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Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

Publié le jeudi 7 octobre 2010 à 02h31min

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Entre le journalisme et lui, « c’est une histoire de passion ». Et c’est tout fièrement qu’il affirme, « c’est le seul métier que je sais pratiquer au monde ». Ouezen Louis Oulon, bien connu de l’auditoire burkinabè, africain et même mondial est tombé amoureux de ce métier de scribouillard dès ses premiers pas à l’école primaire. Alliant professionnalisme et chance, il a gravi des échelons, goûté aux plats exquis de l’excellence et sert toujours des générations entières. Voyage dans le jardin secret d’un directeur professionnellement… « emmerdant ».
A la question de savoir comment il est venu au journalisme, sa réponse sonne comme une confession de foi : « J’ai pris goût et envie de pratiquer le journalisme depuis l’école primaire.

Je ne suis pas venu au journalisme parce que je cherchais de l’emploi et que et c’est ça qui s’est présenté devant moi. Je dirai que c’est le seul métier que je sais pratiquer au monde. » Cette réponse explique- t- elle entièrement son succès dans le métier ? Certainement. Bien qu’ayant choisi le journalisme depuis l’enfance, le scénario de l’idylle a pris une autre tournure dès l’entame des études supérieures. Admis au baccalauréat série D, Ouezen Louis Oulon est orienté "de force" en anglais par manque d’école de formation en journalisme au Burkina. C’est l’épreuve la plus difficile de sa vie. « … l’école burkinabè n’offrait pas en ce moment la possibilité de former des journalistes. Il fallait avoir une bourse pour aller se faire former ailleurs et nous on ne pouvait pas l’avoir parce qu’on est enfant de pauvre », se souvient- il.

Mais un matin Oulon découvre une affiche qui annonçait l’ouverture d’une école de journalisme sur place. Une merveilleuse nouvelle ! Il se dirige directement vers le bureau où il est censé avoir plus d’informations. A la porte dudit bureau il est écrit "interdit aux étudiants". Mais courageusement le jeune aspirant frappe à la porte. « … le monsieur me dit "oui entrez". Je lui ai dit que j’étais intéressé par l’annonce du test et que je vais ramener la demande le lendemain. Il me dit que je peux remplir la demande toute suite dans son bureau. J’ai rempli, j’ai pris part au test et ça’ a marché », relate l’actuel directeur de Radio Burkina.
Auteur de reportages et d’émissions croustillants, il remporte plusieurs prix sur les plans national et international. Sans secret. « Il n’y a pas de secret en journalisme.

Il faut de la passion et de la chance ; et cette chance ce sont des dons comme la voix ». Pour lui le journalisme est une science et il faut simplement appliquer les règles apprises à l’école de journalisme. Ses succès ont fait de lui un label. Il en est conscient et se bat pour y demeurer. « J’ai mis mes productions dans une logique continuelle de ma vie, c’est- à- dire que si je décide de traiter un sujet je le fais très bien. Je suis toujours dans cette dynamique afin qu’on n’ait pas un haut et un bas », affirme Oulon. Aujourd’hui promu à la tête de la direction de la "radio cinquantenaire", c’est tout naturellement qu’il s’efforce d’imprimer ce label qualité à toute la maison. Et pour cela il est très… emmerdant. « La culture de l’excellence ne se limite plus au label Ouezen Louis Oulon mais s’applique à l’organe.

Dès qu’on m’appelle pour dire, sur ta radio on a entendu ça, ma tête est grosse. C’est ce qui fait que je suis emmerdant. J’emmerde les journalistes mais c’est positif. Je n’attends pas une conférence de rédaction pour dire à un journaliste qu’il a mal fait son boulot, mais je le dis avec élégance ».

De ses confrères Ouezen Louis se garde de les juger car ce rôle revient au public même s’il reconnaît le dynamisme et le caractère pluriel de la presse burkinabè. Mais entre deux phrases, Oulon relève quand même des coquilles : « il faut qu’il y ait un peu de professionnalisme dans ce que nous faisons.

