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VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : Touche pas à la "bonne" !

Publié le vendredi 22 octobre 2010 à 03h55min

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D’abord, à toutes ces vaillantes filles, pardonnez-moi d’employer ce mot "bonne" lorsque je parle de vous. Je me vois obligé de le faire juste pour mieux me faire comprendre. Sinon, aucun être humain ne doit être qualifié de "bon à tout faire". Maintenant que les mains sont bien lavées, on peut commencer à manger ! Et la nourriture que je vous propose aujourd’hui s’appelle "stop aux violences faites aux servantes !" Ces filles sont généralement traitées comme des étrangères dans les familles, maltraitées, reléguées à l’écart des autres membres du ménage, humiliées. Des OVNI (Objets volants non identifiés) dont on ne s’aperçoit de la présence que lorsqu’une assiette est fêlée, un verre est cassé ou lorsqu’il y a trop de sel dans la sauce.

De plus, ce qu’elles font de leur temps libre n’intéresse pas leurs patrons. De sorte que, souvent très jeunes, laissées à elles-mêmes, elles se font dévorer crues par les loups libidineux qui se baladent dans la rue. Et bonjour les grossesses, venues de nulle part bien sûr, puisqu’on est certain que les auteurs seront introuvables !

Et c’est le chemin de croix qui commence pour ces pauvres demoiselles. Juste pour faire remarquer aux employeurs que les maigreurs de salaires qu’ils donnent à ces filles ne peuvent pas payer le service qu’elles leur rendent. Pour essayer donc de compenser cette insuffisance, ils doivent essayer d’adopter, d’éduquer et de prendre soin de ces jeunes êtres comme ils le feraient de leurs propres filles. Les guider par des conseils adéquats afin qu’elles évitent ces grossesses, pire, les maladies sexuellement transmissibles. Mais attention ! Il faut s’entendre sur l’expression "prendre soin" ! Il y a certains patrons (et ils sont nombreux, je vous assure !) qui en ont une perverse définition. Ils prennent le malin plaisir de confondre la jupe de leur "bonne" avec celle de leur femme. Je vous fais grâce de ceux qui forcent leurs domestiques, au point de les maltraiter ou, pire, de les violer si celles-ci refusent leurs avances.

C’est généralement le cas de ces carnassiers qui ne peuvent empêcher leur fusil de tonner dès qu’ils aperçoivent un gibier. Je comprends d’ailleurs pourquoi certaines femmes prennent la prudente décision de retourner les domestiques à leurs parents dès qu’elles s’aperçoivent que de délicieuses formes commencent à pousser sur le corps de ces servantes et que monsieur n’y est pas très insensible. Vous me direz que l’homme doit rester maître de lui-même malgré tout. Mais il arrive souvent que cela soit plus facile à dire qu’à faire. Et certaines femmes n’encouragent parfois pas leur mari à revenir sur le droit chemin. Par exemple, il y a des dames qui négligent leur maison et la laissent entre les mains de leurs servantes. Ce sont ces dernières qui font tout, qui iront faire le lit conjugal, laver même les dessous du chef de famille. Mais mesdames, ne copiez pas aveuglément ce qui se passe dans les feuilletons étrangers à la télé. On est en Afrique ici hein !

Votre maison, c’est votre territoire et il faut le marquer. Il y a des endroits qui ne doivent être accessibles qu’à vous et à votre mari. Vous avez une intimité à sauvegarder. Si vous l’entrebâillez, une autre, en l’occurrence votre servante, s’y engouffrera à vos risques et périls.

Pareil au niveau de la cuisine. Je peux concevoir que vous n’ayez pas le temps de concocter chaque jour quelque chose pour votre chéri. Néanmoins, ne serait-ce qu’une fois dans la semaine, mijotez-lui son plat préféré. Si vous ne touchez jamais à la casserole, il finira bien par croire que c’est la "bonne" qui est sa femme. Mais c’est vrai que certaines domestiques ne sont pas non plus des saintes. Oui. Il y a de ces petites coquines qui ne cherchent qu’à voler le mari de leur patronne. Elles s’affublent de vêtements capables de damner un saint, à plus forte raison le mortel mari de leur patronne ! D’où, je pense, qu’il est nécessaire d’instituer des tenues décentes pour ces demoiselles, afin de limiter toute tentation. Heureusement, ce n’est pas dans tous les ménages que les patrons sont des boucs lubriques ou des bourreaux ou dans lesquels les domestiques sont des "prospectrices" de mari. Je connais des exemples d’intégration réussie, rares certes, mais qui peuvent inspirer.

