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Mamadou Kanté, représentant-résident de l’UNFPA : "Les défis sont là, mais je pense qu’ils peuvent être gérés…"

Publié le jeudi 23 septembre 2010 à 04h21min

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Mamadou Kanté est le nouveau représentant-résident de l’UNFPA au Burkina Faso ; Malien d’origine, il n’est pas un inconnu des Burkinabè. Dans cet entretien, il aborde entre autres, son choix de ce poste onusien et des défis qui l’attendent.

Sidwaya (S). : Vous venez d’arriver à l’UNFPA comme représentant, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Mamadou Kanté (M. K.) : Je suis Mamadou Kanté, mon nom indique bien que je suis de la sous-région, plus particulièrement du Mali, je suis médecin de formation, spécialiste en santé maternelle et infantile. Sur le plan professionnel, j’ai travaillé avec le gouvernement de mon pays, mais j’ai passé ces quinze dernières années surtout avec Plan international qui est assez bien connu ici au Burkina.

J’ai travaillé pour le compte de cette ONG en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et plus récemment en Afrique de l’Est. Dans le cadre de mon parcours professionnel, j’ai beaucoup travaillé dans la santé, particulièrement sur le Sida et d’autres aspects de la santé reproductive. Je me sens assez confortable dans mon nouveau rôle parce que je vois cela comme une continuation de ce que j’ai toujours fait.

S. : Quelles sont vos premières impressions en foulant le sol burkinabè ?

M. K. : En choisissant de venir au Burkina Faso, cela veut dire que j’avais déjà une impression positive. On n’abandonne pas quinze années dernière soi comme cela, si on n’est pas sûr d’être dans de bonnes mains. Et, ces impressions positives sont confirmées par le fait que j’ai trouvé une très bonne équipe sur place, solide, professionnelle, qui sait ce qu’elle fait et pour tout responsable, c’est le début du succès.

Sur le plan des relations publiques, j’ai été très bien accueilli par les officiels et aussi par la famille des Nations unies. J’étais ici il y a une dizaine d’années. Je retrouve un environnement complètement changé en ce qui concerne toute la ville de Ouagadougou et je trouve cela très bien. Encore une fois, j’ai des impressions très positives.

S. : Le Burkina Faso est un pays qui a beaucoup de défis à relever sur les questions de population.Etes-vous conscient de l’ampleur du travail qui vous attend ?

M. K. : Evidemment. Le Burkina n’est pas seul dans ce cas. Peut-être que je vais regarder d’une autre manière ce qui a été fait et beaucoup de choses ont été faites. Certainement beaucoup restent aussi à faire. Sur ces chantiers, l’UNFPA n’est pas seul. Il y a d’abord le gouvernement qui a pris la mesure des défis et qui est très engagé.

Il y a également les autres partenaires, qu’ils soient multilatéraux ou bilatéraux, qui sont aussi engagés auprès du gouvernement. Les défis sont là, mais je pense qu’ils peuvent être gérés et c’est ce à quoi nous nous attelons. Je pense par exemple à la croissance démographique, ou les problèmes de genre. Ces défis ne sont pas propres au Burkina, ils sont réels. Toutefois, l’environnement du Burkina me convainc qu’ils sont surmontables.

S. : Vos priorités en tant que premier responsable de l’UNFPA au Burkina ?

M.K. : Il y en a beaucoup. Mais il faut toujours opérer un choix. Une des premières, c’est la continuation de ce que le bureau a entrepris jusque-là, c’est-à-dire, mobiliser encore plus de ressources pour les questions de population. Il y a aussi le partenariat avec le gouvernement et les autres agences des Nations unies. Nous allons également renforcer la collaboration avec les autres partenaires bilatéraux, parce que pour moi, le partenariat est important et je dois continuer à le renforcer.

Enfin, tout ce que nous devons faire, doit s’inscrire dans les priorités du gouvernement. En ce sens, nos activités doivent s’inscrire dans le même cadre qui est en train d’être finalisé, la Stratégie de croissance accélérée pour un développement durable (SCADD). Si au terme de ma mission, j’arrive à inscrire quelques points dans ce sens, je pense que ce sera déjà un grand succès.

S. : Il se tient à New York une session des Nations unies sur les OMD. L’UNFPA suit de très près l’OMD 5. Toutefois, le taux de mortalité maternelle reste l’un des plus élevé au monde. Avez-vous des solutions particulières dans votre agenda ?

M.K. : Comme je le disais au début, la mortalité maternelle est un grand défi, je suis confiant que cela va s’améliorer. Ce que nous pouvons faire en tant que UNFPA, c’est de continuer à développer le partenariat avec le gouvernement qui est très engagé sur cette question, avec les autres partenaires pour continuer l’effort en cours. Alors, je n’apporte pas de solutions particulières ni de solution miracle. Je pense qu’ensemble avec le gouvernement, nous pouvons aboutir à des résultats concluants comme cela s’est passé dans d’autres régions du monde.

Entretien réalisé par Charles OUEDRAOGO

Sidwaya

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