Créé en 2004, le programme ST-EP (Sustainable tourism Eliminating Poverty) de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a pour objectif principal de réduire la pauvreté. C’est autour de ce thème que les experts et les participants ont mené des réflexions pour faire du tourisme un moyen pour favoriser le développement des communautés locales.

Pour le directeur Afrique de l’OMT, Ousmane Ndiaye, le séminaire de Ouagadougou a été une réelle opportunité d’échange d’expériences. "La visite à Bazoulé nous a permis de vivre sur le terrain une expérience concrète et j’espère que les enseignements tirés y compris les conclusions et recommandations des groupes de travail nous aideront à mieux adapter nos stratégies nationales de lutte contre la pauvreté", a-t-il déclaré.

Le thème sur la méthodologie pour la mesure de l’impact des projets ST-EP sur les plans économiques et sociaux, a soulevé un intérêt tout particulier. Un sentiment largement partagé par l’ensemble des participants s’est dégagé sur la nécessité de préparer un manuel sur une méthodologie plus élaborée. Il prendra en compte les questions relatives à la rentabilité des projets ST-EP et les effets induits en plus de ceux directs et indirects.

L’OMT a été sollicitée pour préparer un tel manuel en collaboration avec d’autres partenaires. "Une recommandation a été formulée sur le besoin urgent de mettre en place un système simplifié de collecte d’information quantitatives et qualitatives pour mieux mesurer le flux des visiteurs et les dépenses générées par ces derniers dans le cadre de la visite où les projets ST-EP sont installés", a affirmé M. Ndiaye.

La question du partenariat, entre les autorités centrales et locales a été évoquée mais aussi avec le secteur privé. Un consensus s’est dégagé sur la nécessité de la création d’une plate-forme pour une meilleure coopération dans les domaines comme le développement des produits, le marketing, la gestion de destination et le développement des affaires. Par ailleurs, le lien entre la formation du personnel et la qualité des services a été reconnu et une corrélation existe bien dans ce binôme.

Au cour du séminaire, un accent a été mis sur la nécessité de définir et développer les produits à offrir sur les marchés nationaux et internationaux. Pour ce faire, les responsables du tourisme du continent noir doivent diversifier leurs produits touristiques et créer de produits à haute teneur écologique et développer davantage l’écotourisme pour un développement durable des communautés locales qui doivent participer à la gestion des projets ST-EP.

Le conseiller technique, Abdoulaye Sankara, représentant le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, à la cérémonie de clôture du séminaire, a au nom de ce dernier, dit toute sa satisfaction sur la qualité des travaux et la pertinence des thèmes traités. "Chacun de nous est suffisamment outillé sur la contribution que le tourisme peut apporter à la réduction de la pauvreté. Nous connaissons la méthodologie d’élaboration d’un projet ST-EP et savons comment la mettre en œuvre et comment mesurer ses impacts socioéconomiques", soutient Abdoulaye Sankara.

Des thèmes fort enrichissants ont été au centre des débats. Ce sont entre autres, la chaîne de valeur du tourisme et la promotion de l’emploi direct des personnes défavorisées dans les entreprises touristiques, les liens à établir pour une meilleure planification de la fourniture de biens et services aux entreprises par les pauvres, l’évolution de l’impact socio-économique des projets ST-EP.

Le séminaire de Ouagadougou, le quatrième du genre, organisé pour les pays d’Afrique a été suivi par plus de 230 participants venus de 25 pays et les partenaires techniques et financiers. Rendez-vous est pris, en 2011 au mois de mai pour la réunion à Ouagadougou de la commission Afrique de l’OMT.

Souaibou NOMBRE et Juliette R. OUEDRAOGO (Stagiaire)

Sidwaya