Tenez, pas plus tard qu’avant-hier, Viimlariibo, un de mes ennemis (même les fous ont des ennemis !), m’a nargué en disant qu’il venait de manger le plus copieux festin de sa vie dans son habituel restaurant (une série de poubelles quelque part à Ouaga). Il m’a dit que ce sont les restes du casse-croûte du mariage d’une servante. Et savez-vous qui a financé ce mariage et, en plus, a été le témoin de la fille ? La patronne ! Ce n’est pas beau ça ?

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 22 octobre 2010 à 09:57, par le soldat des causes nobles. En réponse à : VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : Touche pas à la "bonne" !

    Merci le fou de mettre le couteau sur la plaie ! Il faut d’ailleurs réorienter les objectifs du 8 mars afin que les femmes ne maltraitent plus les servantes.Les hommes maltraitent moins les femmes que les femmes maltraitent les servantes. Elles sont pâyées à moins de 250fcfa/jour ; c’est à dire moins de 7500fcfa le mois. Et même quand le mari veut qu’on augmente ces maigreurs , ce sont des problèmes. Pourtant , ces dames sont prètes à les faire travailler 18h par jour( de 6h à 22h). Je crois que si on n’a pas les moyens de payer à une bonne le SMIG (autour de 30000fcfa au Burkina), mieux vaut ne pas l’employer. C’est même pour cette raison que vous verez qu’en France très peu de personnes emploient les seravntes , car même si vous avez un salire de 2500 euros et que vous devez vous attacher les services d’une servante , il faut lui payer au moins les 1000 euros imposés par le SMIG.

  • Le 22 octobre 2010 à 10:28, par une fofole En réponse à : VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : Touche pas à la "bonne" !

    J’ai bien envie de dire au Fou de nuancer. Mais parole de fou ne fait pas l’objet de discussions !

    II est facile d’accuser les femmes qui emploient les filles d’être des esclavagistes mais est ce que les gens se sont interréssés au comportement des employées de maison.

    J’ai une question : Quel intérêt une femme a de maltraiter une fille de menage alors que c’est cette dernière qui garde son enfant quand elle s’absente. Sinon c’est l’enfant qui paie !

    Peut être avant, mais les bonnes d’aujourd’hui dans leur majorité, ne veulent rien faire alors qu’elle sont payées chérement 10.000fr, 12.500fr, voir 15.000 le mois et elles sont logées soignées nourries. Malgré tout,elles ne donnent pas satisfaction.

    Je me dis que c’est le comportement de la bonne qui détermine l’attitude de l’employeur. Personne ne va violenter gratuitement une autre personne.

    Dis moi le Fou, même si tu es fou, tu emploies quelqu’un pour qu’il travaille chez toi, tu le payes sur ce quoi vous êtes entendus, mais non seulement ce dernier ne fait pas son job, il casse tout chez toi, et souvent veut se comparer à toi devant ton conjoint . Tu fais quoi ? Tu me diras faut le chasser. Oui, et tu le chasses et tu prend un autre, même chose.

    A un moment tu sera obligé de changer de comportement vis vis de ces bonnes.

    Oui, c’est facile d’accuser les femmes d’être des sorcières qui maltraitent les filles, mais personne ne se pose la question de savoir si ces filles sont si innocentes que cela.

    le Fou, si tu reproches à la souris d’avoir volé ton soumabala, acceptes de reprocher quelque fois à ton soumbala de sentir.
    Foument parlant, salut !

  • Le 22 octobre 2010 à 10:35, par soiditenpassant En réponse à : VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : Touche pas à la "bonne" !

    Et voilà que le fou devient maintenant un conseiller conjugal. je vous le recommande car ce qu’il vient de livrer ici n’est que pure réalités. Alors mesdames prenez garde à vous. Ne sous estimez pas vos servantes. Messieurs, pas facile, mais essayez d’éviter toute situation tentante. ces servantes sont vos sœurs et souvent même vos filles. Prenez ça comme cela.

  • Le 22 octobre 2010 à 11:38, par levrai En réponse à : VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : Touche pas à la "bonne" !

    Waaiii...t’es pas fou toi .Tu es plus qu’un conseiller conjugal.Continue sur ta lancee et un jour tu seras gueri.

  • Le 22 octobre 2010 à 12:40, par K.M En réponse à : VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : Touche pas à la "bonne" !

    Monsieur, le fou, je peux vous citer un exemple d’intégration réussie.
    Je suis étudiante et il y a quelques années, j’ai encouragé le "garçon"qui travaillait pour ma mère à s’inscrire au cours du soir.Actuellement, il est au CMI et travail toujours chez nous.
    Avec les "bonnes", c’est un autre problème.J’ai essayé avec une, mais ça n’a pas marché.Le soir, elle préférait aller trainer que d’aller au cours comme l’autre.Par contre, on a pris une "fille" qui était déja au cours du soir, et elle travaillait de sorte à être prête le soir pour aller au cours.
    Bref,les histoires de "bonne" s’apprécient au cas par cas.

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