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Salif Kaboré, Directeur général de la SONABEL : « 2009 et 2010 ont été des années difficiles et nous voulons anticiper »

Publié le mardi 19 octobre 2010 à 22h47min

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Sidwaya : Hier c’était avec la Banque Of Africa que vous avez noué un partenariat, aujourd’hui vous êtes au siège de la Banque Ouest Africaine de Développement pour la signature d’une convention de financement. Qu’est ce qui fait courir ainsi la SONABEL ?

Salif Kaboré : Disons que l’objectif de la Direction générale de la SONBEL, de son Conseil d’administration et du ministre en charge de l’énergie, c’est de faire en sorte pour satisfaire à la demande des burkinabé en matière d’électricité.

Comme vous l’avez constaté, 2009 et 2010 ont été des années difficiles pour nous, et nous voulons anticiper sur notre programme d’investissement qui couvrait la période 2004-2020 avec des renforcements de capacités en terme thermique après l’interconnexion avec la Cote d’Ivoire. Suite aux difficultés que nous avons rencontrées, nous avons décidé d’avancer ces investissements afin de les réaliser d’ici la fin de l’année 2012. C’est dans cet objectif que nous avons eu un financement de 15 milliards de francs CFA avec la Banque Of Africa (BOA) pour renforcer notre centrale de Bobo-Dioulasso dénommée Bobo II.

Avec la BOAD, il s’est agi également d’une convention de financement qui vient en complément de l’apport de la BOA pour le renforcement des capacités de production de nos centrales électriques de Komsilga et de Bobo II. Nous ne pouvons qu’être reconnaissants vis-à-vis des autorités de la BOAD qui ont marqué un intérêt pour ce projet en étudiant et en traitant avec célérité le dossier. Voici ce qui fait courir la SONABEL ces derniers temps.

S : Combien de milliards comptez-vous mobiliser pour l’ensemble des investissements ?

S.K : Il faut savoir à ce sujet que nous souhaitons mobiliser 96 milliards de francs CFA afin de pouvoir apporter au moins 118 MW d’ici l’horizon 2012 aux populations du Burkina Faso.

S : La mobilisation effective de ces fonds va-t-il permettre d’éviter les délestages en 2011 ?

S.K : J’ai parlé plutôt de 2012. Parce qu’il y a des procédures à suivre. Nous allons les suivre pour lancer des appels d’offre, attribuer les marchés avec des délais d’exécution. Nous pensons donc qu’à l’horizon fin 2012, nous aurons réuni toutes les capacités de production au niveau national.

Et avec les importations de la Cote d’Ivoire et bientôt du Ghana, nous pensons que l’un dans l’autre, nous seront en mesure de satisfaire la demande en électricité des populations. J’insiste cependant pour dire qu’on peut avoir de la capacité, disposer de toute l’énergie nécessaire mais avoir des problèmes techniques qui font que certaines zones connaissent des coupures. L’essentiel pour nous, c’est de travailler à avoir des capacités à même de satisfaire la demande et de renforcer les compétences de nos ingénieurs, techniciens supérieurs et ouvriers qualifiés pour face aux problèmes techniques.

S : Est-ce qu’on peut également s’attendre à une baisse des coûts de l’électricité quand on sait que le Burkina Faso est l’un des pays les plus chers en matière l’électricité.

S.K : Mon travail en tant que directeur général de la SONABEL, c’est de mobiliser des ressources financière pour investir afin que l’offre soit supérieure à la demande. Le problème des tarifs dépasse le cadre de la direction générale et doit être adressé aux autorités. J’insiste cependant pour dire que lorsqu’on fait des comparaisons de tarifs, il faut le faire sur la même base.

Le tarif de la SONABEL est plombé par des prélèvements que nous faisons pour l’éclairage public, par des prélèvements que nous faisons pour le développement des activités l’audiovisuelles de l’Etat, par des prélèvements que nous faisons pour l’électrification rurale. Ces taxes ne font pas partie du tarif de la SONABEL. Nous ne sommes que des collecteurs de ces taxes au profit d’autres activités. Je pense donc que lorsqu’on doit comparer les prix, il faut les comparer sur la même base. Dans les autres pays, les sociétés d’électricité ne font pas des collectes d’impôts pour l’administration centrale.

S : A quant l’entrée en service de la centrale de Komsilga ?

S.K : La fin des travaux de la première tranche de Komsilga est prévue pour fin 2010 début 2011 et nous pensons qu’au plus tard fin 2012, tout sera achevé.

S : Les coupures d’électricité que Ouagadougou a connues il y a deux semaines relèvent-elles de simples problèmes techniques ou d’un début de délestage ?

S.K : Les problèmes que nous avons connus récemment ont fait l’objet de communiqués d’explication de la part de la SONABEL. Il s’agissait de problèmes dûs à des travaux que nous effectuons sur la ligne d’interconnexion Ferkessédougou-Ouagadougou. Depuis, la situation est rentrée dans l’ordre.

Propos recueillis par Hamado Nana

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2010 à 11:50, par Tapsoba En réponse à : Salif Kaboré, Directeur général de la SONABEL : « 2009 et 2010 ont été des années difficiles et nous voulons anticiper »

    Cette chanson de fin de calvaire des populations pour X temps, à l orée Y temps, car il y a...en chantier,les burkina l ont entendu maintes fois depuis des lustres sans que rien n y change.Ainsi pour conclure que votre disque est maintenant rayé.

  • Le 20 octobre 2010 à 13:43, par le bon citoyen En réponse à : Salif Kaboré, Directeur général de la SONABEL : « 2009 et 2010 ont été des années difficiles et nous voulons anticiper »

    Bonjour Mr KABORE

    J’aime lire ce monsieur, comment peut-on diriger une boîte aussi stratégique comme la SONABEL en se basant sur des promesses ?

    Et toutes ces tracasseries serviront à nous fournir 118 MW en 2012 peut être. Qu’est ce qui prouve que la demande ne dépassera pas ce seuil à la même période ?

    Et je ne comprends pas du tout quand Salif nous dit que son travail c’est de chercher les financements pour produire l’électricité et qu’il s’en fout des coûts. Est-ce que quand tu parts pour faire un prêt personnel à la banque, tu ne négocie pas les taux d’intérêt ? Ou bien chez les grands fournisseurs il y a des gens pour prendre l’argent et d’autres pour négocier ou étudier la rentabilité de l’investissement ?

    Si on n’y prend garde, on prendra de l’argent avec des conditions de remboursement qui plombera la rentabilité de la boîte. En ce moment, on fermera complètement et ça ne sera plus de délestages mais de l’abandon.

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