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65e session de l’Assemblée générale de l’ONU : le Burkina Faso fait un tour d’horizon des questions d’actualité

Publié le samedi 2 octobre 2010 à 01h30min

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La 65ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies a ouvert son débat général, première phase de ses travaux, le 23 septembre dernier sous la présidence de Monsieur Joseph Deiss de la de la Confédération Helvétique. Jusqu’au 29 septembre, les Etats membres se sont succédé à la tribune de cette instance internationale, pour exprimer leur avis sur la marche actuelle du monde et leur vision sur ce qu’ils estiment être le meilleur pour l’humanité. Le Burkina Faso, par la voix de son Représentant Permanent auprès des Nations Unies, l’Ambassadeur Michel Kafando, y a fait une déclaration le 28 septembre. Une déclaration qui a abordé plusieurs sujets dont la politique, la diplomatie, l’économie, la paix et la sécurité, l’environnement, l’énergie.

« Réaffirmer le rôle central des Nations Unies dans la gouvernance globale », c’est sous ce thème que se tient à New York, la 65ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies. A travers ce thème, Monsieur Joseph Deiss (Suisse) qui assure la présidence des travaux, entend interpeler la responsabilité commune des 192 pays membres de l’organisation quant à l’urgente nécessité de rétablir l’ONU dans sa légitimité de jouer son rôle qui est de « promouvoir les droits de toutes les femmes et de tous les hommes de notre planète ». Le monde, aujourd’hui plus qu’hier, est plus interdépendant et inter connecté, d’où le caractère commun et global des défis à relever.

Ainsi, des problèmes contemporains tels que la pauvreté, les pandémies, les conflits, le réchauffement climatique, le terrorisme, les crises économiques et financières, les migrations, les trafics de tout genre, ne peuvent être gérés que grâce à des stratégies globales et concertées. Ceci impose donc l’établissement d’un partenariat mondial, qui malheureusement, comme l’a noté le président dans son discours d’ouverture, se heurte encore à la difficile formation d’un consensus sur l’action à mener. Face aux réalités actuelles, une gouvernance globale légitime et efficace n’est donc pas une option, elle s’impose. Le président Joseph Deiss a de ce fait appelé les dirigeants à la réflexion sur la construction « d’une ONU forte, inclusive, et ouverte en tant que garante de la gouvernance globale ». Il a invité les participants à « avoir le courage de débattre de questions difficiles, mais dans un esprit d’amitié et d’ouverture » ; une précaution qui n’est pas de trop quand on sait que tous, sans exception, ont le droit d’exprimer leurs opinions à cette tribune.

La marche du monde vue par le Burkina

Le débat général, qui est l’occasion pour chaque pays de s’exprimer à la face du monde, a vu le passage de tous les pays, petits et grands ; chacun exposant ses préoccupations, ses inquiétudes, ses attentes, ses regrets, sa désapprobation ou ses divergences de vue sur divers sujets.
C’est dans ce cadre que le Burkina Faso est intervenu par la voix de SEM Michel Kafando. D’entrée, il a rappelé le contexte international difficile dans lequel se tient la présente session. Un contexte marqué par une conjonction de crises multiformes (économique, financière, alimentaire, énergétique), et des interrogations sur les réelles capacités des nations à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.
Outre ces préoccupations, l’Ambassadeur a abordé la question des changements climatiques, de la paix et de la sécurité, du trafic des drogues et des stupéfiants, de l’énergie et de la réforme de l’ONU.

Ainsi, le Burkina Faso, confronté de plus en plus aux inondations et autres catastrophes naturelles, a salué la tenue en décembre 2009, de la Conférence de Copenhague sur le changement climatique, qui, même sans un accord chiffré, a eu « le mérite de faire avancer le débat sur la question de l’assistance aux pays les plus vulnérables, ainsi que sur les actions de la déforestation ».

Le Burkina Faso, qui est engagé dans la résolution des conflits par les actions de médiation du Président du Faso, et les opérations de maintien de la paix dans différents pays, signale à l’occasion que la paix et la sécurité, ainsi que la résolution des conflits, demeurent des défis majeurs pour la communauté internationale. S’il se félicite du fait que certaines crises sont résorbées ou plus ou moins en voie de l’être (Togo, Niger, Côte d’Ivoire, Guinée), il invite la communauté internationale à soutenir ces processus jusqu’à terme, et à redoubler d’effort dans certains situations comme le Darfour, la Somalie. La communauté internationale a également été interpellée sur de nouveaux fléaux qui menacent la paix et la sécurité dans la zone sahélo saharienne, à savoir le terrorisme, le trafic des drogues et des stupéfiants, la criminalité transnationale organisée... face à l’ampleur de ces menaces, le Burkina Faso appelle à une conjugaison des efforts pour y faire face.

Sur la situation au Proche et au Moyen Orient, le Burkina Faso, attaché aux vertus du dialogue, salue les initiatives en cours relatives aux négociations directes entre les parties au conflit. Concernant le nucléaire, Il souhaite que « la raison l’emporte, par une conciliation des droits de l’Iran à acquérir le nucléaire civil et des craintes légitimes de la communauté internationale d’une prolifération du nucléaire militaire ».
A un moment où le débat est à la réaffirmation du rôle central de l’ONU, le Burkina Faso a réitéré sa foi au multilatéralisme et à la solidarité entre les peuples.

Il souhaite que les réformes en cours, notamment celles du Conseil de sécurité, réparent « les injustices historiques en particulier à l’égard de l’Afrique, seul continent à n’y avoir pas de siège permanent ». Au demeurant « que cette dynamique de réforme soit porteuse d’un esprit nouveau, qui ouvre la voie à une participation de la République de Chine Taiwan aux activités des organismes internationaux, notamment l’OACI et la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques ».
Le Burkina Faso a aussi réaffirmé « sa disponibilité à apporter sa modeste contribution à l’édification d’un monde de paix et de justice ».

Yolande KALWOULE : DCPM MAECR

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