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AFFECTATIONS DES ELEVES FONCTIONNAIRES : Soungalo doit veiller au grain

Publié le mardi 28 septembre 2010 à 02h44min

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Il y en a qui ont souri ou manqué de s’étrangler en lisant l’interview du ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Soungalo Ouattara, parue dans « Le Pays » du lundi 27 septembre 2010. Une interview dans laquelle le ministre a affirmé que « les élèves fonctionnaires n’attendent plus des mois avant d’être affectés ». La raison de ce sourire ou de cette colère ? L’affirmation du ministre qui ne colle pas forcément avec ce qui se passe sur le terrain. En effet, ceux qui ont fini leur formation professionnelle et rongent leurs freins depuis fort longtemps, attendant d’être affectés, ne seront pas d’avis avec le ministre.

Jusqu’au moment où ces lignes sont tracées, il y a des élèves fonctionnaires qui attendent d’être affectés par exemple depuis 3 mois. D’autres sont à leur 7e mois après leur sortie de l’école. Pour survivre en attendant qu’on daigne leur faire appel un jour, ils s’occupent comme ils peuvent.

Les plus chanceux d’entre eux ont pu avoir de petits contrats qui leur permettent de faire bouillir la marmite. Mais pour ceux qui n’ont pas eu cette chance, c’est la galère, étant donné que l’Etat ne leur donne rien en attendant. Certes, il y a un rappel de salaire une fois le poste rejoint. Mais en attendant, il faut se débrouiller pour ne pas mourir de faim et le rappel en question, aussi consistant soit-il, sert la plupart du temps à éponger les nombreuses dettes contractées pour survivre. Il y en a qui ont lu et relu l’interview en question pour s’assurer que le ministre n’a pas fait un lapsus en voulant parler d’intégration plutôt que d’affectations. Ils auraient compris le premier responsable de la Fonction publique s’il s’agissait de l’intégration qui, effectivement, ne prend plus beaucoup de temps comme par le passé.

Mais une chose est d’être intégré et une autre est d’être affecté. Le calvaire et l’attente des élèves fonctionnaires auraient été amoindris si les affectations se faisaient avec la même célérité que l’intégration comme ce qui se fait concernant par exemple les policiers et les douaniers nouvellement recrutés. Et c’est là que le bât blesse. Malgré la farouche volonté de Soungalo Ouattara de réformer l’administration publique, de changer les choses, ces situations incompréhensibles persistent toujours. Toutefois, c’est à se demander si le ministre de la Fonction publique est vraiment au courant des lourdeurs et des pesanteurs savamment entretenues par des agents réfractaires à tout changement ou qui trouvent leurs comptes dans l’immobilisme.

Cette question tenaille bien des esprits au regard des innovations apportées par le ministre Soungalo Ouattara qui montre non seulement sa farouche volonté de faire bouger les choses, mais aussi la parfaite maîtrise de son sujet. Malheureusement, comme l’éducation, la Fonction publique est elle aussi un mammouth difficile à secouer. Si fait que certains agents et leur ministre ne sont pas sur la même longueur d’onde. Pendant que celui-ci fait plusieurs pas dans sa réforme, il y en a qui n’auront pas bougé d’un seul pouce. Il faut de temps à autre que lui-même s’assure que tout le monde avance à son rythme, qu’il n’y a pas de canards boiteux qui peuvent bien le freiner dans son élan. A la manière d’un commandant de troupes qui se met un peu à l’écart pour voir si tout le monde marche au pas. C’est de notoriété publique que sauf miracle, il est difficile à un général avec une troupe démoralisée ou indisciplinée de remporter une victoire.

C’est dire que sans une synergie d’actions, les efforts fournis sont vains et on assistera à une illusion de changement. Des mesures idoines seront prises mais les maux qu’elles sont censées combattre persisteront toujours. C’est ce à quoi on assiste avec les affectations des élèves fonctionnaires que l’on souhaite les plus rapides possibles mais qui, en réalité, prennent toujours du temps au détriment de ceux qui sont dans cette situation et aussi des ministères et des institutions à l’origine de ces recrutements d’urgence. Apparemment, il n’est pas facile de faire changer d’avis ceux qui soutiennent que la Fonction publique n’est pas le champ de leur père. C’est tout dire du combat qui reste à être mené et pour lequel nous souhaitons beaucoup de courage au très volontaire ministre Soungalo Ouattara.

Sidzabda

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 septembre 2010 à 12:21, par Agent MFPRE En réponse à : AFFECTATIONS DES ELEVES FONCTIONNAIRES : Soungalo doit veiller au grain

    Mes remerciements a Sidzabda pour sa réflexion. Ceci dit, le ministère de la fonction publique a en charge l’intégration ou l’engagement ou le reclassement des agents nouvellement sortis de écoles professionnelles. Ce travail fait, la question salariale relève de la solde (ministère de l’économie et des finances) celle des affectations relève des ministères auprès desquels les agents ont été mis à disposition.
    Tout simplement pour dire qu’après l’étape bien evidemment incontournable de l’intégration/engagement ou reclassement, le Ministre de la fonction publique a fini de jouer sa partition. C’est aux autres acteurs susvisés d’entrer en jeu.
    Merci ! un agent du MFPRE

  • Le 29 septembre 2010 à 01:17 En réponse à : AFFECTATIONS DES ELEVES FONCTIONNAIRES : Soungalo doit veiller au grain

    mieux vos souffrir sans exigences d’être au service que de perdre ta crédibilité à ton lieu d’affectation ou tu pe connaitre personne.moi j’ai fait douze mois après ma sortie avant d’être mandaté. j’ai fait trois mois dans l’attente de mon affection et neuf mois au poste. si je n’avais pas eu la chance qu’il y avait un projet et que je gagnais des frais de mission, on allait me voir las bas . si tu emprunte de l’argent à des gens qui seront tes subordonnés, comment pourrait tu leur donner des instructions aisement.Pire si tu es un enseignant.c’ est mieux que tu dure avant d’être affecté car les financiers ne mendate facilement que les sorti de l’ENAREF. les salot !

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