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CINQUANTENAIRE DE L’INDEPENDANCE DU MALI : Polémique autour de la présence de Moussa Traoré au défilé

Publié le mercredi 22 septembre 2010 à 03h24min

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Les festivités marquant le cinquantenaire de l’indépendance du Mali connaîssent leur apothéose aujourd’hui. Sur le Boulevard du Mali flambant neuf, le président Amadou Toumani Touré préside ce matin un grand défilé, avec, à ses côtés, ses homologues d’autres pays. Mais la présence annoncée de l’ancien chef d’Etat malien, Moussa Traoré, qui a reçu une invitation à participer au défilé, divise l’opinion.

Le Boulevard du Mali servira de cadre ce matin au grand défilé militaire commémorant les cinquante ans d’indépendance du Mali. Le président Amadou Toumani Touré, hôte de la manifestation, a convié de nombreux chefs d’Etat pour être les témoins de cette étape de l’histoire du Mali. La quinzaine de chefs d’Etat annoncée ne pourront sans doute pas tous répondre à l’invitation. Certains d’entre eux participent actuellement à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. N’empêche, les autorités maliennes ont mis les petits plats dans les grands. Hier soir déjà, les invités présents à Bamako ont pris part à un dîner, suivi de la symphonie du cinquantenaire créée par Boncana Maïga, au palais de Koulouba. L’organisation du cinquantenaire a coûté environ 7 milliards de F CFA dont 4 milliards pour certaines réalisations, selon la vice- présidente de la Commission nationale d’organisation du cinquantenaire de l’indépendance du Mali, Fadimata Maïga Zouré.

Quand on lui demande si ce n’est pas cher payé pour un pays comme le Mali, cette femme politique (elle est la vice-présidente de l’ADEMA) a une réponse tout aussi politique : « Le cinquantenaire est un vaste projet de développement. Sur les 7 milliards, au moins 4 milliards ont été utilisés dans des investissements. Il s’agit d’infrastructures de développement comme le Monument du cinquantenaire que le président ATT va offrir à la jeune génération des prochaines cinquante années. Il faut être ambitieux. Nous devons voir grand pour le pays. Le monument est érigé sur la berge du fleuve dans le cadre d’un grand projet de développement. Vous savez, la démocratie, c’est aussi le fait que l’opposition ait toujours quelque chose à redire. Et c’est normal. Tant que la critique est positive, il n’ y a pas de problème. »

Moussa Traoré, ange ou démon ?

La présence de l’ancien président Moussa Traoré, au défilé, fait aussi débat. Une association dénommée Repères s’oppose à la venue de Moussa Traoré, celui qui a été renversé en 1991 par les forces démocratiques, à la tribune d’honneur. Ce sera, pour cette association, salir la mémoire des 292 manifestants tués lors du renversement du régime Traoré. Mais d’autres voix défendent plutôt le bien-fondé de l’invitation faite à Moussa Traoré, au nom de la réconciliation nationale. Sont de celles-là, Fadimata Maïga Zouré. « Moussa Traoré est un grand homme de ce pays, soutient-elle. Il a dirigé le Mali pendant 23 ans. On ne peut pas ignorer son passage à la tête de ce pays. Comme tout humain, il a connu des hauts et des bas. Il y a eu des bonnes et des mauvaises choses. Nous sommes des Maliens et nous n’avons pas besoin d’organiser des conférences de réconciliation. Nous, on se pardonne. Entre nous Maliens, nous sommes tous des frères.

Le président ATT était cadet de Moussa ; il a été son collaborateur. Le coup d’Etat de 1991, c’était seulement pour faire cesser le bain de sang qui n’a certainement pas été voulu par Moussa Traoré lui-même. Mais quand le peuple se soulève, il y a toujours des problèmes. Aujourd’hui, nous sommes tous réconciliés. Le parti de Moussa dirigé par le Dr Choguel Maïga est membre de la mouvance présidentielle. Ce dernier a été ministre de ATT. L’ADEMA, qui a porté Alpha Oumar Konaré à la tête de ce pays comme tous les autres partis de l’opposition, avait soutenu ATT en 2007. C’est pour vous dire que les Maliens se sont réconciliés. Ici, c’est le dialogue qui prévaut. »

En tout cas, le peuple malien peut être fier d’une chose, celle d’avoir bâti une démocratie reconnue du monde. Il a ainsi eu le privilège de recevoir les félicitations de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, en ces termes, à l’occasion de ce cinquantenaire : « Le Mali est un modèle de stabilité et de démocratie en Afrique sub-saharienne, et votre engagement à promouvoir le respect, la tolérance et la diversité culturelle est un excellent exemple pour la région et le monde ». Un satisfecit qui vaut son pesant d’or quand on connaît les exigences de Barack Obama en matière de démocratie.

Mahorou KANAZOE (A Bamako)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 22 septembre 2010 à 10:05 En réponse à : CINQUANTENAIRE DE L’INDEPENDANCE DU MALI : Polémique autour de la présence de Moussa Traoré au défilé

    Si seulement le Burkina pouvait prendre cet exemple ! Une question à deux sous : pourquoi le pouvoir rend t-il si aveugle qu’on en vient à ne plus discerner le virtuel du réel ?

  • Le 22 septembre 2010 à 12:07 En réponse à : CINQUANTENAIRE DE L’INDEPENDANCE DU MALI : Polémique autour de la présence de Moussa Traoré au défilé

    292 morts c’est trop pour pouvoir se retrouver moins de 20 ans après sur une tribune d’honneur. L’effet réconciation cherché risque de produire l’effet contraire. Le fait de l’avoir libéré, c’était déjà inespéré après autant de crimes ! Si en plus il doit se retrouver sur une tribune d’honneur c’est le comble ! Maliens nous saluons votre démocarite qui fait honneur à l’Afrique mais attention !

  • Le 22 septembre 2010 à 13:38, par yacou En réponse à : CINQUANTENAIRE DE L’INDEPENDANCE DU MALI : Polémique autour de la présence de Moussa Traoré au défilé

    moussa, à ta place, je trouverai une raison subjective soit-elle pour m’absenter à défaut de me pendre !!!!Moussa tarwaaré.......combien de veuves et d’orphélin as tu fais pour aujourd’hui être à un tel rdv ? Non.............., l’Afrique

  • Le 23 septembre 2010 à 01:01, par Mytibkèta En réponse à : CINQUANTENAIRE DE L’INDEPENDANCE DU MALI : Polémique autour de la présence de Moussa Traoré au défilé

    le mali a un passé et on le répetera pas assez, un passé fait de courage et du respect de la dignité "plutot mourrir que d’accepter une certaine forme d’humiliation. On ne se jette pas dans la poussière dans les pieds d’un naba. Et le griot de dire si tu ne peux dire la vérité en tout lieu et en tout temps donnes la parole au griot, si tu ne peux défendre ta patrie donnes les armes aux femmes qui te montreront le chemin de.....Vous voyez "id pa yebri yé". Pire encore non seulement nous rampons,mais nous faisons du surplace, car nous faisons des choses auxquelles nous ne croyons pas. Qui se rappelle encore de la Journée du Pardon.Même le monument qui lui est dédié est inachevé. plus de Vingt ans d’atternoiements ont façonné un burkinabé que je me refuse de qualifier.Que dieu sauve le Burkina

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