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Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

Publié le vendredi 24 septembre 2010 à 03h48min

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Baba Karambiri

Enseignant de formation, Amadou Baba Karambiri abandonne la craie pour le micro en 1977. Par amour. « Je suis venu au journalisme par amour le 6 février 1977 », précise-t-il. Depuis donc trente trois ans Baba Karambiri sert les auditeurs du Burkina et d’Afrique en langues nationales. Il parle couramment une quinzaine de langues nationales. De beaux souvenirs il en garde beaucoup, des mauvais aussi.

« … je ne dis pas que la radio est ingrate mais les hommes sont ingrats ». A deux ans de sa retraite, Baba Karambiri se dit toujours au top de sa forme : « je ne suis pas encore tari, il y a de la ressource et de la matière ». C’est un homme fier mais fâché que nous avons rencontré.
Sa formation a fait de lui un enseignant, mais son cœur balançait pour autre chose : le journalisme. C’est finalement son cœur qui a eu le dernier mot le 6 février 1977, date à laquelle Amadou Baba Karambiri fait son entrée à la radio voltaïque. Il y restera comme pigiste animateur en langue nationale pendant plus d’une dizaine d’années avant d’être intégré. Son amour pour le métier de journaliste fut plus fort que toute autre souffrance qu’il devait endurer pour y demeurer.

Son travail à l’époque consistait à faire des sorties dans les villages pour la production d’émissions et les actions de sensibilisation des populations rurales. Par ce métier, Amadou Baba Karambiri connaît le Burkina comme la paume de sa main. « Pendant toutes ces années le Burkina m’a connu, l’Afrique m’a connu. Il n’y a pas un village au Burkina où vous allez dire Baba Karambiri et ceux de ma génération vont dire qu’ils n’ont pas entendu ce nom ; surtout quand j’animais le concert, le prénom Bachiba Natan (son pseudonyme) était une référence en Afrique occidentale », se souvient- il.

A lui seul, Baba Karambiri animait cinq émissions quotidiennes et hebdomadaires. Son concert des auditeurs en dioula dépasse les frontières du Burkina et de l’Afrique occidentale. Le Burkina Faso faisait office de pionnier à l’époque dans l’animation des concerts en langues nationales. Très vite, Baba Karambiri est noyé par la pléthore des demandes de disque des auditeurs. « Au Mali, au Sénégal, en Mauritanie, en Guinée, au Niger, en Côte- d’Ivoire jusqu’au Gabon, au Ghana et en Lybie, les gens nous écoutaient et nous envoyaient leurs demandes », cite- t-il fièrement les pays. Il sera aussi le premier à introduire le téléphone dans le concert des auditeurs.

Des souvenirs que Bachiba Natan garde jalousement au fond de sa mémoire et qui l’accompagneront certainement dans sa dernière demeure. Le ton ferme, il conte une anecdote vécue en Côte d’Ivoire : « en 1980 j’étais allé en Côte- d’Ivoire pour voir mes parents. Un jour je suis allé au marché d’Adjamé avec un cousin. Quand il m’a présenté à un Mossi (ce sont mes esclaves), ce Mossi a dit : voilà le petit Baba Karambiri de la radio ! En même temps, Burkinabè comme Ivoiriens, Maliens, Guinéens, c’était devenu un autre marché autour de moi. Ce jour-là, si je dis que je n’étais pas fier, ce n’est pas vrai. Pendant tout mon séjour en Côte- d’Ivoire les gens quittaient depuis San Pedro, Gagnoa, Daloa, etc. et venaient me voir. Ça, je ne peux jamais l’oublier ».

De la jeune génération de journalistes, Amadou Baba Karambiri est …amer. A juste titre. Extraits : « La jeune génération, on dirait qu’ils sont venus simplement pour faire les missions et empocher les perdiems. Sincèrement c’est regrettable. Ils ne veulent pas endurer une certaine difficulté ou souffrance. Or, lorsqu’on a choisi son métier, on doit endurer toutes les souffrances pour en tirer tous les profits… L’autre fait est il n’y a pas de cohésion entre les jeunes. Eux-mêmes ils ne s’aiment pas. Ce n’est pas bien. A notre temps (il durcit le ton) c’était vraiment la cohésion et la collégialité entre hommes comme femmes de médias », martèle Baba Karambiri. Mais il n’en a pas encore fini avec les jeunes. Dernier extrait : « La jeune génération ne s’approche pas de nous anciens. On a beaucoup de choses à leur apprendre, à leur dire sur tous les plans ; surtout que ce pays a traversé plusieurs péripéties politiques. Je félicite votre démarche vous qui êtes venus me demander. La jeune génération doit savoir ce que nous, nous avons fait à notre temps », ajoute- t- il.

