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Prise d’otages en Russie : Réflexe soviétique à Beslan

Publié le lundi 6 septembre 2004 à 07h42min

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Près de 400 morts dont pas moins de 150 enfants et plus de 700 blessés. Lourd bilan pour une rentrée scolaire habituellement synonyme d’ambiance bon enfant et de retrouvailles. Tout a commencé mercredi dernier, lorsqu’un commando tchétchène a pris toute une école de Beslan en Ossétie du Nord, en otage.

Deux jours après, c’était l’assaut, aussi brutal qu’inattendu, des forces d’élite du FSB (ex-KGB). Aujourd’hui, la république caucasienne voisine de la Tchétchénie pleure ses victimes tombées au cours de l’opération qui était censée les libérer.

« Toute la Russie souffre, pleure et prie avec vous », a déclaré le président Vladimir Poutine aux survivants du drame. Que dire d’autre, alors que la veille de l’assaut meurtrier, le locataire du Kremlin avait affirmé haut et fort que la sauvegarde des otages demeurait une priorité absolue. Malheureusement, ce n’est pas une première dans la Russie post-soviétique : on se souvient en effet d’une prise d’otages en octobre 2002 où un autre commando tchétchène avait retenu 800 personnes dans un théâtre moscovite.

Là aussi, lourd bilan, car outre les terroristes, on avait compté 129 victimes à l’issue de l’assaut des mêmes forces spéciales. C’est à se demander si dans la nouvelle Russie, un otage aurait plus de chance de survie aux mains de ses ravisseurs que suite à une intervention musclée du FSB. En ex-officier du KGB, le président russe doit revoir, dans le fond, la copie de ces désormais tristement célèbres forces spéciales.

Les mauvaises habitudes soviétiques ont la vie dure, c’est certain ; car malgré la glasnost et la perestroïka, demeure encore la souche forgée par des décennies d’ostracisme. A l’époque glorieuse du tout-puissant KGB, il n’y avait pas besoin de faire dans la dentelle, car les échos étaient très limités, contrôle de l’information oblige. Aujourd’hui, à contexte différent, nouvelle manière de servir, en se rappelant que la pire tyrannie est celle de l’habitude. Une profonde réforme s’impose donc au sein des forces de l’ordre, pour que la bavure de Beslan soit bel et bien la dernière.

Rabi Mitibkèta
L’Observateur Paalga

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