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Lutte pour la deuxième place à la présidentielle : Qui d’Arba Diallo ou de Me Sankara ?

Publié le lundi 4 octobre 2010 à 04h31min

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Dans les années 70, c’était le règne du parti unique sur une partie non négligeable du continent noir. Mais l’ex-Haute -Volta, elle, était déjà citée en bon exemple, eu égard à sa démocratie, multipartite. Et pour la première fois au sud du Sahara, un président en exercice était mis en ballottage par un nouvel arrivant sur la scène politique : le général Sangoulé Lamizana, pour ne pas le citer, et le banquier Macaire Ouédraogo étaient au coude-à-coude. Mais les quelques coups d’Etat, ainsi que l’instabilité qui s’y était installée avaient fini par tirer notre pays dans les profondeurs du classement en matière de démocratie.

Et si, depuis l’adoption de la Constitution du 11 juin 1991, c’est la quatrième fois consécutive qu’on assiste à un dépôt de candidatures à une présidentielle, c’est sans doute un record qui mériterait de figurer en bonne place dans les annales de l’histoire de notre pays. Cette même histoire récente de notre pays nous apprend que, lors de la première présidentielle sous la 4e République, en 1991, c’est en solitaire que le président Blaise Compaoré avait pris le départ, l’opposition ayant boycotté l’élection. En novembre 1998, il avait eu, cette fois-ci, comme concurrents Ram Ouédraogo et Frédéric Guirma, que certains avaient fini par surnommer candidats accompagnateurs.

Mais la fournée de 2005, qui a connu 13 candidatures ou 12 -puisque entre-temps Hermann Yaméogo s’était désisté alors que son nom avait été pourtant maintenu -, aura été la plus ouverte en matière de postulants au trône de Koulouba, devenu depuis celui de Kosyam. En attendant que le président Albert D. Millogo et son équipe du Conseil constitutionnel examinent les candidatures et agréent certaines et pas d’autres, ils étaient au total huit postulants à déposer leurs dossiers au Conseil constitutionnel vendredi 1er octobre dernier. Pour cette cuvée 2010, nous avons, à tout Seigneur tout honneur, Blaise Compaoré, le candidat sortant et grand favori. Puis viennent Arba Diallo, Bénéwendé Sankara, Maxime Kaboré, Boukary Kaboré, dit Le Lion ; Harouna Dicko, Emile Paré et François Kaboré. Tous, nous semble-t-il, ont formellement réussi ce premier examen de passage, à savoir :
- avoir le parrainage d’au moins 50 élus ;
- et s’acquitter des 10 millions de francs CFA de caution. Parmi ces huit (8) candidats, sauf erreur ou omission, trois ont déjà, par le passé, fait acte de candidature à une présidentielle : ils ont pour noms Emile Paré, Blaise Compaoré et Bénéwendé Sankara.

C’est une présidentielle pliée d’avance, personne ne doutant vraiment que le président Compaoré sera élu au premier tour. Mais le sera-t-il encore à hauteur d’homme, comme en 2005 ? Le doute est permis, même si on n’ignore pas que l’actuel occupant du palais, qui bénéficie déjà de la prime au sortant, est soutenu par une grosse machine qu’est la coalition CDP-ADF-RDA-, laquelle est dotée de moyens colossaux, aussi bien financiers, matériels qu’humain ; une machine, pour tout dire, rompue à la matière électorale.

Des sept autres prétendants, prenons ne serait-ce que deux qui nous paraissent n’être pas venus faire de la figuration : lorsqu’on sait que Bénéwendé Sankara, qui a passé la barre des 5% lors de la dernière présidentielle, n’a pas été auréolé du titre peu flatteur de chef de file de l’opposition tout simplement pour la beauté de sa barbichette, l’on peut prédire qu’il rééditera au moins son score passé.

Homme de conviction, il ne s’est pas ménagé pour l’implantation de son parti à travers le pays. Plus que tout, la candidature de l’unique avocat à cette présidentielle aurait dû fédérer tous ceux qui se réclament de son idéal – et ils ne sont pas à négliger.

Mais dans notre pays, ce courant de pensée souffre d’une faiblesse congénitale : des querelles de clocher, qui les amènent à s’étriper tels des chiffonniers et à se livrer une guerre sans merci, tout en prenant le superflu pour l’essentiel : les sankaristes ne semblent d’accord que sur une chose : leurs désaccords.

Tout cela va, sans nul doute, avoir pour conséquence un manque à gagner considérable en termes de suffrages pour le chef de file de l’opposition à cette présidentielle.

Autre personnalité dont on prédit un score honorable à cette 4e présidentielle depuis la renaissance démocratique, c’est le député–maire de Dori, Arba Hama Diallo ; ancien fonctionnaire international, homme rompu à la chose politique, il est loin d’être un faire-valoir, tant ses états de service, son tempérament et son caractère assez trempé redonnent un soupçon de crédibilité à cette campagne dont le top de départ sera donné le premier novembre prochain.

Et là aussi, nous sommes enclin à penser que cette candidature aurait fait meilleur effet en matière de score si la formation politique originelle d’Arba Diallo, le Parti africain pour l’indépendance (PAI), créée voilà 47 ans aujourd’hui, n’avait pas subi de grosses saignées, avait pu conserver la plénitude de ses adhérents et, mieux, avait enregistré de nouvelles adhésions.

Malheureusement, la tambouille au sein de ce parti pour la paternité du sigle a fini par le reléguer aux profondeurs du classement des partis qui ont pignon sur rue au Burkina. Divisé depuis en trois formations politiques autonomes, seule une d’entre elles soutient la candidature d’Arba.

