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SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

Publié le mardi 19 octobre 2010 à 22h47min

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Le chantier de reconstruction du tronçon allant du pont Kadiogo au lycée Bethesda, sur la route de Bobo, est entré dans sa phase d’exécution pratique en mai 2010. Depuis lors, les usagers et les riverains de cette route sont, eux aussi, entrés dans une phase infernale de leur existence. En juillet dernier, ils ont fait part de leurs inquiétudes au Premier ministre, par voix de presse, à travers notamment une lettre ouverte. Rien n’y fit. Aujourd’hui, le calvaire est vécu de plus belle sur ce chantier qui n’a véritablement pas prévu de solutions alternatives.

Le vaste chantier à ciel ouvert qui débute au niveau du pont Kadiogo, jusqu’à la limite ouest de la ville de Ouagadougou, aura fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il aura aussi fait couler dans la boue et la poussière, beaucoup d’usagers de la Nationale N°1. 7,316 kilomètres de chemin de croix en pleine agglomération, si l’on veut quitter la capitale burkinabè en direction de la deuxième ville du pays, où si l’on veut regagner le centre-ville de Ouaga en provenance de Bobo Dioulasso. De quoi donner raison à ce jeune citoyen bobolais qui avait déclaré ceci : « Pour aller de Ouaga à Bobo, il vous faut désormais 6 heures : 3 heures pour quitter Ouaga, et 3 heures pour arriver à Bobo Dioulasso ».

Les conducteurs des bus des compagnies de transport en commun, et les camionneurs transporteurs de marchandises en savent quelque chose. Ce sont, certes, les œufs cassés par le groupement d’entreprises Kara Establishment/SACBA-TP SA, pour préparer les omelettes de la double voie, mais l’on déplore amèrement la quasi-inexistence des possibilités de déviation, surtout à partir du siège de l’ONEA, à hauteur de Pissy. Depuis le démarrage effectif des travaux en mai 2010, c’est le désolant spectacle de véhicules de tout gabarie, slalomant entre les dunes de terre et les grands trous béats, qui s’offrent aux riverains. Des riverains qui, eux aussi, récoltent amèrement la tempête partie d’un vent qu’ils n’ont pas semé. D’ici la fin des travaux prévue pour le 9 mars 2011 selon les délais contractuels , les Ouagalais dont les concessions jouxtent la route en chantier, auraient vu de toutes les couleurs.

« Depuis l’ouverture du chantier, certains d’entre eux n’ont plus accès à leur cour avec leurs véhicules qu’ils sont obligés de garer chez un voisin ou dans un garage loué, s’ils ne veulent pas les abandonner à la belle étoile », explique Jérémie Sawadogo, un riverain du chantier. Et ce n’est pas tout : il y a des ménages qui ont fini par connaître des inondations cette année, suite à la stagnation permanente des eaux, provoquée par les travaux du chantier. Aujourd’hui, avec la rareté des pluies, c’est la poussière qui défie usagers et riverains. Sur le site, l’insécurité est aussi permanente. Car les gigantesques fosses creusées pour servir, sans doute, de caniveaux, ne sont pas balisées et se présentent comme des pièges tendus aux usagers, car rien n’indique leur présence. La nuit, elles constituent de vrais dangers sur le site non éclairé. Tout se passe comme si le groupement d’entreprises badine avec les travaux et aux grands mépris des populations.

« J’aimerais bien qu’au moment de la restitution de la route, les entrepreneurs fassent aussi le point sur le nombre de blessés et de morts que le chantier aurait occasionnés », s’insurge Fousséni Tiemtoré, un pompiste d’une station service aujourd’hui fermée à cause des travaux. Ils sont donc nombreux à souhaiter la fin rapide du chantier qui, pour reprendre son activité, qui pour pouvoir librement circuler sur cette route dont dépendent entièrement les habitants de Boulmioulgou, et ceux des villages de Zongo, de Zagtouli, et même de Tanghin-Dassouri qui rentrent quotidiennement à l’intérieur de Ouaga pour le boulot. Mais rien n’indique que le calvaire prendra fin à la date indiquée, ou, du moins, tout indique que les travaux connaîtront un retard non excusable, surtout qu’en début août dernier, le chantier n’était exécuté qu’à 23%, pour un délai consommé de 50%. Et ce qui irrite le plus, c’est qu’un coup d’œil sur les lieux donne la fâcheuse impression que les entreprises dorment « peinards », sur le chantier.

Par Paul-Miki ROAMBA


Données techniques du chantier

Il s’agit, selon les termes des techniciens, de travaux d’interconnexion des routes nationales N°1 et N°4. C’est un tronçon de 7,316 km qui est prévu pour être reconstruit et bitumé. Après le passage des bulldozers, l’on devrait avoir une route à double-voie avec un terre-plein central, une piste cyclable, des trottoirs et des bretelles comprenant chaussée et accotements. Les travaux sont suivis par une mission de contrôle conduite par GIC-Mali/AACE/Le BICI, avec l’appui du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP). Le montant exact des travaux est de 17 084 495 929 FCFA TTC, financés par la Banque islamique de développement (BID) et le budget de l’Etat.