Il y a beaucoup de coquilles que l’on relève dans les productions mais ensemble j’espère que nous allons travailler à permettre aux jeunes qui viennent dans le métier d’être excellents dans ce qu’ils font ».
Mais comment se sent M. Oulon dans ses nouvelles responsabilités de directeur de la radio, lui qui est connu comme un homme de terrain ? « Je vous dis déjà que je suis toujours un homme de terrain, je n’ai pas abandonné le micro. Je présente toujours le journal, j’ai toujours mes chroniques santé qui continuent, je fais des reportages. Je resterai toujours journaliste », répond- il sans ambages. En tant que directeur il se voit plutôt comme un manager de média. « C’est une nouvelle expérience, c’est très fatiguant parce qu’il faut orienter, concevoir et même parfois descendre dire aux gens ça ne se fait pas comme ça », dévoile- t- il son nouveau cahier de charge.

Bien que confortablement assis sur son fauteuil de directeur, il est conscient d’une chose : « Ce sont des fauteuils éjectables, on est assis aujourd’hui, demain on n’est pas assis. Mais au moins on dira quand un tel était là ce n’était pas comme ça ». Ainsi donc, depuis son accession à la tête de Radio Burkina, toutes les actions du directeur Oulon n’ont de cesse de viser le label qualité qui va à son sens servir à des générations. Sa devise exprime son entière volonté : « Le label qualité, le professionnalisme ou rien ».

Koundjoro Gabriel Kambou

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Vos commentaires

  • Le 7 octobre 2010 à 11:24, par Bénéwindé En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Voilà quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’admirations ; je ne dirai pas passionné comme l’autre disait du président mais c’est un grand monsieur ce type là. D’abord journaliste il m’a impressioné à travers ses investigations comme "Baporo ou le champ de SANKARA" qui a remporté un Galian et bien d’autres sur la MACO, la prostitution à OUAGA... Ensuite l’organe qu’il dirige, la RNB mille fois plus professionelle que sa soeur siamoise (TNB) par la ponctualité et la qualité des émissions, le professionnalisme et l’audace (dans les interview) des journalistes et bien d’autres points de satisfaction. Par contre il n’ya pas de jour où je ne me décourage pas en suivant la tnb : pas de ponctualité, le journal de 22h15 commence le plus souvent vers 23h,le JT est majoritairement des compte rendus de séminaires, colloques, atéliers, diner gala. Tenez le JT d’hier mercredi 13h15 ; j’ai changé de chaine quand on a montré un reportage sur l’adhésion de 3 membres à la Jeune Chambre Internationale de Bobo ; quand même. C’est quelle télé ça ? Courage à vous monsieur le Directeur et toute votre équipe.

  • Le 7 octobre 2010 à 18:40, par sawato En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Mon frère, tu as parfaitement raison, la TNB est nulle, aucune concordance ds la programmation , rien que des rédifusions, ils se sont pressés pour aller dans le bouquet de canal+, je suis un abonné de canal et je suis à l’étranger, mais parmis les chaines, c’est la notre qui est vraiment nulle. Aucune bonne émission, avec parfois des presentateurs mosssss.......
    Nous sommes au 21ème siècle, songer à évoluer comme les autres.

    • Le 8 octobre 2010 à 11:22, par L’Intègre En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

      Salut Sawato !

      Je suis d’avis avec tous ceux qui critiquent les émissions de la TNB, car il faut vraiment chercher l’inovation, la performence, etc...
      Mais dire que la TNB est aussi nulle que les autres chaines des pays Africain, je te dis vraiment non, certe que notre chère TNB passe son temps à nous faire voir des seminaires, des colloques etc... reconnaissons la qualité de nos journalistes, nos reporteurs, qui font vraiment des repportage de qualité comprarativement aux autres pays, que nous suivons tous sur canal sat. je ne suis pas journaliste, mais je defis quiconque sur la qualité de nos éléments présenter lors de nos éditions. Bravo nos chère journaliste et courage à tous !!!!

