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Forum national des femmes 2010 : Des engagements réciproques pour un Burkina prospère

Publié le mercredi 29 septembre 2010 à 03h14min

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A l’occasion du Forum national des femmes du Burkina, le Président du Faso, Blaise Compaoré s’est entretenu le 28 septembre dernier avec « l’autre moitié du ciel » à Bobo-Dioulasso, ville hôte du cinquantenaire de l’Indépendance. A l’issue des échanges, des engagements ont été pris de part et d’autre pour une meilleure implication des femmes dans le processus de développement de notre pays.

Les échanges du Président du Faso avec les femmes du Burkina se sont déroulés en trois étapes. Il y a d’abord eu l’intervention du ministre de la Promotion de la femme, Céline Yoda. Dans son adresse, Mme Yoda a justifié l’organisation du forum qui est « un moment d’intense communion autour de la reconnaissance du rôle et de la place de la femme dans la construction de la nation ».

La présente édition placée sous le signe du cinquantenaire est une occasion, a-t-elle poursuivi, « de jeter un regard sur la contribution des femmes à l’édification du Burkina Faso, mais aussi et surtout de se projeter vers l’avenir, en mesurant le chemin qui reste à parcourir pour l’atteinte des objectifs de promotion de la femme ».

Concernant leur participation à la construction du Burkina, Mme Yoda a noté que tout au long des cinquante dernières années, les femmes voltaïques et burkinabé ont été sur les fronts politique, économique, culturel et social. Leur statut a aussi connu des avancées considérables dans les domaines juridique, économique, social, politique et culturel.

Des difficultés cependant existent, a-t-elle indiqué. Celles-ci sont relations aux pesanteurs socio- culturelles, aux pratiques traditionnelles néfastes, à l’analphabétisme et la pauvreté. En dépit de ces obstacles, « les femmes restent mobilisées et surtout pleines d’espoir d’un avenir meilleur pour elles et surtout pour leurs enfants ». Céline Yoda a également fait le bilan de la mise en œuvre des recommandations du dernier forum tenu en novembre 2008 à Ouagadougou, dont le taux de réalisation a été jugé satisfaisant.

Accroître l’expertise féminine

Le message du Président du Faso, Blaise Compaoré, a été la seconde étape du tête- à- tête entre les femmes et le chef de L’Etat. Baise Compaoré a salué la tenue régulière du forum qui « reste un cadre idéal de partage, de réflexions pour une plus forte implication de nos mères, femmes, sœurs aux conquêtes socio- économiques engagées pour garantir l’avenir de notre pays ».

Appréciant le thème du forum : « La contribution de la femme à l’édification du Burkina de l’indépendance à nos jours : bilan et nouveaux défis », M. Compaoré a affirmé qu’il est d’une grande pertinence « au regard du chemin parcouru, des acquis importants réalisés avec le concours précieux des femmes et des perspectives qui s’ouvrent à notre pays « Il a relevé que de nombreux acquis ont été engrangés depuis le dernier forum.

Il s’agit de la construction des infrastructures de désenclavement intérieur, la vulgarisation des plateformes multifonctionnelles, le renforcement des capacités des femmes élues dans les différentes localités et la lutte contre les maladies spécifiques aux femmes dans le cadre des politiques en matière de santé de la reproduction.

Le Président du Faso a plaidé également pour un accroissement de l’expertise féminine qui va servir dans l’édification d’un Burkina prospère.

Car pour lui, « l’histoire de l’humanité et la pensée économique nous enseignent que les peuples qui ont réussi à opérer une transformation qualitative de leurs conditions de vie sont ceux qui ont su prendre en compte la dimension genre et favoriser l’expression des potentialités de toutes les composantes sociales dans l’identification, la conception et la conduite des processus de développement ainsi que leur participation à la répartition équitable des fruits de la croissance ». La dernière étape a porté sur les doléances des femmes.

Les représentantes des 13 régions du Burkina ont tour à tour et pendant environ quatre heures d’horloge, soumis directement au président du Faso leurs préoccupations. Celles-ci portent notamment sur l’équipement des structures de santé de leurs localités respectives, l’accès à la terre, la faible scolarisation des filles, la cherté des produits de première nécessité et l’équipement en plates-formes multifonctionnelles. En réponse à ces difficultés, le président Blaise Compaoré a rassuré les femmes que son gouvernement prévoit de doter chaque département de 10 000 charrues par an.

