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FESCO 2010 : Trois jours d’émerveillement culturel

Publié le mardi 19 octobre 2010 à 03h04min

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C’est sous le patronage de Mme Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat, que s’est déroulée du 14 au 16 octobre 2010 à Ouahigouya, la 8e édition du Festival sport et culture de Ouahigouya (FESCO). C’est vers la Place de la nation qu’ont convergé les 2000 festivaliers venus du Burkina, de la Côte d’Ivoire et du Bénin. Les cérémonies d’ouverture et de clôture, les prestations nocturnes des troupes en compétition et en animation simple se sont déroulées en ce lieu. Durant trois jours, Ouahigouya, la capitale du Yatenga, a vibré au rythme du liwaga, cette danse traditionnelle chère au pays Yadega. Au soir des moissons, c’est la troupe Relwendé de Soubo qui s’est adjugée le trophée et une somme de plus de 500 000 F CFA au grand bonheur de Noël Gilbert Ouédraogo, promoteur de ce rendez-vous annuel qui pense déjà à l’internationaliser.

Tout est bien qui finit bien. Les lampions se sont éteints samedi 16 octobre 2010 tard dans la nuit sur la 8e édition du Festival sport et culture de Ouahigouya (FESCO) qui a battu son plein 48 heures durant dans la cité de Naaba Kango.

Une première dame comme patronne (Madame Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat), 2 co-marraines (Céline Yoda et Salamata Sawadogo) respectivement ministres de la Promotion de la femme et des Droits humains. Ce sont les personnalités choisies pour donner un éclat particulier au FESCO 2010 eu égard au thème de cette année : "Culture et promotion de la femme et des droits humains". Mme Tibo dite Cécile Beloum Ouédraogo, ministre chargé des Relations avec le Parlement, fille du Yatenga, était aussi présente pour apporter son soutien total à son frère et collègue Gilbert Ouédraogo, promoteur du FESCO. C’est donc dire que 3 des 5 femmes ministres du gouvernement Tertius Zongo ont effectué le déplacement de Ouahigouya. A Cela s’ajoutent d’autres illustres personnalités comme l’épouse de Djibrill Yipéné Bassolet, médiateur en chef de la force hybride ONU/UA au Darfour, la directrice générale de l’Habitat du Bénin, le gouverneur de la région du Nord, des femmes responsables d’ONG, d’entreprises, d’associations, etc., qui ont tenu à être présentes.

Les femmes étaient nombreuses, certes mais les hommes n’ont pas aussi marchandé leur présence. Du secrétaire du gouvernement, Yacouba Barry, au représentant du Représentant spécial du médiateur dans la crise ivoirienne, aux hauts-commissaires des provinces, directeurs et chefs de services, etc., tout le monde y était. La culture étant l’élément vital d’un peuple et les droits humains des bases fondamentales de l’existence, l’occasion était belle pour ne s’intéresser qu’aux seules femmes. Même si la patronne du festival a rejoint la fête à son 2e jour pour des raisons de calendrier, cela n’a enlevé en rien son caractère solennel. La cérémonie d’ouverture à elle seule l’a démontré à suffisance. Du message de la première Dame lu par Céline Yoda, l’on retiendra que le FESCO sonne comme un tremplin pour la valorisation de notre patrimoine culturel. Pour la patronne du FESCO, la tenue de cette manifestation culturelle est l’expression de la place privilégiée que le pays des Hommes intègres accorde à la chose culturelle. Le thème central qui met la femme en avant n’a pas laissé la première dame indifférente.

De ce fait, elle a loué le courage de la femme burkinabè avant de l’inviter à poursuivre le combat quotidien qu’elle mène. Chantal Compaoré a réitéré son soutien à l’épanouissement total des femmes. Embouchant la même trompette, le promoteur a dit que le thème a été retenu en tenant compte des spécificités socio-culturelles mais aussi du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina. Plus loin, il dira que le FESCO est né et a grandi grâce à une conviction. Qualifiant la présente édition de celle de la maturité, il a salué l’engagement du chef de l’Etat et de son épouse aux côtés du FESCO. Et pour une édition mature, c’en était une. En témoigne la forte participation des troupes en compétition dont 3 venues de la diaspora ivoirienne. La participation des troupes venues de la Côte d’Ivoire est une première.

Une belle et longue fête

En plus des troupes sélectionnées pour les compétitions, d’autres ont été retenues pour se produire en animation. Toute chose qui a permis aux spectateurs d’admirer ces troupes non sélectionnées mais non moins méritantes. La première nuit de prestations a vu le passage d’une dizaine de troupes. A la deuxième nuit, le public a eu droit a des prestations aussi croustillantes que les précédentes. Les pas de danse ainsi que le message véhiculé par les uns et les autres ont montré que la culture est une richesse intarissable. Après 2 nuits de prestations, la 3e soirée était consacrée à la proclamation des résultats. Le FESCO 2010 n’était pas non seulement culturel, mais aussi sportif. Le cyclisme des handicapés, les compétitions en football, en hand ball, en pétanque, en jeux de société ont livré leurs verdicts faisant des plus méritants des heureux gagnants.

Beaucoup de prix spéciaux ont permis d’encourager les participants. En cyclisme dame, le premier prix est allé à Alizèta Nacanabo qui est repartie avec un vélo et une somme de 50 000 F CFA. En football, le premier prix est revenu au lycée municipal de Ouahigouya. En plus du trophée, cet établissement a reçu un jeu de maillots, un certificat de participation et la somme de 30 000 F CFA. Après, c’était le jury du volet culturel de livrer son verdict. Moment d’attente, d’impatience et de suspens pour les troupes en compétition, mais aussi les invités, les organisateurs et le public venu encore nombreux. Composé de 5 membres (2 femmes et 3 hommes), le jury est présidé par Madame Kouyaté. Après avoir rappelé les critères, la présidente du jury a fait des recommandations pour l’amélioration des prochaines éditions. Mais avant, le jury a félicité le promoteur pour son engagement personnel à travers cette manifestation et souhaité que toutes les actions en faveur de la manifestation soient pérennisées.

Le jury a noté la participation des troupes de la diaspora. A ces dernières, il a été recommandé beaucoup de vigilance et de précision dans les pas de danse pour ne pas par exemple mélanger liwaga et mapouka. Au promoteur, le jury recommande fortement la formation des troupes engagées à chaque compétition. C’est en toute indépendance que le jury a donc sacré la troupe Rélwendé de Soubo grand vainqueur du FESCO 2010 avec une note de 14,60/20. Comme récompenses, 500 000 F CFA plus 50 000 F CFA donnés par le promoteur, 50 000 F CFA remis par la première Dame et 20 000 F CFA de la part de KAIZER. La 2e place est revenue à la troupe Nerwaya de Bogré. La troupe de Koubranga a été classée 3e. La troupe d’Attiékoubé de la diaspora ivoirienne est venue en 4e position.

Promesses tenues

A en croire le président du comité d’organisation, Etienne Ouédraogo, le FESCO 2010 a tenu toutes ses promesses et révélé des talents cachés du liwaga. Pour lui, le FESCO est incontestablement une fête culturelle de grande dimension. Même si quelques insuffisances ont été relevées lors de l’organisation, force est de constater que le FESCO 2010 a été un succès éclatant. Le promoteur ne dit pas autre chose quand il laisse entendre que le FESCO a dépassé ses attentes. "Toutes nos attentes ont été comblées par excès et nous nous réjouissons à juste titre. Nous remercions le Président du Faso et son épouse pour leurs soutiens multiformes", a-t-il relevé. Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, Gilbert Ouédraogo s’est engagé à produire certaines troupes en compétition. Il mettra également un accent sur la formation desdites troupes. En cette soirée du 16 octobre et après les feux d’artifice, la nuit a été longue, très longue même pour le promoteur et son épouse qui ont suivi de bout en bout le bal organisé au dancing de l’amitié suivi d’un défilé de mode au cours duquel les plus méritants ont été récompensés. C’est aux alentours de 3 h du matin que la fête a pris fin.


VU ET ENTENDU

Quand culture rime avec politique

Lors des cérémonies d’ouverture et de clôture, Gilbert Noël Ouédraogo a profité de la tribune à lui offerte pour parler politique. Il a notamment demandé au public de se préparer pour l’élection présidentielle du 21 novembre en allant massivement retirer leurs CNIB.

Gérard Kango était là, mais n’a pas parlé

Le duc du Yatenga, Gérard Kango Ouédraogo, était présent à la cérémonie d’ouverture. D’aucuns s’attendaient à ce qu’il prenne la parole pour savourer sa verve. Mais ils sont restés sur leur faim car le vieux est resté du début jusqu’à la fin sans mot dire.

Le pardon de la première dame par rapport aux pratiques néfastes

La patronne du FESCO, Chantal Compaoré, est arrivée à Ouahigouya le 15 octobre à bord d’un hélicoptère. Elle a pris part activement à la conférence publique organisée en marge du FESCO. Cette conférence a porté sur les violences faites aux femmes, (lévirat, excision, mariage forcé, mariage précoce, etc.). Question d’un participant : n’est-il pas temps aussi de parler des violences verbales et psychiques faites aux hommes ? Réponse de la première dame : « Nous encaissons beaucoup de coups, donc parfois on est obligée de faire comme cela pour nous défendre ». Mais avant, elle a dit qu’elle est venue à Ouahigouya pour manifester sa solidarité avec le FESCO, avec le ministre Gilbert Ouédraogo. S’adressant aux femmes, elle a dit ceci : « Je vous demande pardon, arrêtons d’exciser nos filles. Disons non au mariage précoce !".

La radio Wend-Panga a accompagné le FESCO

La radio Wend-Panga, du groupe de presse les Editions "Le Pays" a accompagné le FESCO. Depuis un peu plus de 2 mois, elle a mis le paquet pour le succès médiatique de l’événement. Elle a assuré la retransmission en direct des cérémonies d’ouverture et de clôture. Après la remise des prix, des personnalités du monde politique, culturel, coutumier et religieux se sont exprimées en direct sur les antennes de la radio. « Je voudrais surtout remercier la radio Wend-Panga qui nous a accompagnés de bout en bout dans la réussite de cette manifestation. Et je tiens à remercier en premier lieu son promoteur pour l’implantation de cette radio à Ouahigouya », a déclaré Gilbert Ouédraogo sur radio Wend-Panga.

Le président du comité d’organisation pas au mieux de la forme

L’honorable député Etienne Ouédraogo, président du comité d’organisation, a pris part partiellement à la manifestation. La raison : l’homme était souffrant. Ce qui a fait dire au promoteur que c’est à force de s’être trop donné pour le FESCO qu’il a eu des ennuis de santé.

Chantal Compaoré casque 2 millions pour le FESCO

La patronne du FESCO, l’épouse du chef de l’Etat, a remis 2 millions de francs CFA au comité d’organisation à raison de 1 million pour les 20 troupes et l’autre partie pour les organisateurs. Salif Diallo, l’ambassadeur du Burkina en Autriche, Boureima Badini, représentant spécial du président du Faso en Côte d’Ivoire ont aussi apporté leur soutien au FESCO.

Gilbert Ouédraogo, grand danseur de liwaga

Au 2e jour des compétitions, un des danseurs a forcé Gilbert Ouédraogo à monter sur scène. Il était 23h 39. Mais dès que le promoteur est sorti, il a surpris plus d’un à travers ses pas de danse liwaga, arrachant des acclamations et des applaudissements de l’assistance.

Le "travaillement" des fils et filles du Yatenga

A la dernière nuit des prestations des troupes, maîtres de cérémonie, chanteurs et danseurs ont été gâtés par les feuilles, entendez ici l’argent. Beaucoup de fils et de filles de la région n’ont pas hésité à mettre la main à la poche pour le "travaillement" (distribution d’argent). Sont de ceux-là Gilbert Ouédraogo, son épouse, mais aussi d’autres personnalités bien connues du Yatenga. Un marabout dont on vante les pouvoirs mystiques aurait "travaillé" près de 200 000 F CFA avant d’arracher le micro pour dire ceci : « Dans la vie, il y a 2 lettres, l’une relève du bonheur et l’autre du malheur. La lettre positive est B qui signifie "Bonheur, "Blaise", "Burkina", "Bénédiction", "Bien", "Bon"... La lettre négative est F et renvoie à "Faux", "Famine", "Faim", "Feu", "Fuite" etc. A ce que l’on dit, ce maître marabout, originaire du Yatenga, mais résidant au Gabon, a été le marabout attitré du défunt président Omar Bongo Ondimba.

Le lapsus de la présidente du jury

En annonçant les recommandations du jury, la présidente s’est égarée dans un lapsus lisant "Péremption" du FESCO au lieu de "Pérennisation". Il a fallu que l’on chuchotte de gauche à droite pour qu’elle se reprenne.

Hommage appuyé à Jimmy de Gourga

Au cours de cette édition du FESCO, un hommage a été rendu à Souleymane Ouédraogo dit Jimmy de Gourga, arraché à l’affection de ses fans, il y a quelques mois. L’homme fut un monument de la musique traditionnelle et surtout du liwaga. Il s’est battu pour que le FESCO soit ce qu’il est aujourd’hui.

Hamed NABALMA

Le Pays

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