      L’Intègre

  • Le 7 octobre 2010 à 23:28, par corbbo En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Quand on fait ce qu’on aime,on le fait bien.L’essentiel dans chaque mtier c’est d’etre un passionne.Courage,mais il faut oeuvrer a l’emergence d’une radio parlant entierement dans nos langues nationales.Mais en attendant donner la part belle aux langues parlees par la majorite de la population.Les medias doivent s’exprimer dans la langue de l’auditoire.Rien de plus logique.Quand on est analphabete on a aussi droit a l’information.

  • Le 8 octobre 2010 à 02:14, par Ouermy Zindian En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    J’admire tonton Oulon comme beaucoup l’appellent ici aux Etats Unis. Je ne vais pas m’attarder sur son integrite’,son professinalisme et aussi son courage. Je souhaite qu’on lui donne la chance de pratiquer le metier qu’il aime en toute quietude. Je n’irai pas non plus le comparer a` Norbert Zongo lui qui faisait du journalisme d’investigation egalement.Je veux juste qu’il puisse continuer sur sa ligne.A mon avis il est tres avise’ et il sait que des des trouble-boulots sont aux aguets prets a` monter des choses a` vous "deculotter".Certains de ses devanciers de la trempe de Newton A. Barry pourraient partager leur experience avec lui. Bon courage Oulon !!!

  • Le 8 octobre 2010 à 14:12, par femme intègre En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Je dis bravo à Louis Oulon. C’est un bon journaliste. Mais un peu de modestie ne lui ferait pas de mal. Parlant de coquilles, lui-même son interview est truffé de coquilles et même ses reportages et autres émissions. Il enseigne à ses subalternes mais il doit aussi accepter d’apprendre d’eux. En toute amitié !

    • Le 13 octobre 2010 à 02:44 En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

      Esat-ce que c’est lui quia transcrit l’ interview ? On est fatigue maintenant des mdeicores qui crient a la modestie. Bado a raison. Seuls les vauriens sont modestes parce qu’ ils ne pouyvaient qu’ etre cela. N’est pas "immodeste qui veut".
      Oulon, roulez, vous ets bon. Continuez a vous cultiver. car qui ronfle se rouille.

  • Le 11 octobre 2010 à 09:42, par SIRAC En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Franchement, ce qui est dit à propos de la TNB est on ne peut plus la pure vérité. C’est tout simplement médiocre ce que peuvent être les émissions de cette chaine. De la publicité à gogo, des comptes rendus d’ateliers à n’en pas finir, et surtout des journalistes griots, qui nous pompent l’air. A en croire que c’est la vitrine du régime.C’est tout simplement médiocre comme travail.

  • Le 13 octobre 2010 à 02:29 En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Bon vent a toi Oulon !

  • Le 22 octobre 2010 à 19:50, par LOHE En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Courage a vous Mr le Directeur vous êtes simplement bon.

  • Le 29 octobre 2010 à 23:38, par Souley En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Il ne va jamais changer ce Oulon trop prétentieux et pressé de gravir les echelons. Il y a eu de bons journalistes avant lui qui l²ont formé, et il y en aura après lui. Fauteil éjectable ? Mais bien sûr quant on a remué terre et ciel pour l²avoir, dire un coup de force, ça se termine ainsi. On se sait au Faso.

  • Le 10 novembre 2010 à 10:34, par le discret En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Mon frère, tu es tout simplement jaloux

  • Le 13 novembre 2010 à 16:02, par ZOUM LE DORE. En réponse à : Ouezen Louis Oulon : "Je resterai toujours journaliste "

    Pour moi pour recompenser les meilleurs journalistes ;il ne s’agit pas de les nommés directeurs mais plutot creer une indemnité compensatoire qui peut equivaloire au salaire d’un directeur et les laisser continuer le bon boulot au grand bonheur des tele spectateurs et auditeurs que nous sommes.Il y a des leaders meneur d’hommes et des excellents qui ne sont pas forcement leader .Du courage mon cher ouezin oulon.Vous gagnerez a ouvrir une chaine de radio privée.Je serai pret pour financer à 25% sans blague.

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