Le Reporter

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Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2010 à 00:52, par doumaa En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    c’est ça la bonne gouvernance au Burkina, nous méritons ce qui nous arrive. Ce régime nous aura tout fait voir et c’est peut être une leçon de Dieu aux générations futures qui j’espère sauront choisir leur dirigeants.

  • Le 20 octobre 2010 à 02:22, par Georges En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    Mais il y a une grande question que tous les citoyens se posent : Où est passé l’argent prévu pour les déviations ? Voir en ligne : www.reporterbf.net

  • Le 20 octobre 2010 à 09:55, par Milas En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    MERCI POUR VOTRE ECRIT ;
    En plus des difficultés rencontré, les agent sur le chantier ne sont même par coutoit. on rencontre aussi des chauffeurs de berliert qui fond de 80km/H juste pour soulever la poussière.de grâce un peu de respect pour les riverains

    • Le 20 octobre 2010 à 19:06, par Kôrô Yamyélé En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

      MILAS, tu nous pompes l’air ! Si tu n’es pas content de la poussière, dit à l’entreprise de faire vite pour mettre le goudron. Ou bien tu déguerpis de là-bas en déménageant ou en abandonnant ta cour !

      Par Kôrô Yamyélé

  • Le 20 octobre 2010 à 09:58, par Milas En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    Merci
    Surtout on des chauffeurs du même chantier qui font une vitesse excésive juste pour soulever la poussière.

    • Le 21 octobre 2010 à 10:42, par nano En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

      vous savez ! certaines personnes se foutent trop des gens dans ce pays là, vous n’avez pas encore compris cela.
      l’essentiel était de passer les marchés pour que certains puissent commencer leur chantier à ouaga 2000 et d’autres terminer ce qu’ils ont sur des parcelles qu’ils ont retiré par la force aux pauvres.
      la route, on s’en fou ! depuis que le chantier a commencé, quel ministre vous avez vu sur le site pour constater l’état d’avancement ?
      si c’était une entreprise étrangère fallait pas voir !
      c’est déplorable.

  • Le 20 octobre 2010 à 11:07, par Elso En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    Salut à tous.
    Merci surtout pour l’écrit. je pense que c’est la responsabilité de l’Etat qui est engagé. Pourquoi n’est pas trouver autres solutions afin que les travaux puissent bien avancés et respecter le delai de restitution ? pourquoi avoir choisi ces deux compagnies pour l’exécution du boulot ? pourtant, il y’a bien d’autres sociétés tels OK, SATOM etc.
    Les voitures qui se retrouvent dans des ravins qu’appelle canivaux, des caterpillards engloutient par les eaux de pluie... ont fini par montrer l’inexpérience de ceux qui ont en charge la gestion de cette voie LA NATIONALE 1.
    Honte à eux

  • Le 20 octobre 2010 à 11:21, par riba En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    Jesuis vraiment content qu’un journaliste ait eu cette idée geniale d’ecrire sur le calvaire que nous vivons dans cette partie de la ville de Ouaga. Mais pour parfaire cet ecrit il aurait dû chercher les bonnes dates. Nous souffrons depuis plus d’un an des desagrements des travaux mais pas depuis mai 2010 que il le dit. Un bilan du taux de morbidité des habitants de la zone suffirait pour comprendre que cette entreprise va plus nous tuer qu’elle ne compte nous faire du bien. Pauvre burkinabè, ou est ce que l’on va ?

  • Le 20 octobre 2010 à 13:23, par yiso el phenomene En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    Vraiment c’est un article de trop,pour dénoncer les vauriens de ce pays. Déjà a l’attribution de ce marché et je le dit en tant que homme du métier nous avons crié au scandale pour incapacité de AZIMMO déguiser en SACBATP dans l’exécution de ce chantier. Hélas la justice de Dieu va sévir un jour.

  • Le 20 octobre 2010 à 14:00, par burkimbila En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    sincèrement on a marre de cette situation,les deviations mal faites et carrement en terre ne facilitent pas les choses.De grace,arosez un peu plus souvent la voix,On se lave et on porte des habits propres ;arrivé au bureau on a l’impression k on s’es roulé par terre le matin au lieu de te laver. foutu alizet gando

  • Le 21 octobre 2010 à 02:23, par Zorro En réponse à : SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

    Monsieur le journaliste devait se poser deux questions pour enrichir son analyse : Qui se cache derrière l’entreprise "SACBA-TP SA" et comment le marché lui a été attribué. Les réponses à ces questions sont que l’entreprise appartient à la belle-mère nationale et le marché lui a été attribué de gré à gré. Je ne suis pas un spécialiste des marchés publics mais pour moi le bon sens commanderait qu’on attribue les marché de gré à gré à des entreprises ayant une expérience confimée dans le domaine et ayant les capacités techniques et matérielles de les exécuter. Or la belle mère nationale est loin d’être la plus expérimentée dans le domaine au point qu’elle est obligée de louer les engins lours du chantier auprès d’autres entreprises. Aussi ne vous étonnez pas que le point qu’elle a du mal à construire s’écroule dès les premières pluies du mois de juin 2011 car l’excuse serait que "même aux Etats Unis il y a des ponts qui tombent..."

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