Le budget de l’enseignement de base porté à 300 milliards de F CFA

Des efforts seront consentis dans les domaines agricoles et sanitaires. Le Premier ministre Tertius Zongo a ajouté que tous les départements auront à partir de 2011 des plates-formes multifonctionnelles, des moulins et aussi des latrines afin d’assainir leur cadre de vie.

Le budget de l’Enseignement de base et de l’alphabétisation passera de 137 à 300 milliards de F CFA par an pour améliorer le taux d’Alphabétisation. D’autres projets ont été annoncés dont l’objectif est d’améliorer le statut de la femme burkinabé. Pour cela, le Président du Faso a invité les femmes à beaucoup plus de courage pour bâtir ensemble « un Burkina émergent ».

Il envisage pour sa part créer un observatoire pour le suivi et l’encadrement de ce mouvement déterminant pour l’avenir du pays. Le dialogue direct entre les femmes et le Président du Faso qui s’est déroulé sous la pluie, s’est achevé par des échanges de cadeaux, et rendez-vous a été pris pour le prochain forum en 2012.

Adaman DRABO


Lancement de la Décennie des femmes pour clôturer

Le 2e Forum national des femmes a pris fin le mardi 28 septembre 2010 avec le lancement officiel de la Décennie des femmes africaines (2010-2020) par la ministre de la Promotion de la femme, Céline Yoda. A l’occasion, elle a rappelé devant ses nombreuses congénères rassemblées à la place de la Nation de Bobo-Dioulasso que « l’idée de la décennie des femmes a été conçue par les Nations unies en 1975 lors de la première conférence mondiale sur les femmes organisée à Mexico City ».

En décembre 2008, a-t-elle poursuivi, lors de la réunion extraordinaire des ministres de l’Union africaine(UA) en charge du Genre et des Affaires étrangères au Lesotho, les ministres ont proposé à l’espace communautaire de décréter la période 2010-2020, « Décennie des femmes africaines ».

Conscients du rôle prépondérant des femmes africaines dans le développement de chaque pays, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA ont à leur tour adopté, au cours d’un sommet, ladite décennie qui vise à magnifier l’ « autre moitié du ciel ».

Dans le cadre de la décennie 2010-2020, a expliqué la ministre de la Promotion de la femme, des thèmes ont été identifiés dans plusieurs domaines pour permettre à chaque pays de se pencher sur les différentes questions liées à l’épanouissement et à la participation de la femme au développement humain durable. Parmi les sujets ciblés, on peut retenir, entre autres, la lutte contre pauvreté, la mortalité maternelle, le Sida et enfin, la nomination des femmes à des postes de responsabilités.

K.P.K


Les nouveaux défis de la Promotion de la femme

Le premier jour du forum a été essentiellement marqué par des réflexions sur la situation et l’avenir des femmes burkinabè. Ainsi, le Secrétaire permanent (SP) du Conseil national pour la promotion du genre, Ousmane Korbéogo, en a profité pour aborder les nouveaux défis du secteur de la promotion de la femme. Plusieurs actions prioritaires à entreprendre dans les années à venir pour améliorer l’image de la femme ont été identifiées par le SP.

On note entre autres, la promotion d’une culture de l’égalité entre les sexes dans la société burkinabè, la promotion de l’équité d’accès des hommes et des femmes aux ressources et aux revenus et le renforcement des capacités des acteurs et des mécanismes institutionnels de pilotage des politiques du genre.

En plus de ces actions prioritaires dont la mise en œuvre implique l’Etat, les collectivités, les Partenaires techniques et financiers (PTF) et le secteur privé, il y a d’autres actions non moins importantes à réaliser aussi. Pour le SP, il faut d’une part, un accompagnement du département de la Promotion de la femme dans la mise en œuvre du principe genre au niveau des questions foncières et d’autre part, veiller à la mise en œuvre effective de la loi sur le quota.

K.P.K.


Ce que Blaise Compaoré a dit...

« Je pense que les femmes ont posé des préoccupations essentielles à la fois pour leur vie et leurs activités professionnelles. Elles ont évoqué des problèmes de santé les concernant ainsi que les enfants mais aussi ayant trait à leurs productions économiques.

