés en général contre des innocents. Ce travail de couverture médiatique sert- il la cause des terroristes ? Brigitte L. Nacos à travers son œuvre « Médias et terrorisme, du rôle central des médias dans le terrorisme et le contre- terrorisme » pense que les médias sont l’oxygène du terrorisme. Le 22 octobre, cette œuvre a été présentée et débattue au cours d’un panel au centre culturel américain. Le capitaine William Combary et le journaliste Newton Ahmed Barry étaient les panélistes.

Radio et télévision pour apaiser

L’intervention du capitaine Combary a consisté à présenter l’œuvre de Brigitte Nacos. C’est une œuvre de six chapitres traités dans plus de 240 pages. Le capitaine a présenté l’œuvre chapitre par chapitre à travers des résumés courts et précis. Il relève et insiste sur la nécessaire collaboration entre la presse et les professionnels de l’intervention d’urgence en cas d’actes terroristes. Brigitte Nacos que cite le capitaine Combary affirme que les gestionnaires de la crise et les professionnels de l’intervention d’urgence doivent prendre conscience que les médias, en l’occurrence la radio et la télévision, constituent les moyens les plus efficaces de rassurer et apaiser une population.

Question éminemment éthique

Newton Ahmed Barry quant à lui a livré sa communication en partant d’un rappel des principes qui fondent l’Etat de droit (respect de la loi à tous les niveaux et par tous) avant de s’appesantir sur certaines positions de Brigitte Nacos qu’il ne partage pas. Quand l’auteur affirme que les médias sont l’oxygène du terrorisme, Newton s’inscrit en faux. La presse doit- elle faire un black out total sur les actes terroristes ? Là aussi sa position est ferme : « non ». Un black out serait pour lui une entorse grave au droit fondamental à l’information. Selon lui, même sans la couverture médiatique, les actes terroristes vont continuer. Et pour ne pas verser dans de l’ostracisme vis-à-vis de tous ceux qui sont accusés de terroristes, il est important à ses yeux de leur donner la parole en vue de comprendre les motivations de leurs actes. Il revient au journaliste d’être vigilant dans le traitement de ces cas.

Les interventions de l’auditoire ont été abondantes, preuve que la question est cruciale et Brigitte Nacos fait bien d’introduire le débat à travers son œuvre. Les uns ont enrichi les communications des panélistes par des commentaires et témoignages, et les autres ont posé des questions d’éclaircissements en vue de mieux cerner la difficile équation des journalistes, "informer sans servir la cause des terroristes". Cette équation est d’ailleurs restée sans une résolution définitive. Enfin, c’est une question éminemment éthique. Chaque journaliste avec sa conscience.

Koundjoro Gabriel Kambou

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 25 octobre 2010 à 13:53, par SANA ABEL UCAO/UUB En réponse à : Médias et terrorisme : Comment informer sans servir les terroristes ?

    j’ai lu le sujet avec intérêt et je reste toujours sur ma soif.je dit que l’information porter par les journalistes sert de quelque manière les terroristes et même peut les aider à améliorer leurs stratégies.ce qu’il faut rechercher et c’est là le babless comment servir sans déservir la population.je serait intéressé d’avoir plus d’infos car j’ai une section dans un travail que je dois présenter bientôt sur le terrorisme.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique