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Regard express : Si c’est cela, nous ne sommes pas en sécurité

Publié le lundi 18 octobre 2010 à 03h57min

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Dans une de nos éditions, nous écrivions il y a de cela quelques quatre mois au sujet du Centre hospitalier universitaire Sourô Sanou, qu’il n’en était plus un, au regard de l’état de son délabrement, du manque de matériel, de médicaments et de spécialistes. Quatre mois après, alors que nous espérions que les choses allaient s’améliorer, elles sont malheureusement allées de mal en pis. Et pour cause.

Si vous êtes réellement malade et que vous devriez être soigné, si vous n’avez pas les moyens d’aller à Ouagadougou, allez dans un Centre de santé avec antenne chirurgicale (CMA). A défaut, il est mieux d’aller voir le tradi-praticien d’à-côté. Car à l’hôpital Sourô Sanou, vous allez vous regarder mourir. Ces derniers temps, c’est par groupe de trois au moins que les enfants malades de paludisme pour la plupart sont couchés sur des lits aux matelas nus.

Pire, l’hôpital manque de sang indispensable pour sauver la plupart de ces enfants qui sont anémiés. Savez-vous pourquoi il n’y a pas de sang ? Ce ne sont pas les donneurs qui font défaut. Mais c’est tout simplement parce qu’il n’y a pas de réactifs pour collecter le sang au profit des malades. N’allez pas au laboratoire pour des examens. Vous serez déçu. C’est dans ces conditions que les médecins, les infirmières et infirmiers regardent les malades mourir. Car ils n’ont pas le choix. Le seul qu’ils ont, c’est de tâtonner et que, avec l’aide de Dieu, vous puissiez vous relever. C’est cela notre système de santé.
A la chirurgie, il y a longtemps que le bloc est considéré comme fermé. Puisque aucun praticien ne peut y exercer véritablement par manque de matériel et de consommables.

Quant au cadre lui-même, il ne respire pas la santé. Autrement, quand on y va, dès les parkings, on a une idée de ce qui vous attend à l’intérieur. D’abord, la belle rue pavée par la commune de Bobo pour donner un véritable look à l’hôpital est devenue un marché où sont installés tous les marchands de ce que vous pouvez imaginer. Si bien que cette rue est méconnaissable et présente même des dangers en matière de salubrité pour les malades et leurs accompagnants. A l’hôpital Sourô Sanou, il est possible de garer sa mobylette juste devant la porte, à côté du poste de surveillance de la police et des vigiles. C’est dans cette pagaille qu’on est accueilli dès la porte. Puis, dans le hall à l’accueil, si c’est dans la journée, ça passe inaperçu. Mais dans la nuit, vous vous rendez tout de suite compte qu’il n’y a pas de lumière.

Les ampoules qui sont au mur et qui devraient fournir cette lumière n’en produisent plus ; parce qu’elles sont en panne. Et cela est valable dans plusieurs autres couloirs. A dire que c’est même dans une certaine insécurité qu’on est accueilli dans ce qui devait être le dernier recours en matière de soins de santé quand on a perdu espoir. Ainsi, c’est souvent avec leur seul courage que les agents accueillent les malades. Dont certains naturellement ne ressortent plus avec l’espoir escompté.

Cette situation est si préoccupante qu’elle a été abordée au cours du dernier conseil municipal extraordinaire de la commune de Bobo-Dioulasso. Les conseillers ont demandé au maire de la commune d’écrire officiellement au ministre de la Santé pour présenter la situation de ce qui devait être un hôpital pour toute la grande région Ouest du Burkina. Les quelques 622 millions du gouvernement prévus pour renforcer sa capacité au cours du cinquantenaire ne sont qu’une goutte d’eau dans la mare. Au regard de l’état de délabrement de ce Centre hospitalier universitaire ( ?).

La Rédaction

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 18 octobre 2010 à 09:44, par norbert En réponse à : Regard express : Si c’est cela, nous ne sommes pas en sécurité

    avec les revenus de l or l etat doit construire un deuxieme hopital a bobo au lieux de construire des echangeurs ou de faire des depenses unitles.c est vraiment honteux.le gouvernement doit comprendre qu il est la pour le bien etre de la population et non pour lui meme son bien etre.c est une bande d inconscien.

  • Le 18 octobre 2010 à 10:37, par Donmozoun En réponse à : Regard express : Si c’est cela, nous ne sommes pas en sécurité

    Que voulez-vous ? si l’on préfère fêter avec faste 50 ans d’indépendance au lieu d’investir dans cet hôpital. 600 millions ne représentent pas vraiment grand chose. Quels équipement pouvons nous acquérir avec cet argent ? Ou est l’indépendance dont nous ne cessons de nous casser les tympans avec ? 50 ans et nous ne mangeons pas encore à notre faim, nous ne pouvons pas nous soigner convenablement, nous n’avons pas accès à l’eau potable et à l’électricité, nous avons un système éducatif qui peine à trouver ses marques. Que se passera t-il si l’hôpital reste dans cet état et qu’au cours des festivités du 11 décembre, une catastrophe survient ? Je pense que c’est l’occasion avec les élections à venir que les uns et les autres prennent conscience et lisent ou écoutent bien les programmes de sociétés des candidats avant de leur donner leurs voix. Ailleurs les peuples se battent pour l’essentiel mais ici c’est tout à fait le contraire. On ne se bat que pour le superficiel, l’intérêt matériel individuel immédiat.C’est vraiment dommage.

  • Le 18 octobre 2010 à 11:28, par le bon citoyen En réponse à : Regard express : Si c’est cela, nous ne sommes pas en sécurité

    Je ne sais plus si les Hauts Bassins possède de vrais politiciens ?

    Comment expliquer qu’on encourage les gens à voter car voulez garder uniquement vos postes alors que la région est train de mourir économiquement.

    Je ne comprends pas quelle joie peut animer cette population qui jugule pour une rentrée RTB ou un 11 Décembre alors que l’avenir de la région (surtout la ville de Bobo) est sombre.

    Après les fêtes, le réveil sera douloureux, les infrastructures construits n’ont rien d’économiques, les dernières usines fermeront les portent et la misère nait avec la crise ivoirienne s’installera au grand jour.

    La réaction des politiciens de la Boucle du Mouhoun est à féliciter. Au lieu de cela, vos politiciens vous endorment pour profiter de leur privilège.
    Je n’appelle pas à une rébellion, mais c’est simplement que c’est l’insistance des représentants des fils de chaque région qui détermine leur part dans le partage du gâteau.

  • Le 18 octobre 2010 à 12:17, par alidou En réponse à : Regard express : Si c’est cela, nous ne sommes pas en sécurité

    Je me demande ce que les bobolais attendent ; la mort peut être.
    et dire que cette dame "DG" a toujours créé les mêmes problèmes partou où elle passe. Hier à ouahigouya aujourd’hui à Bobo et avant hier à....

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