L’accès à la terre et au crédit, l’équipement agricole ont également été émis comme inquiétudes. Hormis ces problèmes, elles ont aussi noté qu’il y a eu des avancées significatives qui leur permettent aujourd’hui de mieux s’engager, parce qu’il y a eu des accompagnements du gouvernement en matière de crédit, de matériel de production et de renforcement des textes législatifs, du rôle et de la place dans la société. Au niveau des élections, des mesures législatives ont déjà été prises pour renforcer le rôle de la femme dans les instances politiques.

D’une manière générale, nous sommes très reconnaissants aux femmes d’avoir institué ce forum qui nous permet d’être à leur écoute, mais surtout qui permet au gouvernement et aux partenaires techniques d’évaluer ce qui a été déjà fait et de se tabler sur les dispositions à prendre pour l’avenir ».

K.P.K.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 29 septembre 2010 à 10:02, par Zaky En réponse à : Forum national des femmes 2010 : Des engagements réciproques pour un Burkina prospère

    Le problème avec les regroupements de femmes (surtout dans une ville comme Bobo et par un temps pareil), c’est qu’on ne fait plus la distinction entre les objectifs des unes et des autres ; entre celles qui se disent "combattantes historiques" et co-responsables du Burkina dit émergent et qui depuis plus d’une décennie gravitent dans les arcanes du pouvoir en place (veuves joyeuses, divorcées pimpantes et autres "accompagnatrices" de charme) venues juste pour gagner à être vues, et celles qui ne comprennent rien ou pas grand chose à ce qui est dit(illétrées en Français et demi-lettrées), juste surprises et émerveillées de voyager un peu afin de s’échapper aux dures réalités de leurs quotidien et de voir leur consoeurs des villes, il y a plus qu’un fossé ! Et quand vous leur dites de travailler ensemble, les premières se considèrent rabaissées, habituées qu’elles sont à partager plein de choses avec les mâles du "politik buro" !...

    Education is the key !

  • Le 29 septembre 2010 à 10:06, par CDR En réponse à : Forum national des femmes 2010 : Des engagements réciproques pour un Burkina prospère

    La participation de la femme à la vie active de la nation ne doit pas se limiter au stade de discours. Elle doit être concrète. Sur une quarantaine de ministres, seules 6 femmes y siègent et 3 femmes sur 13 pour les gouverneurs, soit 15 % et 23% respectivement. C’est bien, mais constitue un recul par rapport à ce que nous avons dans un passé récent.Sous la RDP, il y avait 5 femmes dans un gouvernement qui comptait une vingtaine de serviteurs du peuple (25%) et 16 femmes sur 30 hauts commissaires (53%). Qui dit mieux.

  • Le 29 septembre 2010 à 13:29 En réponse à : Forum national des femmes 2010 : Des engagements réciproques pour un Burkina prospère

    J’apprécie tout ce qui se dit et se fait pour les femmes. J’espère que toutes les promesses faites aux femmes seront tenues.

    J’aimerais tout juste poser la question suivante à qui de droit : est-il possible que lors des manifestations publiques, la sécurité des autorités soit assurée de façon plus intelligente ?

    Pendant ce fameux forum, les voies venant des secteurs 24, 25 et autres et menant au centre ville de Bobo étaient barrées par la gendarmerie. les déviations proposées menaient bien des fois à des voies soit impraticables, soit elles aussi barrées. Vous ne croyez tout de même pas que la journée des Bobolais se résumait à ce forum ! tout doit être mis en œuvre pour que les populations puissent vaquer à leurs occupations.

    Si pour un forum il en est ainsi, je me demande comment sera la situation les 10, 11 et 12 décembre.

    Il ne nous reste plus qu’à aller au village à l’approche du cinquantenaire pour laisser Bobo aux autorités et aux services de sécurité !

