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SITHO 2010. Mariama Satina Diallo Sy : "L’Afrique doit mieux valoriser son potentiel touristique"

Publié le mercredi 29 septembre 2010 à 03h11min

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La Guinée-Conakry est l’invitée d’honneur de la 7e édition du SITHO. Son ministre en charge du Tourisme, Mariama Satina Diallo Sy, présente à Ouagadougou, a accordé une interview à Sidwaya. Elle évoque les potentialités touristiques de son pays et ses attentes du salon.

Sidwaya (S.) : Comment se déroule votre séjour au Burkina Faso ?

Mariama Satina Diallo Sy (M.S.D.S.) : Mon séjour se passe très bien. Hier, j’ai été reçue par l’ensemble du département de la Culture, du Tourisme et de la Communication du Burkina. J’en profite pour remercier le comité d’accueil pour m’avoir bien reçue.

S. : Quelle image du tourisme guinéen, êtes-vous venue véhiculer au SITHO 2010 ?

M.S.D.S. : La Guinée, durant toutes ces années malheureusement, n’a pas pu développer tout son potentiel touristique. Alors que, comme j’aime à le dire, c’est la nature elle-même qui a forgé la vocation touristique de la Guinée. Donc je suis là, comme l’a voulu le gouvernement de transition pour véhiculer l’image d’une nouvelle destination sur tous les marchés émetteurs. Le SITHO est une occasion pour nous de voir avec nos amis burkinabè, la possibilité de vendre le tourisme interEtats en passant par le Burkina, le Mali et la Guinée. Parallèlement, rencontrer les tours operators qui sont là.

S. : En termes de potentiel comme vous le dites, de quoi se compose le paysage touristique de la Guinée ?

M.S.D.S. : Ce potentiel est énorme. Nous avons un slogan « Un pays, quatre mondes ». La Guinée est une synthèse de l’Afrique. Nous avons la forêt appelée la Guinée des forêts, la montagne nommée le Fouta-Djalon, la savane que nous appelons Guinée des savanes, la Guinée océane qui est le littoral. Donc, la Guinée peut vendre toutes sortes de tourisme. C’est un pays où l’écotourisme peut être développé.

Nous pouvons vendre aussi le tourisme d’aventure, de chasse, musical. Nous sommes en train de restaurer la route de l’esclavage, parce que la Guinée fut l’une des dernières sorties d’esclaves africains. Puisqu’au moment où cette pratique a été abolie elle était toujours en vigueur sur le littoral de Boké dans la zone maritime. Toute cette histoire existe et je pense que nous pouvons l’exploiter. Tout cela peut être vendu par la Guinée.

S. : Ne faites-vous pas du tourisme d’affaires ?

M.S.D.S. : Nous ne pratiquons pas du tourisme d’affaires pour l’instant. Parce que nous n’avons pas les structures adéquates pour organiser le tourisme d’affaires.

S. : En plus d’être ministre en charge du Tourisme vous êtes une professionnelle de ce milieu (NDLR : elle possède une agence de Tourisme), quels avantages le SITHO peut apporter au tourisme ?

M.S.D.S. : Ce n’est pas pour rien que nous avons répondu à l’appel du SITHO. Ici, c’est la rencontre de tours operators et de nos produits. Aussi, nous espérons pouvoir développer le tourisme avec tous les pays ouest-africains qui seront présents. Il faut que nous arrivions à développer le tourisme sous-régional, car c’est cela aussi l’esprit du SITHO. Aujourd’hui, le touriste qui quitte l’Occident, l’Amérique latine ou l’Asie, veut découvrir plusieurs contrées. Donc, il faut que nous arrivions à posséder des produits communs. Le SITHO peut être le creuset du développement de ce tourisme régional.

S. : En terme de statistiques, la Guinée est située à quel niveau ?

M.S.D.S. : Nous avons des statistiques très faibles actuellement, parce que la Guinée ne s’était pas ouverte au tourisme. D’abord, nous avons vécu le temps de la révolution où le pays était fermé. Ensuite, le régime du feu Lansana Conté n’avait pas de politique réelle de tourisme. Parce qu’on disait que le pays est minier et agricole, donc il y avait peu d’allocations budgétaires pour ce ministère.

Mais, le gouvernement de transition estime que le tourisme est devenu vital pour l’économie guinéenne. Les chiffres sur ce sujet sont alors, très bas parce que nous recevons en gros, environ 50 000 touristes annuellement. Ce chiffre est très minime par rapport aux potentiels touristiques du pays. Nous comptons dans les années à venir doubler ou tripler ce chiffre.

S. : Quelles stratégies allez-vous mettre en œuvre pour atteindre cet objectif ?

M.S.D.S. : Nous voulons être plus agressifs (rires). La première des stratégies est d’améliorer l’accueil à l’aéroport et aux frontières. Ensuite, il faut mettre l’accent sur la restauration des établissements hôteliers du pays. Nous sommes en train de construire et de réhabiliter les infrastructures hôtelières, sans oublier l’amélioration du transport…

S. : On parle actuellement, de la mise en œuvre dans l’espace UEMOA, d’un « visa touristique ». Quelle appréciation faites-vous de cette innovation, étant donné que la Guinée ne fait pas partie de cet espace ?

M.S.D.S. : Récemment à Abidjan, il était question de la mise en place d’un passeport unique et bien que nous ne faisions pas partie de l’espace UEMOA, nous participons à toutes les rencontres. C’est une décision qui a été prise depuis Dakar, d’associer la Guinée et la Mauritanie à toutes les discussions, afin que nous puissions ensemble construire un produit commun. Car c’est ensemble que nous pouvons compétir et non individuellement.

S. : L e thème de la 7e édition du SITHO est « Tourisme et traditions ». Quelle est votre lecture de ce thème ?

M.S.D.S. : C’est un thème qui est d’actualité. Donc, je trouve que c’est un bon thème. Nous savons que l’Asie vend sa destination, à travers sa tradition et sa culture qui sont aujourd’hui, en train d’être connues partout. Prenez l’exemple des films indiens qui sont aujourd’hui, dans toutes les chaînes de télévision africaines. Nous ne devons pas avoir honte de notre culture. Nous devons travailler et montrer au monde nos valeurs culturelles et ancestrales.

Entretien réalisé par Steven Ozias KIEMTORE (kizozias@yahoo.fr)

Sidwaya

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