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« Affaire de parcelles à Konsa » : Les habitants d’une zone non lotie envahissent la gendarmerie et la mairie

Publié le vendredi 1er octobre 2010 à 05h34min

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Les habitants de « Sonsoribougou », zone non-lotie du quartier Belleville ont « envahi » la brigade ville de gendarmerie de Bobo-Dioulasso, le mercredi 29 septembre 2010. A l’origine, Issouf Oula dit « Dafing Tiè » a failli être lynché pour avoir fait avec un autre individu, Adama Barro, un recensement nocturne d’attribution de parcelles au nom du maire de Konsa. Référés à la mairie, le maire Karim Barro leur a signifié qu’il n’en était rien et que les deux accusés seront poursuivis.

C’est à 15 heures que plusieurs dizaines de personnes se sont progressivement, réunies devant la brigade ville de gendarmerie de Bobo-Dioulasso au secteur n°21 (Colsama). Comme expliqué par Harouna Derra, Issaka Sankara et le vieux Abdoulaye, toutes victimes de la supercherie, les deux « agents recenseurs » passaient de porte en porte à partir de 23 heures, pour demander clandestinement aux gens une photocopie de leurs documents de recensement et d’identité.

« Ils nous ont dit que c’est le maire Karim Barro qui les a envoyés pour nous donner des parcelles, mais de n’en parler à personne », ont-il affirmé. Ayant refusé de leur fournir les documents, « parce qu’on avait des doutes sur leur bonne foi », les habitants ont voulu que les deux compères dévoilent leurs réelles intentions en se rendant chez « Dafing Tiè ». Le commandant de la brigade ville de Bobo-Dioulasso, Sié Da, que nous avons approché, a déclaré que la gendarmerie a été alertée dans la nuit du mardi 28 septembre qu’une personne serait en train d’être battue à mort.

Une fois sur les lieux, les gens ont dit aux forces de l’ordre qu’il n’en était rien et que personne n’avait touché qui que ce soi. « Nos éléments ont ramené Issouf Oula et quatre autres personnes dont une femme. Nous avons fait venir Adama Barro, la deuxième personne. Les deux prétendent qu’ils recensaient les personnes nécessiteuses pour leur apporter de l’aide », a-t-il expliqué. Toujours selon le commandant Da, la gendarmerie a seulement fait son travail de sécurisation. Il a ajouté notamment : « Afin d’éviter le pire, nous avons décidé de les référer à la mairie, parce qu’il s’agit d’une histoire de parcelles ».

C’est ce qui explique que les« émeutiers » se soient tous rendus à la mairie à 16 heures pour avoir gain de cause. Ils ont été accueillis par la deuxième adjointe au maire de Konsa, Korotimi Bangaré, qui leur a demandé de patienter, en attendant l’arrivée du maire. Une heure après, celui-ci faisait son entrée, suivi 30mn plus tard, d’une fourgonnette de la police nationale.

A 18 heures, le commissaire de police de l’arrondissement de Konsa, Mathieu Tapsoba, est venu dire aux plaignants de choisir cinq personnes pour parler en leur nom, parce que « le maire ne pourra pas rencontrer tout le monde ». Aussitôt dit, aussitôt fait. Après avoir rencontré le maire en présence du commissaire, elles sont ressortie pour rendre compte aux autres. Mais c’est le commissaire Tapsoba qui a pris la parole pour expliquer à la foule que pour le maire Karim Barro, il n’a jamais été question d’un quelconque recensement et que seul celui de 2008 est valable.

A l’entendre, le maire (que nous n’avons pas pu rencontrer) a déploré ce « désagrément » et compte porter plainte contre ceux-là qui ont ainsi terni son image. Quelqu’un dans la foule a réagi en ces termes à l’adresse du commissaire : « Dites au maire d’attribuer vite les parcelles et ainsi, chacun aura la paix, parce que c’est la deuxième fois que ce genre de situation arrive ». C’est finalement à 20 heures que, « satisfaits », les uns et les autres ont quitté la mairie.

Jean-Marie TOE

Sidwaya

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