« Au-delà du 15 décembre 2010, tout abonné non identifié sera purement et simplement suspendu », a précisé le président du Conseil de régulation de l’ARCE, Mathurin Bako. Outre les distributeurs, les responsables de l’ARCE ont aussi échangé avec les représentants des forces de l’ordre et ceux des trois opérateurs de téléphonie (Telmob, Telecel et Zain) présents au Burkina Faso, sur la question de l’identification des abonnés.

Selon M. Bako, l’institution qu’il dirige a pris la décision, depuis le 28 septembre 2010, d’interdire la vente des cartes SIM sans identification des abonnés des opérateurs de téléphonie mobile. « L’Etat, a-t-il souligné, a décidé d’agir, à travers l’ARCE, pour faire respecter la loi. Si, en dépit de la signature de cette décision, les ventes à la sauvette des kits de connexion se poursuivaient, nous ferons appel aux forces de l’ordre pour assécher le terrain ».

M. Bado a prévenu que tout opérateur dont les kits seront saisis entre les mains des vendeurs, après l’échéance du 15 décembre, se verra tout simplement infliger une amende, conformément aux textes en vigueur. Le premier responsable de l’ARCE a expliqué l’interdiction des SIM non identifiés, par le fait que les forces de défense et de sécurité sont confrontées au quotidien, à des actes délictueux, commis par des détenteurs de kits de connexion activés et non identifiés. L’opération d’identification va donc contribuer, selon lui, à réduire fortement l’insécurité au Burkina Faso.

Selon les statistiques communiquées par l’ARCE, l’opérateur de téléphonie « Zain » est celui qui a le taux d’identification le plus élevé, soit 72%. Il est suivi par « Télécel » et « Telmob » qui ont respectivement 59% et 53% de clients identifiés. Mais Mathurin Bako n’est pas satisfait de ces résultats. En effet, le cahier des charges impose aux opérateurs, d’aller jusqu’à 99% d’identification. C’est pour cette raison, que l’ARCE va bientôt lancer une grande campagne médiatique, afin que tous les consommateurs soient largement informés.

Pour certains distributeurs, l’échéance du 15 décembre fixée par l’ARCE pour suspendre les détenteurs de téléphones portables non identifiés, est trop courte. C’est l’avis de Maïmouna Traoré, distributrice agréée de kits de connexion à Kampti, dans la province du Poni. Selon elle, le fait que de nombreux clients, surtout ceux des villages, ne disposent pas de papiers (carte nationale d’identité, passeport, carte militaire, permis de conduire…), rend difficile l’identification.

Moustapha SYLLA

Sidwaya