    • Le 30 septembre 2010 à 00:34 En réponse à : Forum national des femmes 2010 : Des engagements réciproques pour un Burkina prospère

      Cette question de la sécurité du chef de l’etat embarasse tout le monde. Mais c’est l’une des conséquences facheuse de vivre sous un régime militaire. Un président démocratiquement elu et aimé par son peuple n’a pas besoin de tout ce armanda pour vivre.
      Il faut dire que avant et pendant le forum Bobo une forteresse assiègée. Toutes les voies d’accès à la ville etaient sous haute surveillance militaire.
      Dieu merci que ce forum n’a pas durée plus que les 48heures d’enfer

  • Le 29 septembre 2010 à 13:54, par Lamine M. Sanogo En réponse à : Forum national des femmes 2010 : Des engagements réciproques pour un Burkina prospère

    Félicitations aux femmes du Burkina Faso pour cette victoire que vous venez de remporter par l’engagement du président en faveur de l’alphabétisation. Mais, l’augmentation du Budget ne suffit pas. Il vous faut repenser une réelle politique d’alphabétisation intégrée, celle qui allie alphabétisation et recherche de bien être. Nous entendons par bien être l’amélioration générale de nos conditions de vie et d’existence. Sous notre soleil de pauvreté au pays des hommes intègres, nous avons été éduqués dans le sens de la recherche du minimum vital. Par conséquent, la richesse est considérée comme des situations exceptionnelles que Dieu seul peut donner à qui il veut.
    A cet effet, l’alphabétisation doit être un moyen pour améliorer votre condition de vie et vous devez vous battre pour avoir le réflexe d’apprendre, mais aussi et surtout d’intégrer celui de lire et écrire ce que vous faites, ce que vous pensez, ce qui vous motive. Ne soyez pas comme ceux qui voient en l’alphabétisation les moyens de se faire de l’argent par des actions que nous ne citerons pas ici. Travaillons à éviter alpha-bizness pour que les femmes soient le levier de l’éducation dans notre pays. Remercions le président de nous avoir compris car ce message en faveur de l’alpha des femmes est un plaidoyer que nous n’avons jamais cessé de répéter et la communauté internationale s’est alignée par la thématique de cette année 2010.
    L’alphabétisation des femmes est bien le moyen pour améliorer :
    -  les conditions de santé de la famille. Seules les femmes se rappelle des dates de vaccination des enfants et faire des carnets de vaccination bilingue serait un atout. Cela implique que le personnel médical intègre l’usage des langues nationales à l’écrit dans leurs formations initiale et continue ;
    -  les problèmes et conséquences sociologiques des pratiques néfastes et autres violences faites aux femmes. Nous pouvons évoquer le cas des fistules obstétricales, l’une des conséquences de l’excision ;
    -  la sous scolarisation et le maintien des filles à l’école seraient des luttes vaines tant que les mères analphabètes continueraient d’envoyer leur fille à l’abattoir.
    Si personne ne peut évoquer tous les avantages de l’alphabétisation des femmes, tous peuvent comprendre les conséquences de leur analphabétisme. C’est à cet effet que nous disons bravo au pays des hommes intègres d’avoir choisi la voie d’un investissement certain, d’un investissement durable, d’un investissement capital.

  • Le 29 septembre 2010 à 16:59, par CDR En réponse à : Forum national des femmes 2010 : Des engagements réciproques pour un Burkina prospère

    La participation de la femme à la vie active de la nation ne doit pas se limiter au stade de discours. Elle doit être concrète. Sur une quarantaine de ministres, seules 6 femmes y siègent et 3 femmes sur 13 pour les gouverneurs, soit 15 % et 23% respectivement. C’est bien, mais constitue un recul par rapport à ce que nous avons dans un passé récent.Sous la RDP du capitaine Sankara, il y avait 5 femmes dans un gouvernement qui comptait une vingtaine de serviteurs du peuple (25%) et 16 femmes sur 30 hauts commissaires (53%). Qui dit mieux.

  • Le 29 septembre 2010 à 20:21 En réponse à : Forum national des femmes 2010 : Des engagements réciproques pour un Burkina prospère

    Il est tout inadmissible que l’on continue de parler de "égalité entre les hommes et les femmes". C’est la plus plus facile des façons de dire que la femme est moins que l’homme. S’il faut parler d’égalité, alors il faut peut-être ajouter "egalité de droits". Même là c’est une pr╬cision inutile qui cherche toujours à faire une différence en défaveur des femmes. Il faut simplement comprendre que quand on parle de "droits de l’Homme" il s’agit bien de l’Homme avec Grand "H" , c’est-a-dire, les hommes et les femmes.

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