Burkinabè et écocitoyenneté : S’il pouvait en être autant pour le cadre de vie !
En matière de reboisement, les Burkinabè ont été particulièrement généreux pendant la présente saison pluvieuse. Des petites associations de quartiers au gouvernement en passant par l’Assemblée nationale et l’armée nationale, elles sont nombreuses les structures associatives ou corps constitués qui ont jugé nécessaire, en ce mois d’août ou de juillet, de mettre en terre des plants, histoire de contribuer à la sauvegarde de l’environnement. Toute chose qui traduit quelque part l’attachement des uns et des autres au concept d’écocitoyenneté. Quoi de plus normal pour un pays en proie à la désertification. Il reste que l’engouement observé au niveau du reboisement gagnerait à être étendu dans le domaine de l’amélioration du cadre de vie pour une meilleure expression de l’écocitoyenneté.
Ecocitoyenneté. Voici un concept que beaucoup de burkinabè savent déjà traduire en actes concrets. En cela, août 2010 a été particulièrement chargé. Des petites associations de quartiers au gouvernement en passant par l’Assemblée nationale et l’armée nationale. Bref, ils sont nombreux les membres des structures associatives ou des corps constitués qui en ce mois ont jugé nécessaire de mettre en terre des plants, histoire de contribuer à la protection de l’environnement.
Il faut dire qu’en la matière, la commémoration cette année du cinquantenaire du pays a servi de catalyseur chez certains, chacun voulant avoir son arbre pour immortaliser l’événement. Pour un Etat comme le Burkina, confronté au problème crucial de désertification, un tel élan national en faveur de la protection de la nature ne peut qu’être, surtout en ces de changements climatiques, salué et encouragé. Pas seulement pour l’année, mais aussi pour les années à venir. A ce propos, il est déjà intéressant de savoir que bon nombre de ceux qui ont reboisé ne sont pas à leur première expérience. En pareille situation, il est toujours bon de rappeler aux uns et autres la nécessité d’entretenir les plants mis en terre.
Car, c’est de cette façon qu’ils pourront contribuer efficacement à la lutte contre la désertification et la restauration du couvert végétal dans leur pays.
Par ailleurs, l’autre aspect important que les différents acteurs nationaux de la protection de l’environnement devaient en tout temps avoir à l’esprit, c’est la transversalité de la question de l’écocitoyenneté. Le concept va en effet au-delà du reboisement, car participant de l’effort global de la société pour la création de conditions de vie saines, dépourvues de nuisances. A ce titre, le concept d’écocitoyenneté implique naturellement la prise en compte par exemple de la notion de cadre de vie. Dans cette optique, travailler à voir des espaces d’habitation et de travail sains, c’est aussi faire preuve d’écocitoyenneté. Eviter de jeter des sachets plastiques dans la rue, de déverser la nuit le contenu de son WC dans le quartier ou de s’abstenir de vider sa poubelle dans les caniveaux, relèvent a priori de l’amélioration du cadre de vie.
Mais ils constituent en même temps des actes écocitoyens parce que contribuant également à la protection de la nature. Et ce n’est pas un hasard au Burkina si l’environnement et le cadre de vie sont du même département ministériel : le ministère de l’environnement et du cadre de vie (MECV). Donc, au même titre qu’une séance de reboisement, bien entretenir son espace d’habitation et son lieu de travail peuvent être qualifiés d’actions écocitoyennes, et appréciées à leur juste valeur. En ce sens que le concept d’écocitoyenneté est moins un acte isolé qu’un comportement général de l’individu, de la collectivité vis-à-vis de la nature. C’est pourquoi, il revient aux uns et autres de faire que leur écocitoyenneté se traduite la vie quotidienne, notamment en terme d’amélioration du cadre de vie.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net