Ramadan : Les commerçants n’ont pas peur de Allah
Le ramadan, a débuté officiellement le jeudi 12 août dernier au Burkina. Si le climat particulièrement frais de la saison pluvieuse est favorable au jeûne, les fidèles musulmans demeurent préoccupés par le renchérissement de certaines denrées indispensables à la pratique quotidienne de ce pilier de l’Islam. Ils en appellent au bon sens des commerçants, et à l’intervention du gouvernement dans la fixation des prix de ces produits.
A quelques jours de la fin du jeûne musulman, les allées de la grande mosquée de Ouagadougou sont bondée de monde. Commerçants, mendiants, et fidèles musulmans se côtoient. Devant un étal, des clients s’approvisionnent en dattes, à 1000 francs CFA le kilogramme. Mais ce prix est variable, car chez les grossistes il n’est pas non plus fixe, explique un vendeur, visiblement satisfait de l’affluence. Selon Hamidou Ouédraogo, il n’y a pas de prix standard, ce qui explique la montée vertigineuse de certains produits en cette période : « Je vends le paquet de sucre à 700 francs CFA le kg. Mais ailleurs, il peut coûter 800 francs CFA », a-t-il déploré.
Des fidèles affirment cependant que l’augmentation du prix de certaines denrées ne les empêche pas d’accomplir ce pilier de l’Islam. « Depuis le début, je tiens le coup, malgré la modestie de mon revenu... », déclare Boukary Bouda, venu s’approvisionner en dattes.
Mais, les fidèles musulmans, en courroux, demandent tout de même que l’Etat intervienne les années à venir, pour éviter que des commerçants véreux profitent de cette période pour s’enrichir. « L’Etat doit travailler, de concert avec les commerçants, à diminuer le prix de certaines denrées indispensables aux musulmans en cette période, comme cela se fait dans des pays comme le Sénégal ou le Mali », vœu de Moussa Yanogo.
A l’intérieur de la mosquée, le président de la commission domaniale de la Communauté musulmane, Saïdou Ouédraogo, dit Saag-Naaba, déplore, lui aussi, cette hausse des denrées, due à la période du jeûne. Il dit être indigné d’autant plus que la plupart de ces commerçants sont musulmans, donc concernés par le carême. Mais, visiblement, ils n’ont aucune crainte de Allah, préférant faire allégeance à un autre dieu, celui de l’argent.
Ce mois de spiritualité, de privation et de solidarité, est le 9e mois du calendrier musulman. Il marque le début de la révélation du Coran faite au prophète Mohamed. Il constitue l’un des 5 piliers de l’islam, les quatre autres étant la profession de foi, la zakatt, le hadj et le respect des cinq prières.
Joël Zoundi
Fasozine
Vos commentaires
1. Le 7 septembre 2010 à 10:48, par joweder En réponse à : Ramadan : Les commerçants n’ont pas peur de Allah
Heureusement que les commerçants sont pour la plus part à plus de 90% des musulmans.
Mais à l’état aussi de jouer son rôle pur que il y va de la stabilité du Pays.
2. Le 7 septembre 2010 à 11:49, par jeshi En réponse à : Ramadan : Les commerçants n’ont pas peur de Allah
merci cher journaliste pour ce titre qui exprime mieux l’attitude nos commerçants. ils n’ont vraiment pas peur de Dieu sinon comment comprendre que dans les autres pays les commerçants même font des propositions au gouvernement pour une baisse des prix de premières nécessité, chez nous c’est tout à fait le contraire. chacun attends cette période pour espérer gagner ce qu’il n’a pas pu avoir durant 11 mois.ils n’ont vraiment pas peur de dieu, comme un malheur ne vient jamais seul, on ne pouvait trouver meilleur moment que maintenant pour qu’ils aient rupture du gaz. le gouvernement au lieu de passer aux actes nous sert des discours. eux aussi ils n’ont pas peur de Dieu. pauvre du Burkina, nous qui sommes toujours surpris par les évènements. ne demandons pas la clémence d’ALLAH car nous ne le méritons même pas.
3. Le 7 septembre 2010 à 12:31 En réponse à : Ramadan : Les commerçants n’ont pas peur de Allah
Monsieur Zoundi,
Je ne trouve pas correct de mettre la photo du commerçant en clair surtout vue le titre !
Mais je suis d’accord avec le fond de l’article.
Merci
Le 7 septembre 2010 à 14:55, par Morino Duarté En réponse à : Ramadan : Les commerçants n’ont pas peur de Allah
Je risque d’etonner les gens. Sachez que moi je ne suis pas etonné par cette augmentation des prix : c’est une simple loi de l’économie (la loi de l’offre et de la demande ). Cependant, je suis d’accord avec vous que l’Etat peut jouer un role pour inverser la tendance. Si l’Etat le veut bien, je peux lui vendre mon expertise afin que chacun gagne.
Un économiste de haut niveau non souvent consulté par l’Etat.
4. Le 7 septembre 2010 à 17:18 En réponse à : Ramadan : Les commerçants n’ont pas peur de Allah
Ce n’est pas normal de dépenser plus, pendant une période dite de pénitence. Le tord revient aussi à ceux qui consomment plus. S’il augmentent les prix et constatent une faible affluence, ils vont les baisser. Du reste, l’excès de sucre est fortement déconseillé pour la santé.
5. Le 7 septembre 2010 à 17:26 En réponse à : Ramadan : Les commerçants n’ont pas peur de Allah
Etbsurtout, ne melez pas le nom de Dieu dans tout ca. Les affaires. c’est pour les hommes. Tanyt pis pour vous si vous avez des freres qui aiment etre les plus forts. Tant aussi si vous avez des dirigeants complices.
6. Le 8 septembre 2010 à 02:32, par mytibketa En réponse à : Ramadan : Les commerçants n’ont pas peur de Allah
Nous disons bien que dans d’autres pays la pénitence est ausi bien pour les hommes que leur marge beneficiaires. ICI au burkina c’es à nous aller et puis il ya rien comme le dit allègrement le maire Simon Compaoré. Ainsi le premier responsable de ce pays doit se convaincre que nous sommes bel et bien sur une autre planète. Lui qui en a cure avec les détournements la corruption et que sais je encore. A un commerçant musulman qui vendait le paquet de sucre à 750 Fcfa je lui rappelais que l’état l’avait fixé à 700 f et lui de repondre c’est mieux d’aller acheter chez l’état. Belle reponse n’est ce pas. On s’en fout royalement de l’état et partant des burkinabe. Qu’ils meurent tous, pourvu que le portefeuille de ladji soit bourré et l’autre son nam garanti. Ainsi naissent les revolutions