LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Guinée 24 octobre : Une nouvelle date et de vieilles querelles

Publié le jeudi 7 octobre 2010 à 02h31min

PARTAGER :                          

« Sur proposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le président de la République décrète que les électeurs seront convoqués le dimanche 24 octobre 2010 pour le second tour de l’élection présidentielle ». C’est là le contenu du décret présidentiel lu le mardi 5 octobre dernier à la télévision publique guinéenne.

Ainsi donc, les vieux démons auront, une nouvelle fois, réussi à retarder la tenue du second tour, 4 mois après le 1er tour, fixée à une nième date. Après le 19 septembre, le 10 octobre, voilà donc le 24 octobre.

« Oui au fétichisme du 10 octobre », affirmions-nous pourtant lors de la proposition de cette date qu’on espérait être celle fétiche, mais l’on se rend compte que ce ne sera pas le cas, car après de nouvelles tractations le général Sékouba Konaté a finalement choisi le 24 octobre prochain.

Reste à savoir si cette nouvelle date sera la bonne, car il est difficile d’affirmer, à l’heure actuelle, si elle sera respectée ou si elle va subir le même sort que les autres. Toujours est-il que 4 mois après le 1er tour de la présidentielle guinéenne, on en est à chercher à organiser le second tour. Il faut bien un second tour, tout de même !

Avec le décret présidentiel, on a certes une nouvelle date, mais les vieilles querelles subsistent. Rien que le 8 octobre prochain, la justice guinéenne devra examiner une plainte pour fraude électorale lors du premier tour. L’autre nœud gordien à trancher est la nomination de Louncény Camara en qualité de président de la CENI, en remplacement du défunt Sékou Ben Sylla.

Pendant que le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) exige qu’on prenne suffisamment de temps pour corriger les défaillances de la Commission électorale, "l’Alliance Celloun président", elle, demande ni plus ni moins l’élection d’un nouveau président, soupçonnant Camara de rouler pour le camp d’Alpha Condé.

« CENI : A la recherche d’un président immaculé », avions-nous titré justement notre Regard sur l’actualité du 23 septembre dernier sur ce sujet et dans lequel nous nous demandions où donc trouver cet oiseau rare dans ce pays pourtant peuplé de plus de 10 millions d’âmes, susceptible de rallier les suffrages des deux (2) protagonistes.

Allant même jusqu’à nous demander s’il fallait faire venir un président d’un autre pays pour contenter tout le monde. Il ne faut pas se leurrer, le saint que l’on cherche pour qu’il prenne la tête de la CENI n’existe pas. Quel qu’il soit, on trouvera toujours à redire sur son angélisme.

Alors, il faut arrêter pendant qu’il est temps. Et dans cette affaire, à la limite, tant que c’était l’opposant historique Alpha Condé qui « s’opposait », on pouvait le comprendre dans une certaine mesure, ne serait-ce qu’au regard de son score au 1er tour (un peu plus de 18%) et même de son âge, car à 72 ans l’on sait que cette élection est sa dernière chance d’accéder au trône.

C’est légitimement donc qu’il pouvait être amené à renâcler. Mais c’est étonnant que ce soit celui qui a quand même tous les atouts de son côté qui le fasse. En effet, Celloun Dalein Diallo a obtenu près de 44% au 1er tour et est âgé de 58 ans. Avec sa longueur d’avance, il devait être le moins irrédentiste.

Maintenant que la date du 24 octobre a été arrêtée, les deux camps doivent cesser d’ergoter et en venir aux choses sérieuses : leur face-à-face du second tour. A chacun de mettre de l’eau dans son vin pour que la Guinée puisse enfin sortir la tête des eaux troubles de l’élection présidentielle.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique