LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Brakina - SODIBO : Adresse des 16 travailleurs aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA

Publié le vendredi 10 septembre 2004 à 07h40min

PARTAGER :                          

Excellences Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine,

Les 8 et 9 septembre 2004 se tiendra à Ouagadougou un Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine "sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique’’.

L’emploi est une des portes d’entrée pour satisfaire certaines exigences de l’homme comme la santé, l’éducation, l’alimentation etc. Vouloir aborder cette question qui préoccupe les populations de nos pays est quelque chose de louable. Ce qui inquiète c’est la réalité quotidienne que nous vivons pendant même la phase de préparation du sommet et que nous risquons de continuer à vivre après le sommet. Les difficultés pour trouver un emploi sont énormes.

Au Burkina Faso, les choses sont ainsi inversées. Le chômage constitue la règle, contrairement à ce qu’on devrait attendre, l’emploi constitue l’exception. Chaque jour à la Bourse du travail de Ouagadougou il y a du monde en proie à l’angoisse, à la déception. Nous sommes solidaires des travailleurs qui vivent les mêmes drames que nous. Il s’agit entre autres des travailleurs licenciés de l’entreprise OK, de la SCFB, de SITARAIL, du CNEA/APICOMA, de l’ONBHA, de Faso fani, des GMB.

Venons-en à notre propre situation.

Nous sommes en tout seize (16) travailleurs des brasseries, de Brakina/Sodibo plus précisément licenciés en février et mars 2004 suite à un mouvement du personnel pour l’assainissement du climat social, pour l’arrêt des exactions quotidiennes vécues par les travailleurs et pour le maintien des acquis sociaux. Quinze (15) d’entre nous ont été licenciés au motif qu’ils ont menacé, hué, brutalisé... le directeur général de Brakina/SODIBO et le 16e pour avoir exprimé son opinion dans la presse, en signant un écrit paru le 17 février dans les journaux "Le Pays’’ et "l’Observateur Paalga’’ sur la situation qui prévalait à Brakina/SODIBO.

Depuis sept mois nous sommes dans la rue sans revenus. Nous, nos épouses et nos enfants vivons les dures réalités du chômage et des licenciements. Les premiers besoins de l’homme que sont le pain, le logement, l’éducation, l’habillement, l’eau, les soins de santé etc. sont loin d’être satisfaits. Bientôt, ce sera la rentrée scolaire avec ses cauchemars pour l’inscription des enfants à l’école. Comment allons-nous résoudre cette question sans moyens financiers ? Pendant ce temps nos dossiers sont dans les circuits de l’administration pour traitement. De ce côté, les choses avancent lentement.

Nous nous adressons donc à vous dans le souci de trouver une réponse acceptable à notre situation à savoir la levée des mesures de licenciement et la réintégration de chacun de nous à son poste de travail. Qu’allez-vous préconiser pour parvenir à cette solution afin d’éviter des morts prématurés dans nos rangs ?

Excellences Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement, tout en souhaitant qu’une attention soit aussi accordée aux préoccupations des compressés des PAS, des licenciés des conflits sociaux dont nous faisons partie, nous vous adressons nos salutions distinguées.

Pour les 16 travailleurs licenciés
Simon Pierre BAZIE

PARTAGER :                              
 LeFaso TV