Des obstacles dommageables à l’avancée de l’intégration sous-régionale et régionale ont été constatés lors des deux jours de travaux, les 30 septembre et 1er Octobre 2010. La tenue de l’atelier a pour objectif de pallier le déficit d’information entre les différents acteurs afin de mettre tout le monde au même niveau d’information selon le ministre délégué chargé de la coopération régionale, Mme Minata Samaté qui a ouvert le séminaire. Déficit d’informations que reconnaît le directeur régional des douanes de l’Ouest, l’inspecteur divisionnaire des douanes, Nacro. Situation qui explique, selon lui, les faux frais perçus au niveau des frontières.

Parce qu’ils sont chargés de la sécurité intérieure, les séminaristes ont mis le doigt sur les nombreux rackets que font subir les policiers et les gendarmes aux citoyens des pays de l’UEMOA et de la CEDEAO. Les réflexions ont porté sur la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux dans les organisations d’intégration économique régionale ; la libre circulation des personnes et des biens, le droit de résidence et d’établissement dans l’espace UEMOA et les obstacles à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux au Burkina Faso et les stratégies de leur élimination. Des débats qui ont suivi, les séminaristes ont relevé qu’il y a nécessité pour les Etats membres des organisations sous-régionales et régionales d’intégration de respecter de façon stricte les textes communautaires.

Ils ont également émis le voeu de voir l’application des sanctions prévues aux Etats fautifs. L’autre obstacle qui a été soulevé par les participants est la dysharmonie entre les textes de l’UEMOA et de la CEDEAO. Sur la question, le maître assistant en droit public, Luc Marius Ibriga explique : "quand on prend les textes de la CEDEAO ; pour bénéficier de la libre circulation, il faut être citoyen communautaire ; la notion de citoyenneté signifie qu’il faut avoir la nationalité d’un des pays menbres sans avoir autre nationalité hors CEDEAO. Alors que les textes de l’UEMOA parlent de ressortissant ce qui fait que un libano-burkinabè est ressortissant de l’UEMOA et donc devrait normalement bénéficier de la libre circulation dans la CEDEAO mais il n’est pas membre puisqu’il a une nationalité autre que celle des pays membres de la CEDEAO.

Pour permettre la mise en oeuvre réussie du processus d’intégration, les Etats ont convenu de mettre en place des postes de contrôle juxtaposés et la levée des barrières douanières dans l’espace UEMOA. Les séminaristes jugent de la nécessité d’évaluer l’état de la mise en oeuvre et l’impact de ces mesures. En outre, ils ont souhaité la mise en place effective des comités pilotes de surveillance sur les différents corridors pour lutter contre les rackets. A cet atelier national de Ouagadougou, les participants ont proposé que les Etats matérialisent leur appartenance communautaire de façon claire. A travers le fait qu’à côté du drapeau de chaque Etat, les drapeaux des pays de l’UEMOA et de la CEDEAO y soient. Afin que le citoyen lambda sache qu’il n’est pas citoyen du Burkina mais citoyen de la Côte d’ivoire, du Mali, du Sénégal ; en un mot citoyen de l’Afrique de l’Ouest.

Atiana Serge OULON (Stagiaire)

Le Pays