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Pénurie de gaz : La ruée vers le bois de chauffe et le charbon

Publié le mercredi 15 septembre 2010 à 03h53min

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L’image des bouteilles de gaz butane en longue et interminable file indienne devant des boutiques est désormais solidement incrustée dans le quotidien des Ouagavillois. Le gaz arrivant au compte-gouttes, les consommateurs en manque chronique et dans le besoin, sont contraints, pour se faire servir, à partie de la portion congrue qui est mise sur le marché, d’user de ruse, de leurs relations et parfois de jouer des coudes. Pour ceux qui sont lassés de courir vers ce gaz, qui comme pour mériter sa nature, est devenu insaisissable, c’est la ruée vers le charbon de bois et le bois de chauffe.

Les prix de ces combustibles se sont donc logiquement envolés et les ménages ne savent plus à quel saint se vouer. Une équipe de Fasozine.com a fait le tour de certains points de vente de bois de chauffe et de charbon de la capitale, ce lundi 13 septembre 2010. Constat.

« Le prix de l’essence augmente tout le temps, il n y’a pas de gaz, l’électricité coûte cher, maintenant c’est le bois qu’on ne peut même plus acheter », c’est le cri de détresse d’une ménagère, rencontrée chez une vendeuse de bois de chauffe.

Longtemps considéré comme le combustible des pauvres, du fait de son prix modeste et de la fumée incommodante qu’il dégage, le bois de chauffe est en passe de devenir un luxe en cette période de pénurie aiguë de gaz domestique. « 200 francs CFA de bois ne me servent que pour une seule cuisine et c’est sans compter avec la bouillie des enfants, le thé que mon mari prend le matin avant d’aller au boulot… », révèle la jeune ménagère visiblement désespérée. Mme Adjaratou B., la vendeuse de bois, tente de se justifier : « Ce n’est pas à cause de la pénurie de gaz que nous vendons le bois cher, c’est parce qu’il y a une forte demande. En plus de cela, avec la saison hivernale, nos commandes tardent à être honorées ».

Cependant, reconnaît-elle, « je ne peux pas dire que les affaires ne marchent pas, vu l’affluence de la clientèle. A cause de la pénurie du gaz, tous ceux qui n’utilisaient pas le bois se ruent maintenant vers ce combustible et je ne m’en plains pas. Il y a quelque temps, je ne vendais quasiment plus mon bois qu’aux dolotières (vendeuses de bière de mil, ndlr) ». Au sujet du retard mis par les commandes, Mouni Tassembédo, transporteur de bois précise : « A cause de la saison pluvieuse, les camions qui chargent le bois s’embourbent et peuvent passer deux ou trois semaines en forêt. Quand ils rentrent enfin, la demande est si forte que le stock s’épuise très vite ».

En plus du bois de chauffe, les ménagères se sont tournées, pour la plupart, vers le charbon de bois. Mais à leur grand désespoir, ce combustible est également inaccessible. « On ne peut plus acheter du charbon », s’exclame une dame. En effet, « le sac de charbon de bois est passé, en l’espace d’un mois, de 4000 francs CFA à 6000 francs CFA, et le sachet de 100 francs CFA suffit à peine à chauffer l’eau pour le thé », poursuit-elle, impuissante. Sans être catastrophique, le quotidien du Burkinabè moyen, en l’occurrence les citadins prend la forme d’une équation à plusieurs inconnues.

Elza Sandrine Sawadogo (Stagiaire)

Fasozine

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