LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Présidentielle 2010 : « Alea jacta est »

Publié le vendredi 8 octobre 2010 à 02h04min

PARTAGER :                          

Des six « progressistes » de cette course, l’histoire politique du pays aurait voulu en effet que François KABORE, candidat du PDP/PS, soit désigné comme celui capable de faire le plus « mal » à Blaise COMPAORE. Il dispose théoriquement d’une « machine » électorale derrière lui, avec un parti blanchi sous le harnais et qui a des cellules dans la quasi totalité du Burkina. Mais, problème, le parti a traversé des zones de turbulence qui, à défaut de renverser la barque, l’ont dégarnie de quelques uns de ses occupants. Du reste, l’un des transfuges du PDP/PS, Emile PARE, figure sur la liste des présidentiables et pourrait faire de l’ombre à son ancien camarade.

Du coup, Blaise COMPAORE qui, à l’exercice du pouvoir, s’est bonifié au point d’apparaitre aujourd’hui comme le fédérateur de tous les courants politiques, pourrait rafler la mise sans coup férir au grand dam de ceux qui lui prédisent un parcours de combattant au regard du profil de certains candidats. Soutenu par une coalition qui « pèse », et fort de ses états de services tant intérieurs qu’extérieurs, le candidat COMPAORE ne « s’appartient » quasiment plus. Loin des chimères politiciennes et d’hypothétiques expérimentations, il inscrit son action dans le sens de faire de ce pays beaucoup plus qu’une nation avec laquelle il faut compter, mais qui pourrait servir de pierre angulaire à l’édification d’un continent qui compte.

Huit candidats ont officiellement déposé leurs dossiers pour la course à l’élection présidentielle du 21 novembre prochain. Huit candidats parmi lesquels le sortant, Blaise COMPAORE, fait office de favori cependant que la forte présence de « progressistes » parmi les postulants laisse apparaitre en filigrane la lutte féroce qui va opposer les tenants de ce courant politique pour le leadership. En effet , Arba DIALLO, Benewendé SANKARA, Boukary KABORE, François KABORE, Emile PARE voire Harouna DICKO, sont les six progressistes ou prétendus tels à vouloir prendre part à la course vers Kossyam.

Si le dernier cité semble « largué » aussi bien sur le plan de la renommée que de l’assise partisane, il apparait clairement que les autres vont se livrer une bataille féroce avec comme objectif d’être le numéro un de ce courant au soir du 21 novembre. Et, à ce jeu, il faut se garder de tout pronostic ainsi que certains se plaisent à le faire pour des raisons que nous nous garderons de qualifier mais qui ne sont pas loin d’emprunter au sentimentalisme petit bourgeois qui empêche toute objectivité.
Des six « progressistes » de cette course, l’histoire politique du pays aurait voulu en effet que François KABORE, candidat du PDP/PS, soit désigné comme celui capable de faire le plus « mal » à Blaise COMPAORE.

Il dispose théoriquement d’une « machine » électorale derrière lui, avec un parti blanchi sous le harnais et qui a des cellules dans la quasi totalité du Burkina. Mais, problème, le parti a traversé des zones de turbulence qui, à défaut de renverser la barque, l’ont dégarnie de quelques uns de ses occupants. Du reste, l’un des transfuges du PDP/PS, Emile PARE, figure sur la liste des présidentiables et pourrait faire de l’ombre à son ancien camarade. Querelles de clochers, guerre d’ego, les maladies infantiles de l’opposition burkinabè, vont faire du mal à ces deux « messieurs » qui vont « déboussoler » leur électorat naturel qui risque d’aller voir ailleurs.

Même constat du côté des « sankaristes » avec deux frères ennemis, Bénewendé SANKARA et Boukary KABORE, qui vont en découdre. Si le premier semble posséder une longueur d’avance (on n’est pas chef de file de l’opposition pour rien) et a en plus le nom « SANKARA » (ce qui peut avoir son importance dans un pays majoritairement analphabète), le second pourrait tirer profit d’une relative popularité au sein du courant pour lui voler la vedette, ses faits de guerres et sa stratégie de la « mal cause » peuvent lui valoir aussi quelques voix qui pourraient avoir leur importance. Et puis, en matière de légitimité, Boukary KABORE, en dépit de certaines carences, est loin devant Me SANKARA dont la conversion en Sankariste fait jaser dans le milieu.

Sankaristes divisés, « progressistes africains » en quête de renaissance, un autre partisan de Gauche pourrait en tirer profit pour rebondir et occuper à nouveau les avant-postes sur l’échiquier politique burkinabè. Arba DIALLO dont il s’agit, jouit de préjugés favorables au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle. Aussi, sa longue traversée du désert lui évite certaines étiquettes. Cependant, comme nous l’indiquions la semaine dernière, les bisbilles qui ont suivi son investiture et qui nous replongent dans l’opacité et le goût du secret des adeptes du centralisme démocratique font penser que ça ne sera pas une partie de plaisir pour lui également même s’il peut attirer à lui tous ceux qui ne se sentent pas d’atomes très crochus avec l’obédience progressiste, particulièrement Sankariste, mais qui souhaiteraient bien créer quelques frayeurs à Blaise COMPAORE.

Le phénomène Arba peut aussi bénéficier des abandons de certains candidats potentiels qui ne rêvent que d’alternance mais n’ont pas voulu se mouiller de suite, à tort ou à raison. Toutefois, il leur faudra dans ce cas se prononcer clairement, ce qui risque fort bien de les desservir car leur électorat se recrute surtout au sein de ceux qui ont quelques mailles à partir avec le CDP, mais gardent une réelle fidélité à Blaise COMPAORE et mouilleraient plus que le maillot pour lui. Une équation qu’il ne sera donc pas facile de résoudre.

Le jeu a, pour ainsi dire, toutes les chances d’être plus compliqué qu’il n’y paraît pour certains qui ne tarderont pas à se mordre les doigts pour avoir voulu jouer aux alchimistes. En effet, beaucoup d’éléments indiquent que certains acteurs ont fait de très mauvais castings et le payeront plus cher qu’ils ne le peuvent, c’est-à-dire condamnés à une retraite anticipée.
Du coup, Blaise COMPAORE qui, à l’exercice du pouvoir, s’est bonifié au point d’apparaitre aujourd’hui comme le fédérateur de tous les courants politiques, pourrait rafler la mise sans coup férir au grand dam de ceux qui lui prédisent un parcours de combattant au regard du profil de certains candidats. Soutenu par une coalition qui « pèse », et fort de ses états de services tant intérieurs qu’extérieurs, le candidat COMPAORE ne « s’appartient » quasiment plus.

Loin des chimères politiciennes et d’hypothétiques expérimentations, il inscrit son action dans le sens de faire de ce pays beaucoup plus qu’une nation avec laquelle il faut compter, mais qui pourrait servir de pierre angulaire à l’édification d’un continent qui compte. C’est vrai que même la plus belle femme du monde ne peut offrir que ce qu’elle a et qu’on ne devrait pas être trop exigeant avec des candidats qui cherchent à se convaincre eux-mêmes de leur propre candidature.o

Alpha YAYA (ilingani2000@yahoo.fr)

L’Opinion

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2010 à 05:21 En réponse à : Présidentielle 2010 : « Alea jacta est »

    "ce qui peut avoir son importance dans un pays majoritairement analphabète" et cela ne vous inquiete meme pas apres 23 ans de regne. Kagame a reussi avec moins d’annee a corriger ce mal pernicieux qu’est la non education des populations.

  • Le 8 octobre 2010 à 15:16, par seydou En réponse à : Présidentielle 2010 : « Alea jacta est »

    je pense que ceux qui dament sur ce scrutin comme les ram, hermann et soumane, et qui s’activent sur le chantier des réformes, sont les plus malins : c’est newton ahmed barry qui a aussi conclu dans ce sens. le 21 est un non-évènement

  • Le 8 octobre 2010 à 15:17, par tamboura En réponse à : Présidentielle 2010 : « Alea jacta est »

    le monsieur kaboré n’est pas crédible : un jour avant la clôture des candidatures, il se posait la question de savoir s’il devait aller à la course car tout était mauvais : le fichier, la distribution des cartes. Mon cher, fallait aller au bout au lieu de râler et dire Niet je n’y vais pas. C’était le choix à faire. hélas !

  • Le 8 octobre 2010 à 15:30 En réponse à : Présidentielle 2010 : « Alea jacta est »

    Voila bien un journaliste étourdi. Votre conte s’écrirait en 10 lignes. A force de dire la même chose encore et encore vous finissez par produire un travail stupidement léger. Vous auriez analysé aussi le jeu des alliances que ce texte aurait fait mieux. Mais l’objectif principal étant de chanter le Président vous vous prenez mal pour l’enrober.
    Un sujet aussi intéressant qui fait l’analyse la division infantile des prétendus et proto progressistes mérite beaucoup plus d’attention et d’application.
    Retournez à l’école un peu.

 LeFaso TV