Une autre chose qui fâche le doyen Karambiri, c’est le contenu de la formation dispensée dans les écoles de journalisme et la politique même de recrutement des journalistes pour les radios rurales et/ou locales. « Je critique les critères de recrutement. Vous allez recruter des gens, les former en journalisme pour les envoyer à la radio rurale ou dans les stations régionales ; ils ne comprennent aucune langue de la localité, comment vont- ils donner l’information à cette population ? », s’interroge- t- il.

Pour le doyen, les jeunes qui sortent de l’ISTIC (Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication) ou de l’université de Ouagadougou sont des intellectuels, mais en pratique beaucoup de choses leur manquent. Il faut donc à ses yeux que les écoles de formation s’appesantissent un peu plus sur la pratique surtout la dernière année de formation. Il appelle de tous ses vœux à mettre l’accent sur la formation des jeunes journalistes en langues nationales. Baba Karambiri affirme disposer de compétences en la matière. « J’ai des modules en dioula, en mooré, en fulfuldé. Dans ces trois langues je peux faire des formations sans me tromper ; que ce soit en production d’émissions, en reportage radio, en collecte et traitement de l’information », révèle- t- il.

Au soir d’une carrière bien remplie, Amadou Baba Karambiri ressent « beaucoup de joie d’avoir été utile à la nation et à la radio rurale ». Des difficultés il y en a eu énormément, mais une seule l’a durement marqué au point qu’il s’en souvient avec peine. « Un jour, ma femme devrait accoucher. Je devrais faire des examens pour qu’on lui fasse l’opération. Je suis venu à cette radio je n’avais pas 5F. Je suis rentré voir l’intendant pour prêter vingt cinq mille (25 000) francs et à la fin du mois j’allais rembourser. Je n’ai pas pu avoir ladite somme. Je ne peux jamais oublier ça… ».

Il marque un long temps de silence. Le récit est beaucoup plus lent que le débit par lequel l’interview se déroulait. Le souvenir est douloureux, pathétique. « C’est quelqu’un avec qui on se connaît simplement qui m’a vu à la station Total à côté du Rond- point des Nations unies ; j’étais angoissé, peiné. Je ne savais pas comment j’allais pouvoir sauver cette bonne dame qui m’a supporté pendant des années et qui porte mon enfant, je n’arrive pas à avoir les frais pour lui administrer les soins. Cet homme là, que Dieu le bénisse. Je ne peux pas oublier. Il me dit : mais grand-frère qu’est-ce qu’il y a vous êtes anxieux. J’ai dit oui. Ma femme doit accoucher et je dois faire des examens qui me coûtent près de vingt cinq mille francs. Je viens de mon service où je n’ai pas pu avoir les vingt cinq mille francs. Il me dit, vingt cinq mille francs ? J’ai dit oui. Il me fait rentrer par l’autre portière de sa voiture, il compte et met une somme dans l’enveloppe qu’il me tend. Il me dit « allez faire les examens et je prends toutes les charges à l’accouchement ». En plus il fait le plein de mon réservoir et me donne un bon de 5 000F. J’arrive à la maison, j’ouvre l’enveloppe et je trouve cent mille (100 000) francs dedans. Ce jour-là, j’ai pleuré. J’ai pleuré. Quand j’y pense, je ne dis pas que la radio est ingrate mais les hommes sont ingrats. Dieu merci cet enfant vit aujourd’hui, il a presque finit l’université, ma femme vit, je suis là. Je ne regrette rien. Si demain on me demandait les mêmes services, je le ferais ».

Koundjoro Gabriel Kambou
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 septembre 2010 à 22:02, par koutou En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Ah ! Ça fait plaisir de lire ces monuments de la communication. Je me souviens de cette voix quand tous petits on écoutait son concert sans comprendre un mot de dioula ! Ils avaient des expressions qui revenaient toujours et qu’on attendait à chaque concert. Ce qu’il a vécu c’est le lot de tous les pionniers dans tous les domaines : communication, sports, culture...A une certaine époque on pouvait parler de l’amour ou de la passion pour un métier. Aujourd’hui c’est différent. Le doyen doit donc nuancer les critiques vis à vis de la jeune génération parce que les époques ne sont pas comparables. Salut l’artiste !

