L’argent de Obiang Nguema ne fait plus le bonheur à l’Unesco
L’argent ne peut pas tout faire. Cette sagesse bien africaine, constituera sans doute le sujet de méditation privilégié de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le chef de l’Etat équato-guinéen. En effet, les 58 membres du conseil exécutif de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), viennent de décider, ce jeudi 21 octobre 2010, de la suspension du prix scientifique d’une valeur de 3 millions de dollars, que l’institution avait créé en 2008, mais qui a toujours été reporté.
Peut-être que la décision ne fut pas simple à prendre du fait de la valeur de la distinction et du poids financier du donateur dont le pays est producteur de pétrole. Mais elle a quand même été prise, après plusieurs mois de polémique soulevée par cette générosité empoisonnée de l’un des présidents les plus controversés de l’heure, en matière de respect des droits de l’homme et des libertés individuelles.
D’une frilosité maladive à la contradiction et antidémocrate jusqu’au bout des ongles, Obiang Nguema n’a jamais accepté dans le pays qu’il gouverne de main de fer, la présence, d’opposants véritables, pas ceux de façade qu’il entretient à coup de millions de francs pour essayer de maintenir la très fine couche de vernis démocratique qui cache difficilement l’étau de terreur qui étouffe une population de la Guinée équatoriale meurtrie.
Comment donc le successeur par coup d’état, en 1979, de son oncle Macias Nguema, qui a choisi l’oppression comme mode de gouvernement peut-il parrainer une distinction aussi noble que le prix Unesco ? C’est l’occasion de saluer la clairvoyance de ceux qui animent cette institution, pour avoir refusé de se rendre complice de Teodoro Obiang Nguema, qui pensait ainsi acheter le silence de l’Unesco contre quelque 3 millions de dollars. Le meilleur prix derrière lequel le président équato-guinéen doit se hâter est celui d’une répartition équitable de la manne pétrolière, qui ne profite qu’à lui et son clan alors que le peuple, dans sa majorité, végète dans la misère.
Morin Yamongbe
Fasozin
Vos commentaires
1. Le 22 octobre 2010 à 11:52, par Djib En réponse à : L’argent de Obiang Nguema ne fait plus le bonheur à l’Unesco
Toutes les décisions ne sont pas faciles à prendre mais il le faut quant on veut garder sa dignité et son intégrité. Cette décision est à saluer. Il faut dire que la communauté internationnale et les institutions de taille doivent dénoncer et rejeter de telles pratiques de blanchiment d’argent. Ce sont des largesses qui en disent long. Opprimer son peuple, le soumettre à l’esclavage et voler son argent pour acheter le soutien de la communauté internationale. Comme le président équato-guinéen, ils sont nombreux les chefs d’état surtout africains qui, au lieu de se préoccuper des problèmes intérieurs courent dans tous les sens pour apporter des solutions aux problèmes des autres dans le seul but de se faire une image au yeux de la communauté internationale. Vive l’Unesco !