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Au coin du palais : Le prêtre l’a échappé belle

Publié le jeudi 16 septembre 2010 à 03h01min

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A 47 ans, Christophe Ouali, un agent comptable domicilié au secteur 17 de Bobo-Dioulasso comparaît pour la 6e fois à la barre du tribunal correctionnel mardi 14 septembre 2010. Pas pour détournement de fonds comme on l’aurait pu l’imaginer, mais pour tentative d’escroquerie de 111 000F au préjudice de Jacques Sanou, un prêtre religieux, dans une affaire ambiguë de vente de parcelle.

Ouali, a fait noter Mme le procureur du Faso, ne peut jamais changer, convaincu qu’il a « l’escroquerie dans son sang ». Trempé dans des manœuvres nébuleuses de parcelles, Ouali se faisait appeler par plusieurs noms : tantôt Ange Christophe, tantôt Geoffroy, et même Ange Ouali. Toutes ses tentatives s’achèvent à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso. Jugé et condamné à 24 mois ferme, il est libéré en avril 2009.

Mais chassez le naturel dit-on, il revient toujours au galop. En juin dernier, le sieur Ouali au rencontre fortuitement Béatrice Sanou à l’hôpital Souro-Sanou. C’était, selon lui, dans l’intention de lui faire la cour. Ils échangent les contacts. Au cours de la conversion, la demoiselle évoque son intention d’avoir une parcelle à usage d’habitation. Sur le coup, Ouali aurait promis de s’en occuper en mettant en avant ses relations dans le domaine.

Après ce contact, plus rien jusqu’au jour où c’est le frère aîné de Béatrice, Jacques Sanou, un prêtre de passage à Bobo-Dioulasso le joint au téléphone. Celui-ci exprime le désir d’acquérir une parcelle. Au procès, les versions divergent. Le prêtre dit avoir été conduit par Ouali sur six parcelles différentes au secteur 5 pour faire un choix, mais le prévenu affirme et maintient qu’il s’agit d’une seule parcelle.

Ensuite, le même Ouali soutient n’avoir rien perçu du prêtre comme argent, sauf une réclamation de 111 000 F CFA qui devait être versée une fois l’affaire conclue. Très vigilant, le prêtre a voulu d’abord se renseigner sur son partenaire et s’est rendu compte que celui-ci avait une mauvaise réputation. C’est pourquoi, il a porté l’affaire à la police, une façon pour lui de mettre à l’abri, d’éventuelles victimes. L’avocat de Ouali n’est pas de cet avis.

Taisant tout sur le séjour carcéral de son client, il trouve que l’infraction d’escroquerie ou de tentative d’escroquerie dans ce cas précis reste à prouver. Une polémique vite interrompue par le président du tribunal s’installe entre lui et Mme le procureur du Faso. Cette dernière pense que le passé de Ouali est accablant et qu’il faut lui appliquer la peine exemplaire de 5 ans. En attendant le verdict, le 21 septembre prochain, Ouali demande la clémence du tribunal et promet de ne plus recommencer. Le procureur reste sceptique.


Des renvois sans fin

Les affaires inscrites au rôle du Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso connaissent de plus en plus de renvois. Soit le prévenu n’est pas là, ou c’est la partie civile qui brille par son absence. Pourtant, il ressort que chacun reçoit sa convocation à comparaître. Pourquoi tant de manque de respect pour la justice ?

Ce qui est certain, cette situation oblige le Tribunal à renvoyer toujours des dossiers à d’autres dates. Là aussi, le constat est amer car malgré tout, la barre reste souvent vide. Parfois c’est seulement l’une des deux parties qui se présente.

Rassemblés par Frédéric OUEDRAOGO

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Vos commentaires

  • Le 16 septembre 2010 à 10:26 En réponse à : Au coin du palais : Le prêtre l’a échappé belle

    je voudrais savoir si c’est à bobo-dioulasso seulement qu’il y a des jugements. et pour les autres localités on fait quoi de ça ?

    • Le 18 septembre 2010 à 09:11, par Hamane En réponse à : Au coin du palais : Le prêtre l’a échappé belle

      Non , c’est seulement à Bobo-Dioulasso qu’un journaliste a décidé de se positionner au coin du palais de justice pour nous rendre compte régulièrement. donc pour savoir ce qui se passe dans les autres localités, il faut aussi d’autres journaliste de ce genre. Ne sais-tu pas que Bobo-Dioulasso est le siège de la création, de l’imagination, de la libération des génies créateurs au Burkina Faso ?

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