  • Le 23 septembre 2010 à 22:36, par fokama En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Merci tu es fort !!!!

  • Le 24 septembre 2010 à 00:16 En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Merci Monsieur Karambiri pour votre travail.

  • Le 24 septembre 2010 à 03:26, par Le villageois En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    souvenir, souveniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiirrrrrrrrrrrrrr !

    Baba karambiri, tu es le premier journaliste que j’ai connu dès ma tendre enfance,
    J’aimais à t’écouter avec mon papa ,
    A l’heure de tes concerts, on arrêtait tout, même nos jeux d’enfance, rien que pour t’écouter ,
    Je vois encore ta voie voyager hors des frontière du Faso,
    une voie roque, mais belle.
    Saches que tout mon village t’aime,
    Mon papa non plus,
    Si ma maman vivait encore, je crois qu’elle se rallierait à moi pour te saluer,
    Moi je t’adores,
    Que Allah te donne encore la force et le temps de faire ce qui te plais en cette vie,

    Que tu repartes combler de réalisation de soi,

    Bonne suite baba !
    ALLAH KA SIDJAN DI I MA

  • Le 24 septembre 2010 à 05:57 En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    On ne peut rester indifférent face à un tel travail. Tout d’abord merci au journaliste qui nous permet de voir cet aîné. Quand je pense que d’aussi grande figures de notre vie (car son nom seulement vous ramène des souvenir) peuvent être aussi oubliées. J’espère que la retraite dont il est question ne sera qu’une réorientation de ses compétences au profit d’autres aspects du développement de la communication.
    Mr Karambiri, soyez fier ; vous avez donné à des milliers de personnes ce qui est le plus précieux. La joie. Inaginez que rien que votre nom nous ramène le souvenir de personnes avec lesquelles nous avons passé du bon temps et qui ne sont plus avec nous aujourd’hui. Toutes ces vieille personnes qui vous écoutaient et qui ne sont plus de ce monde. Toutes ces parties de thé et autres.
    Que Dieu vous bénisse.

  • Le 24 septembre 2010 à 06:36, par Konaté En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Amadou Baba Karambiri est un phénomène,il a séduit plus d’une génération avec ses concerts en dioula.Depuis Gaoua, j’écoutais sa voix et les disques demandés par les auditeurs avec grand plaisir malgré les interférences,les parasites et le volume qui nous parvenait en dents de scie.
    Tonton karambiri,je vous avoue que j’ai eu des larmes aux yeux quand j’ai lu le passage de votre femme.Un adage de chez nous dit :"Quand on dit qu’un homme est bon,on ne parle pas de sa chair mais des services qu’il nous rend." Konaté depuis l’Espagne.

  • Le 24 septembre 2010 à 11:29, par Adama En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Merci au faso.net à travers son journaliste d’avoir fait sortir de l’ombre ce monument de la communication. Bien que ne comprenant pas le dioula, je ne manquait pas son concert de dimanche à 14h depuis l’école primaire. Plus de 15 ans après à mon lieu de stage à la radio rurale, j’apprend que c’est lui qui doit m’encadrer. Ce fut avec grand plaisir. Il est modeste, courtois et surtout disponible en tout temps et en tout lieu. Il te forme comme s’il voulait vidait tout son savoir pour te le transferer. La jeune génération doit cotoyer ces virtuose de la radio pour leur formation pratique. Longue vie à toi cher esclave.

  • Le 24 septembre 2010 à 11:41, par Le Burkinabè En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    salut cher confrère d’être allé vers cet homme qu’on entend seulement parler des autres mais pas de lui-même.cette fois, il parle de lui même et c’est ce qui est interessant.je pense que Baba Karambiri est une bibliotheque qu’on doit consulter à tout moment. il a servi la nation burkinabè et la radio rurale avec tout l’amour qu’il faut. mais ce qu’il faut tenir pour vrai, c’est que cet homme peut toujours servir la presse burkinabè. des modules dont il parle ,j’en sais quelque chose. Quant aux flèches à l’endroit de la jeune génération de journalistes (j’en fais partie), je pense qu’il a tout à fait raison. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que les jeunes doivent continuer à apprendre auprès des anciens même s’ils sont bardés de diplômes, surtout que dans ce metier même si on a le doctorat si on ne prend pas conseils auprès des anciens, on ne peut jamais être un bon journaliste. En tout état de cause, je félicite Baba Karambiri et le remercie pour tout ce qu’il a fait pour notre pays

  • Le 24 septembre 2010 à 16:48, par Monsieur Gilles En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Quelqu’un peut me dire qu’est devenu Roger Nikiema
    le célèbre parleur de la radio, il était vraiment trop fort,
    il a eu ensuite un successeur vers 1977 mais je ne me souviens plus de son nom

  • Le 24 septembre 2010 à 20:55, par Le VOLTAIQUE En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Ah oui..Un Grand journaliste VOLTAIQUE Ce Baba KARAMBIRI.

