C’est la seconde rencontre entre ces quatre Etats pour parler de cette plaie qui ronge le tissu social sous-régional en moins d’une semaine mais à laquelle, sauf erreur ou omission, ne figure le Burkina qui, pourtant, joue un rôle non négligeable en matière de négociations pour tirer des otages des griffes de cette nébuleuse islamique.

Et, en la matière, les résultats parlent d’eux-mêmes. Nulle part également nous ne voyons figurer certains pays occidentaux qui, de nos jours, sont, à leur corps défendant, au premier plan de la lutte contre cette mouvance islamique qui ne cesse de terroriser touristes et autres amateurs de grands espaces.

En se retrouvant entre pays de la bande sahélo- saharienne, le Niger, la Mauritanie, le Mali et l’Algérie semblent avoir pris la ferme résolution de ne compter désormais que sur eux-mêmes. Pour ce faire, ils ont tenté de faire table rase sur quelques antagonismes de mauvais aloi qu’ils entretenaient en leur sein, toute chose qui faisait les choux gras des terroristes.

Si dans cette bande désertique prolifère un juteux trafic d’armes, de drogue, de produits de contrebande, sans oublier l’enlèvement des touristes qui rapportent gros à cette mouvance islamique, c’est parce que les pays concernés parlaient d’abord d’une voix discordante. Avec ce centre de renseignements qui est opérationnel, il serait plus loisible de localiser, avec une grande précision, les repaires de ces islamistes, et mettre tout en œuvre pour les en déloger.

Alger, qui est à l’avant-poste de ce combat, avait réuni, on se souvient, les chefs d’états-majors des armées de ces quatre pays le dimanche 26 septembre dernier, à Tamanrasset, pour la concrétisation d’une stratégie commune de la lutte contre la criminalité organisée au Sahel.

Sur le terrain, il est prévu des équipes techniques d’appui, c’est-à-dire des troupes militaires stationnées à des endroits précis pour traquer, entre autres, les éléments d’Alqaida. Et pour mettre en route les choses, c’est Alger qui s’est proposé de pourvoir la coalition en armes. Voilà ce qui est dessiné sur papier et c’est bien beau.

Mais c’est connu, les plans sur papier ressemblent rarement aux réalités du terrain. C’est dire que la tâche sera loin d’être aisée pour cette coalition. Mais se rencontrer, se concerter, échanger souvent, échafauder des stratégies communes pour lutter contre la nébuleuse Alqaida, c’est quelque part déjà être sur la voie du succès, car nul ne peut, de façon isolée, triompher dans la lutte contre le terrorisme.

Et c’est pourquoi la rencontre d’Alger, qui marque le début de la traque d’Alqaida, est à saluer à sa juste valeur.

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga