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Christophe Knoch (gérant de Festspielhaus Afrika) « D’ici la fin de l’année, la première phase du village opéra verra le jour »

Publié le lundi 13 septembre 2010 à 02h40min

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Décédé le 21 août 2010, Christophe Schlingensiel laisse derrière lui un grand projet, « le village opéra » de Laongo qui lui tenait à cœur. Un projet qui verra tout de même le jour. C’est ce qu’a affirmé Christophe Kmoch dans l’entretien qui suit. Il était au Burkina Faso dans ce cadre et est chargé de poursuivre l’œuvre entamée par le défunt.

Sidwaya (S.) : Depuis le 21 août dernier, le Burkina Faso a perdu un grand ami avec le décès de Christophe Schlingensiel. Comment le choc sur sa disparition a-t-il été vécu en Allemagne ?

Christophe Kmoch (C.K.) : Son décès a attristé toute l’Allemagne. En témoigne les journaux qui en ont fait de larges échos. J’ai vu que Sidwaya aussi a fait deux articles sur son décès et cela a été très bien noté en Allemagne. Prosper Tiendrebéogo a même été dépêché en Allemagne par le ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication pour ses obsèques.

S. : Quelle est la raison de votre présence au Burkina ?

C.K. : J’ai un devoir de poursuivre l’œuvre laissée par Christophe Schlingensiel. Là-dessus, il y a un soutien du gouvernement et du peuple burkinabè. Je suis là pour leur réaffirmer que le projet va poursuivre son cours normal. Et d’ici la fin de l’année, nous allons achever la première phase du village-Opéra. Tout le monde est partant pour. Je veux parler des partenaires et bien d’autres.

Les fonds sont disponibles et il n’y a pas de doute là-dessus. Je vous informe que depuis février déjà, il y a 13 conteneurs qui sont arrivés avec tous les matériaux. Il s’agit maintenant de mettre la plate-forme en béton et de l’équiper. Lorsque le théâtre va voir le jour, on aura déjà l’école, les formations et tout va jaillir. Sa femme disait que le cœur de Christophe est au Burkina Faso. Je pense que c’est un message fort.

S. : Vous avez certainement rencontré des autorités burkinabè. Quel a été le message ?

C.K. : Le message des autorités burkinabè a été clair et ils l’ont manifesté bien avant. Comme je vous disais tantôt, ils ont envoyé des émissaires aux obsèques du défunt. Même l’ambassadeur du Burkina Faso en France y était. Ils ont présenté une note de condoléances à la veuve. C’est un signal fort qui vient du fond du cœur des autorités burkinabè. Christophe Schlingensief en un an, a fait connaître le Burkina Faso en Allemagne.

Quant on parle du village-Opéra, forcément on associe le nom de Christophe. Pour être franc, il y a 2 ans, quand on parlait du Burkina en Allemagne, il y a certains qui se demandaient où il est situé. Mais grâce à son projet, le Burkina a maintenant une renommée. A présent, la question est comment développer cette idée exceptionnelle à l’avantage de tout le monde, pour qu’elle soit durable.

S. : Vous qui aviez longtemps côtoyé l’homme, comment il était ?

Christophe Schlingensief né en 1960, a été pendant longtemps l’enfant terrible de l’art en Allemagne. C’était un grand provocateur qui était très sensible au développement sociopolitique du pays.

Il mettait toujours le doigt dans la plaie. Il avait fait un film qui s’appelait « Le massacre des tronchonneusses allemandes ». Il montrait dans ce film que les allemands de l’Ouest massacraient à la tronchonneusse, les allemands de l’Est. Je me rappelle qu’il avait protesté contre l’ancien chancelier Helmut Kohl en invitant tous les chômeurs à se lancer dans le lac où M. Khol passait ses vacances d’été, pour créer un tsunami.

S. : Quel message avez-vous pour tous ceux qui ont connu Christophe Schlingensief au Burkina Faso ?

C.K. : Je n’ai pas pu rencontrer tous ceux qui l’ont connu ici. Je leur dirai simplement que Christophe de son vivant avait émis un vœu qui était de ne pas offrir des fleurs à son enterrement. Mais de faire des dons pour son village-Opéra. Il tenait à ce projet jusqu’à son dernier souffle. Le village-Opéra était le projet de sa vie. Ça lui tenait énormément à cœur et on le fera.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

Sidwaya

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