    La jeune generation de journalistes BURKINABE doit s’inspirer du travail bien fait par un des leurs.

    Felicitations a toi cher journaliste

    Unite...Travail...Justice

  • Le 25 septembre 2010 à 12:45 En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    MERCI CHER ESCLAVE POUR NOUS AVOIR SERVI PENDANT DES ANNEES.TU N ES PAS ENCORE FATIGUE ET ON T ENVERRA COMME AMBASSADEUR DU MORO AUPRES DE TES FRERES CHAMEAU.

    SALUT TONTON CAR A CAUSE DDE VOUS J AI CHERCHE A APPREDRE LA LANGUE DIOULA ET AUJOURD4HUI JE PARLE BIEN LE DIOULA.L HISTOIRE DE VOTRE FEMME A FAIT COULER MES LARMES ET DIEU MERCI JE ME JOINS A VOUS POUR BENIR CE BIENFAITEUR QUI VOUS A SAUVE DE LA SITUATION. DIEU LE RENDRA AU CENTUPLE.
    PORTEZ VOUS BIEN ET DIEU DONNE LA CHANCE A VOS ENFANTS D ETRE MEILLEURS QUE VOUS. BYE

  • Le 25 septembre 2010 à 14:10 En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    M. gille Roger nikiema est aujourd’hui promoteur de radio salankoloto. malgré son age il est encore très actif. dernièrement je l’ai en vu en photo interviewant maurice Yaméogo quand il était encore président

  • Le 25 septembre 2010 à 18:58, par Azize BAMOGO En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Cet homme est un monument. Notre agence CITECOM a eu à travailler avec lui pour la réalisation d’émissions de sensibilisation. il nous épaté en assurant la traduction des émissions en trois langues différentes avec une aisance extraordinaire. j’ai jamais vu quelqu’un qui maîtrise autant son boulot et qui le pratique avec un tel amour. et j’ai appris à l’écouter à la radio j’en suis encore plus épaté. c’est ce genre de personnes qui méritent vraiment la reconnaissance de tout un peuple. quelque chose d’assez spécial pour saluer son départ à la retraite serait mérité. bien à toi BIG BABA !!!!

  • Le 4 octobre 2010 à 23:35, par MR PARE BOUBACARE En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    OUI parrapport Au GRAND frere KARAMBIRI que jai CONNU dans LES annee 80 aouaga J ETAIS jeune LYCEEN CHEZ MON ONCLE pare souleymane non LOIN du stade DU 4AOUT(paix a son AME)s est UN mr que moi je NOUBLIRAI JAMAIS CAR recevoir 200F DE SA PART EN CE TEMPS C ETAIS beaucoup ;precisemt chez le vieux zongo iya qui n est plus de monde ;big respect doyen.MR PARE BOUBACARE DEPUIS PARIS

  • Le 9 octobre 2010 à 19:53 En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    TONTON KARAMBIRI CHAPEAU A VOUS N’OUBLIE PAS QUE UN ESCLAVE RESTE UN ESCLAVE QUE DIEU TE PROTÈGE ET TE DONNE LONG VIE

  • Le 18 novembre 2010 à 18:44, par bokassa En réponse à : Amadou Baba Karambiri : 33 ans au micro et toujours au top

    Laissez nous respirer. Parce qu’un fils d’esclave de samo a pu parler devant un micro 33 ans on ne peut plus dormir tranquille ! y a rien d’extraordinaire. Ah si. Comme les samo ne sont pas intelligents , pouvoir faire comme Baba relève de l’exploit.
    Donc et malgré tout, bravo, vieux samo. J’avoue que je ne pige pas un seul mot dioula mais quand j’étais petit, j’entendais chaque fois son nom à la radio le dimanche à 14h.
    NDLR : en fait baba karambiri est un nom d’emprunt, il s’apelle en réalité Baba Kaboré

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