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ENERGIE AU BURKINA : Attention au syndrome sénégalais !

Publié le mardi 12 octobre 2010 à 03h31min

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Qui aurait cru qu’en 2010, l’on connaîtrait encore des délestages au Burkina ? Hélas, il y a quelques jours, des milliers de ménages, d’entreprises structurées et informelles n’ont pas eu du « jus » pour mener leurs activités et ce, pendant plusieurs heures. Et pourtant, les autorités nous en avaient donné l’assurance cette année, la main sur le coeur, que le déficit chronique d’énergie ne serait plus à l’ordre du jour. La réalité vient de nous rattraper et cette fois-ci, c’est un autre rendez-vous (mi-2012) que le ministre en charge de l’Energie, Kader Cissé vient de donner. A la vérité, aucun Etat de la sous-région n’a encore trouvé la parade à l’épineux problème de l’énergie. On aura essayé les sources thermique et hydroélectrique, l’interconnexion avec d’autres pays, sans solution. Dans les projets, l’on parle même de l’énergie solaire.

Mais cette source d’énergie renouvelable est le parent pauvre de la politique énergétique du Burkina. Rien n’est fait alors que même des pays producteurs de pétrole s’essaient aussi au solaire. Alors, à quand la lumière ? Et pourtant, on n’a pas besoin d’être un grand théoricien économique pour savoir que le développement, c’est d’abord l’énergie. Il n’y a qu’à voir comment une petite localité se transforme quand le courant y arrive. C’est d’abord la qualité de vie des citoyens qui fait de prodigieux bonds en avant. Ensuite, il est loisible de constater qu’une énergie moins chère induit les coûts opératoires et impulse un rendement plus important dans des entreprises industrielles. Si donc aujourd’hui, l’énergie est encore très chère et sa disponibilité problématique (même s’il faut reconnaître que des efforts sont faits), c’est toute la politique du gouvernement qui est en cause.

Et dire que le concept de Burkina émergent est devenu un refrain dans notre pays ! A y penser, cela restera un simple slogan si rien ne s’améliore en matière de disponibilité énergétique. Jusqu’à quand les soudeurs, les coiffeurs, les poissonniers et les restaurateurs (la liste est loin d’être exhaustive) vont-ils supporter ces coupures intempestives de courant qui mettent en danger leur activité économique ? Si l’on ne prend garde, au fur et à mesure que la frustration va monter, les Burkinabè vont quitter leur état de torpeur et manifester leur mécontentement comme cela s’est passé au Sénégal. Il est donc impératif que les désagréments causés par les coupures soient amoindris. D’ailleurs, peut-on estimer les pertes engendrées par les délestages au niveau du secteur industriel, public et des particuliers ? Espérons que le rendez-vous de 2012 sera enfin le bon…

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 12 octobre 2010 à 13:26 En réponse à : ENERGIE AU BURKINA : Attention au syndrome sénégalais !

    Ne vous en faites pas. ce qui est arrivé au Sénégal ne peut pas arrivé au Burkina car Burkinabé est différent de Sénégalais. Voyez avec moi :
    - Au Burkina, tant que la Bière bien Fraiche est disponibl, le Burkinabé se soucie très peu du reste et comme les gérants de maquis ont eu l’initiative de se doter de groupe électrogène, alors la bière est disponible.
    - Les Hommes au Burkina préfère passer leur temps dans les maquis que d’être à la maison pour éduquer leur progéniture. Avec les coupures de courant, c’est un bon prétexte pour dire à madame que l’on va sortir faire un tour en ville en attendant que le courant revienne.
    - Il y’a des parents qui apprécient bien les coupures de courants surtout les nuits car ainsi leurs enfants ne pourront pas bosser et seront renvoyé de l’école.les frais de scolarité pourront donc servir à boire d’avantage la bière, manger les brochettes et courir les femmes.
    alors vous voyez qu’en dehors des industrielles et des autres entreprises du secteur formel et informel, la plus part de la population reste passive face au délestage et ont même souvent envie d’applaudir.
    Tant que les maquis prolifereront comme c’est le cas présentement et que les gens passeront leur temps à se saouler et se vanter d’avoir terrasser un casier de bière tout seul, il sera difficile que la population se reveille pour penser à son sort afin de contraindre nos dirigeants a respecter cette population qu’ils sont sensé servir.
    Biola

  • Le 12 octobre 2010 à 18:42, par Bénéwindé En réponse à : ENERGIE AU BURKINA : Attention au syndrome sénégalais !

    Mon frère BIOLA, vous avez quelque chose contre la bière, sinon la passivité du burkinabè n’est pas liée à la fraîcheur et à la disponibilité de la bière mais à la résignation del la population face à un pouvoir monarchique, qui n’a aucun soucie pour son bien-être et qui a démissionné de tous les secteurs sauf bien sûr le secteur de la sécurité du pouvoir. Si les gens manifeste violemment au Burkina comme les sénégalais, on rammassera des cadavres dans la rue et il n’y aura rien. C’est ça la réalité et la différence entre les pays. Notre misère avec la SONABEL dure depuis des années mais les responsables sont toujours là.

  • Le 13 octobre 2010 à 14:11 En réponse à : ENERGIE AU BURKINA : Attention au syndrome sénégalais !

    Je suis écoeuré par ces délais de fin de délestage annoncés mais jamais tenus. C’est inadmissible. Les appareils détruits, qui va nous dédommager ? pas à la SONABEL, avec sa procédure super compliquée de dédommagement.
    Il reste au peuple que la résignation. Tôt ou tard, ça va péter dans ce pays.

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