Mais s’il fallait entrevoir un évènement dans cette présidentielle, dite pliée d’avance, ce serait sans doute de savoir qui de Bénéwendé Sankara ou de Hama Arba Diallo occupera la deuxième place en matière de suffrages exprimés. Mais prenons notre mal en patience et attendons sagement le soir du 21 novembre, soit dans 47 jours.

La Rédaction

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 4 octobre 2010 à 05:01 En réponse à : Lutte pour la deuxième place à la présidentielle : Qui d’Arba Diallo ou de Me Sankara ?

    Chacun lutte pour la premiere place et non la deuxieme.

  • Le 4 octobre 2010 à 05:15, par gobnangou En réponse à : Lutte pour la deuxième place à la présidentielle : Qui d’Arba Diallo ou de Me Sankara ?

    Analyse juste car enjeu sera le taux de participation et les scores de sankara et arba.

  • Le 4 octobre 2010 à 05:33, par Oued En réponse à : Lutte pour la deuxième place à la présidentielle : Qui d’Arba Diallo ou de Me Sankara ?

    Vous voulez déjà créer une rivalité entre 2 candidats que tout pourrait unir pour un second tour si second tour il y a !

    Au début je critiquais l’absence de candidature unique dans l’opposition mais en fait ce n’est pas une mauvaise chose. c’est une stratégie qui pourrait marcher dans la perspective d’un second tour. Étant donné que Blaise compaoré est plus difficile à vaincre par un candidat au 1er tout, avec 2 candidats, un second tour est ppossible, on n’en sais jamais... Même si ce n’est pas cette fois-ci, au prochain scrutin...
    Par contre les autres candidats sont des accompagnateurs créés peut-être par le CDP pour contre-carrer les 2 candidats de poids de l’opposition : Bouari Kaboré pour contre-carrer Me Sankara chez les sankaristes et Harouna Dicko pour contoure-carrer Arba diallo dans le Nord !

    Honte à Boukari Kaboré dit le Lion et les partis qui l’ont investi, car comment quelqu’un qui n’a même pas pu être député peut vouloir être président ? On se rappelle, il y a quelques années il a voulu être député en s’alliant avec l’ADF-RDA (de Herman Yameogo), alliance curieuse pour un sankariste !

    C’est également curieux que quelqu’un qui n’avait pas pu rassembler 1 ou millions en 2005 a pu rassembler 10 millions cette année.

  • Le 4 octobre 2010 à 09:43, par Hamane En réponse à : Lutte pour la deuxième place à la présidentielle : Qui d’Arba Diallo ou de Me Sankara ?

    Le feu vieux Bongo disait : "on organise pas pour perdre" si c’est pour perdre, pourquoi vais organiser ? personnellement, je suis de l’UNIR/PS. je votera donc mon candidat le 21 novembre à 7h00. cependant, je sais qu’il ne va pas gagner. tout est conçu pour que le principal organisateur des élections gagne. c’est claire. pour 2010, personne ne vas gagner, cependant la participation au élection permet à l’UNIR/PS de ne pas se faire oublier de préparer non seulement les prochaines législatives mais aussi et surtout 2015 qui sera à nous et nous seuls. Arba, en 2015 ne pourra pas se présenter du fait de son âge déjà avancé. pour cette fois ci il ne pourra pas être 2ème mais 3ème. En Afrique le résultat est connu avant les élections. pas besoin de sondage. pour 2010, 1er Blaise Compaoré (que j’ai jamais aimé pour nous avoir fait perdre les acquis de la révolution d’août et et pour n’avoir pas suffisamment rectifier les faiblesses de cette révolution) 2ème Me Sankara. actuellement c’est le reste des places qui se discute entre les Arba Diallo, Maxime Kaboré, Boukary Kaboré, dit le Lion, Harouna Dicko, Emile Paré, dit le Chat noir du Nayala, et François Kaboré. En 2015, premier = Me Sankara. les autres places seront discutés par les partis et les candidats qui vont survivre à la longue et turbulente période novembre 2010-2015. en 2015, c’est"pas un pas sans le peuple" le peuple aura son pouvoir qui lui a été confisqué. avec UNIR/PS, Victoire.

  • Le 4 octobre 2010 à 14:57, par ricky En réponse à : Lutte pour la deuxième place à la présidentielle : Qui d’Arba Diallo ou de Me Sankara ?

    deuxième ou troisième tocard ? On s’en fout ! Il ne fallait pas aller à ce scrutin-abattoir

  • Le 4 octobre 2010 à 15:19, par Generation consciente En réponse à : Lutte pour la deuxième place à la présidentielle : Qui d’Arba Diallo ou de Me Sankara ?

    Ah bon cher journaliste tu connais déjà les resultats de la prochaine election ? Ton marabout doit être fort ;
    tu sais qui est premier et tu cherches le deuxième ? voici la des articles qu’il faut eviter de publier. c’est ainsi que vous faites penser aux gens que Blaise sera le premier et sur la base de quoi ?
    Si seulement on puvait avoirdes elections libres avec des moyens equitables et des journalistes impartiaux vous seriez surpris de vos conclusions.
    Evitez de nous donner des points de vue qui sont difficiles à justifier. Sur quoi vous basez vous pour dire que blaise sera le premier ?
    Voici des personnes à rechercher par le Conseil constitutionnel ou la ceni pour fraude ou intoxication.
    Vienne le temps des journalistes impartiaux.

  • Le 4 octobre 2010 à 18:43 En réponse à : Lutte pour la deuxième place à la présidentielle : Qui d’Arba Diallo ou de Me Sankara ?

    qui ose parler de second tour ? sankara a déjà dit sur jeune afrique qu’il est perdant ! arba est l’ami de blaise. alors...

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