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Tribulations des fils de présidents africains : La leçon venue de N’Djamena

Publié le mercredi 29 septembre 2010 à 03h11min

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Idriss Déby Itno

Un membre de la famille présidentielle en garde à vue. Le fait est rarissime sous nos tropiques. Pourtant, selon une information RFI (Radio France Internationale), le 27 septembre, un des fils du président Idriss Déby Itno était en garde à vue au commissariat central de N’Djamena.

Il serait soupçonné d’être impliqué dans une attaque contre Mahamat Zène, riche homme d’affaires et gendre du président tchadien. Cette affaire qui éclabousserait aussi d’autres membres de la famille présidentielle aurait débuté le 21 septembre dernier lorsque la victime a été attaquée dans la rue alors qu’elle était dans son véhicule, un 4X4, à N’Djamena.

Appréhendé, l’auteur de cet acte serait passé à table en indiquant agir pour le compte d’un fils du président qui serait mécontent du mariage de sa sœur avec l’homme d’affaires. En clair, un crime commandité. Dans cette macabre affaire, il faut tout de suite rendre hommage à la police tchadienne, qui a « osé » poursuivre l’enquête en allant jusqu’à convoquer et à garder à vue le fils du président de la république.

C’est un acte de bravoure qu’il convient de saluer, surtout sous nos tristes tropiques où les gens du pouvoir, de façon générale, et, particulièrement, la famille présidentielle sont toujours hors d’atteinte de la justice. D’habitude, dès qu’une affaire implique ou mouille le clan présidentiel, le dossier est clos ou alors trituré et saucissonné pour que soient extirpés et mis à l’abri les intouchables. Les exemples sont si légion que nous nous gardons de citer des cas ou des noms, de peur d’en oublier.

A présent, on peut se féliciter de ce qu’un fils de président est gardé à vue comme n’importe quel quidam, même si cela n’a été possible qu’avec l’accord tacite du chef de l’Etat. Tout cela pourrait relever du symbolisme, car n’oublions pas que nous sommes sur un terrain politique. Et Déby pourrait être tout simplement en train de dérouler un scénario relevant de la pure communication pour dire à ses compatriotes, et même au-delà - à la communauté internationale -, que l’impunité a vécu au Tchad.

Ainsi, la garde à vue de son fils pourrait être en fait une sorte de boîte de Pandore qu’il a ouverte pour alpaguer certains caciques politiques ou administratifs de son pays qu’il pourrait avoir dans son collimateur. C’est dire que du côté de N’Djamena, beaucoup de barons seraient bien inspirés de rester cois dans leur coin et de se tenir à carreau.

Mais au-delà de toutes ces considérations, les tribulations du jeune Déby posent le problème de ces fils “intouchables” en Afrique. Il s’agit en fait des enfants de présidents. Beaucoup de ces rejetons se comportent souvent en têtes brûlées, en véritables pachas n’ayant aucun respect pour les lois ni pour personne, persuadés qu’ils sont de leur « immunité ». C’est en cela que ce qui se passe du côté de N’Djamena devrait donner à réfléchir à cette clique de princes d’un genre nouveau qui font la pluie et le beau temps sur le continent.

Par San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 29 septembre 2010 à 18:53 En réponse à : Tribulations des fils de présidents africains : La leçon venue de N’Djamena

    Ce fait ne semble pas un acte de bravoure pour la police Tchadienne. Mettons ce haut "fait de guerre" au compte d’une instruction du chef de l’Etat tchadienne car la victime de l’attaque est son gendre.
    Le fils ne serait pas inquiété s’il avait agit d’un citoyen labda

  • Le 29 septembre 2010 à 21:55 En réponse à : Tribulations des fils de présidents africains : La leçon venue de N’Djamena

    Barro, tu es trop a minima. Ou est la bravoure ? ce qui s’est passe, ca se serait passe avec quelqu’ un qui est hors du serail ? C’est une affaire de famille qu’ on a geree en placant le peit au petit coi(la prison c’est pour la famille aussi). Je m’attendais a mieux de toi.

  • Le 30 septembre 2010 à 01:15, par . En réponse à : Tribulations des fils de présidents africains : La leçon venue de N’Djamena

    Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire précédent. Peut être que votre article partait d’un bon sentiment ( du genre : africains reprenez espoir, il peut y avoir un peu de justice sur ce continent) mais vous semblez relater les faits tels que vous les avez entendus, sans réellement les approfondir et/ou en faisant preuve d’un peu trop de naiveté ce qui n’est pas la plus grande qualité dans le journalisme...
    Pour ma part, il semble évident que la police ait alerté le palais présidentiel avant d’arrêter le fils, et que le président tchadien ait donné son accord, dans le but de :
    1 - donner une leçon a son fils pour ne pas avoir respecté son autorité ( j’entends par là que si sa fille s’est mariée à cet homme c’est sûrement après que papa ait donné son accord, donc le fils n’avait rien à dire/faire pour exprimer un éventuel mécontentement contre cet union)
    2 - Et peut être faire passer un message plus général, comme vous l’avez évoqué aux "barons de N’Djamena" mais là vous ne précisez pas quel genre de message....Est-ce pûtôt un message du genre "quiconque commettra un délit/crime sera arrêté, ou plutôt "quiconque pourrait s’opposer de manière trop flagrante à ses décisions sera arrêté ?".
    Comme le remarque le commentaire précédent, le fils aurait-il été arrêté s’il s’agissait d’un citoyen lambda ? C’est la question que vous auriez peut être dû vous poser aussi avant d’en arriver à cette conclusion hâtive en parlant de "leçon venue de N’Djamena" et autre "hommage" ou encore "acte de bravoure".

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