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Sommet sur l’emploi : Quand la municipalité met l’informel au chômage

Publié le lundi 6 septembre 2004 à 07h24min

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Depuis le 3 septembre dernier, Ouagadougou respire au rythme du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) consacré à l’emploi et à la lutte contre la pauvreté. Une idée qui a germé dans la tête du président du Faso et qui a été entérinée par ses pairs lors du Sommet de l’UA de Maputo.

Une idée à saluer eu égard à la problématique qu’elle soulève quand bien même on se demande si cette grand-messe pourra effectivement la résorber. C’est déjà un pas en avant que de cogiter autour de la question. En effet, qui n’est pas frappé par le quasi-désœuvrement quotidien de cette jeunesse livrée à elle-même qui n’a pour viatique que l’espoir ?

Il y a quelques années de cela, le chômage et le sous-emploi frappaient les non-diplômés : celui qui n’avait pas de parchemin ne pouvait pas espérer décrocher un job. Le phénomène s’est généralisé de nos jours et même les diplômés de "petites" et "grandes" écoles n’en sont plus épargnés. En désespoir de cause, nombre d’eux se sont lancés dans les affaires, venant grossir le nombre de ceux qui étaient déjà dans "l’import-export". Aujourd’hui, ils sont nombreux ceux qui font dans l’informel, entendez "ceux qui ont leurs bureaux dans les sacs ou aux abords des avenues et rues".

L’informel est roi dans les villes du Burkina, en particulier à Ouagadougou, ce qui ne plaît pas au patron de Simonville, qui a fréquemment fait des descentes contre ces "empêcheurs de circuler". Pas plus tard que ces dernières 72 heures, le secteur informel a essuyé encore le courroux de la municipalité. Les kiosques, étals et autres étalages situés sur l’avenue Bassawarga ont été déboulonnés, certains nuitamment en l’absence des propriétaires, qui ne pourront que constater les dégâts le lendemain. On entend déjà certains avancer que la sécurité des illustres personnalités du Sommet exige ces désagréments.

En plus, c’est esthétique ! OK ! Mais a-t-on oublié les jobs supprimés de la sorte ? A-t-on perdu de vue que ce secteur informel doit vivre également pendant le Sommet et que des familles vivent de ces petits boulots ? Et pourtant c’est pour parler travail qu’on "gâte le travail" de ceux pour lesquels on se réunit à Ouaga 2000. Il va falloir réfléchir sur ce problème ; tiens pourquoi pas un mini-sommet sur "La place de l’informel de la rue" lors des grands sommets à Ouaga ?

Rabi Mitibkèta
L’Observateur Paalga

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