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Chefferie traditionnelle à Arbollé : Bagarre autour d’un trône

Publié le jeudi 30 septembre 2010 à 03h02min

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La tension qui couvait suite aux rivalités pour la succession au trône du canton de Ramessoum (département d’Arbollé, commune rurale située à 30 km de Yako sur la nationale n°2), a fini par exploser le samedi 25 septembre 2010, provoquant une insurrection de la population. On ne déplore pas de victime, mais les altercations ont donné lieu à des saccages et au départ de la bourgade d’un animateur de la radio "Femmes et développement".

L’ambiance calme et accueillante de la ville d’Arbollé, grisée de temps à autre par les défilements des bus de transport interurbain a été profondément troublée ce samedi 25 septembre 2010.

Venus de plusieurs villages, des populations se sont retrouvées à Arbollé ce jour-là pour, disent-ils, « marcher et signifier haut leur ras-le-bol quant aux agissements d’un groupe d’individus qui veulent déstabiliser leur chef coutumier ».

C’est ainsi que tour à tour, les insurgés se sont déportés à la mairie de la localité, au commissariat, de police, à la préfecture et à la station de radio FM "Femmes et développement". Chez les confrères ils s’en sont pris à un animateur du nom de "Marteau Noufou", qu’ils accusent de développer quotidiennement à l’antenne, une politique d’intoxication contre la personnalité et l’intégrité du chef du canton.

Il a fallu l’interposition des forces de l’ordre pour parer au pire. Notre confrère a néanmoins été contraint de quitter la localité. Dans la même journée, "ces faiseurs de loi" ont été à Ramessoum, chef-lieu du canton, situé à 7 km d’Arbollé, où ils ont saccagé des cases. Il a fallu de peu pour que le véhicule de service du haut-commissaire du Séno, Illiasse Ouédraogo, natif de la localité, soit incendié. Celui-ci est reproché d’être de mèche avec le camp adverse.
« Il n’y a jamais eu deux chefs dans un village »

Cette tension est née suite au choix du nouveau chef de canton de Arbollé. Deux prétendants étaient en lice. Il s’agit de l’oncle, Joseph Ouédraogo et du fils, Désiré Ouédraogo. Le choix du Moogho Naaba s’est porté sur le dernier cité. Investi de sa nouvelle mission, Naaba Koom, c’est son nom de règne, a été intronisé le 22 juin 2010.

Cela a donné lieu à des réjouissances populaires. Selon le Baloum Naaba du canton, l’oncle joseph Ouédraogo avait laissé entendre qu’il acceptait le fait et a invité toutes les populations à reconnaître et respecter le nouveau chef installé. Contre toute attente, des « actes incompréhensibles » se sont succédé depuis l’installation du roi.

« D’abord des fétiches ont disparu, ensuite il est question de l’installation d’un autre chef dans le village de Ramesse. A la radio le nom du chef n’est plus cité. Même un communiqué portant son nom n’est pas lu. Pire, des cases sont construites pour abriter le nouveau palais pour le deuxième chef », raconte un ressortissant du village.

« Plusieurs fois de suite, nous sommes allés informer la police d’Arbollé des éventuelles échauffourées qui pourront naître, mais hélas, personne n’a daigné intervenir », poursuit-il, soupirant. Et le chef d’ajouter : « C’est indignées que les populations se sont levées aujourd’hui pour dire NON car il n’y a jamais eu deux chefs dans un village ».

Situées à quelque jet de pierre de l’ancien palais, ces maisons ont été saccagées et brûlées par les populations en furie. Sur toutes les lèvres, on ne cesse de citer le nom d’un certain Hamidou Ouédraogo de l’Association paix et solidarité (APS) d’être l’instigateur de ce malaise social. Il serait aidé en cela par la "La radio femmes et développement" dont il est le promoteur.

N’étant pas sur les lieux, nous l’avons contacté un peu plus tard au téléphone. « Nous n’avons rien compris à ce qui nous est arrivé ce samedi-là. Des individus bien armés de gourdins ont fait irruption à la radio et ont voulu tout casser. Comme les forces de l’ordre étaient là, il n’ont pas pu heureusement. Mais en ce moment, nous avons transmis l’information au CSC et aux autorités judiciaires qui vont nous éclairer davantage sur les motivations qui ont poussé ces gens ce jour-là. Et surtout qui est derrière tout cela ».

A l’heure où nous quittions le village, la nuit, Naaba Koom était encore sur les lieux, exhortant toujours ses administrés à faire preuve de retenue. La tension étant encore vive. A la date du mercredi 29 septembre 2010, les portes de « Radio femmes et développement » n’étaient pas encore ouvertes.

David-Hiver Ouédraogo et Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 30 septembre 2010 à 12:05, par colgénéral@hotmail ;com En réponse à : Chefferie traditionnelle à Arbollé : Bagarre autour d’un trône

    juste une remarque de forme à la cinquième colonne quand vous écrivez"celui-ci estreproché...." la formulation adaptée est plutot" il est reproché à celui-ci" sinon le texte se lit aisément. félicitations et mes encouragements. vous savez que nos populations au village vivent en harmonie. chaque fois qu’il y a bisbille, les origines se trouvent dans les faits et gestes voire conseils des ressortissants vivant dans les grands centres.. toujours prompt à mettre le feu à la baraque

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